Il y a des œuvres qui nous touchent, et plus que tout quand la vie devient œuvre, il y a des êtres qui nous touchent. N’y-a-t-il rien de plus fort qu’une pensée et un corps qui se mêlent, une vie devenue élan pour des milliers d’autres ?
Cette vie est celle de Stéphane Hessel, à qui nous voulons rendre hommage, non pour lui affubler hypocritement des échasses afin de louanger sa grandeur, mais bien au contraire pour rappeler que ce qu’il y a de grand chez cet homme, c’est son humanité. Si nous ne voulons le muer en « grand » homme, nous voulons rendre hommage à la façon dont il nous a appelé et rappelé à devenir grand, lui, ce « roseau pensant » qui voulait « explorer la bonté, contrée énorme où tout se tait » (Apollinaire, un vers de « La jolie Rousse » souvent récité par Stéphane Hessel).