Notre plan

Difficile de savoir qui nous sommes, la nature de ce que nous faisons, et pourquoi nous le faisons, non ? On peut voir une certaine confusion lorsqu’il s’agit de décrire notre activité, et c’est tout à fait normal, car nous cultivons un certain anonymat. Aujourd’hui, on vous partage notre plan, un sommaire clarifié de notre activité de partage sur le Net.


Notre but : tenter de fournir du socialement utile


Notre but principal est de fournir quelque chose de socialement utile, notamment de soutenir l’effort des hackers sociaux.

Nous définissons le hacking social comme une activité autodéterminée qui consiste à comprendre, bidouiller, surmonter les obstacles, détourner, transformer, patcher, construire, réparer les environnements sociaux et organisations sociales (et tout ce qui les compose : interactions, règles, normes explicites ou implicites, façons d’y jouer, déterminants situationnels et/ou personnels, ergonomie, etc.). Et ce, pour viser un développement social qui tente de diminuer les souffrances du plus grand nombre à la fois sur le court, moyen et long terme.

(Cette définition se base sur celle du hacking d’Amaëlle Guitton dans son ouvrage « Hackers : au cœur de la résistance numérique » mais a été étendue à l’aspect social).

Dans ce cadre, nous avons une éthique prosociale et hacker :

– nous pensons que l’information fiable et bien renseignée c’est le pouvoir,

– qu’il y a besoin de libérer l’information, de la rendre accessible à tous afin que le pouvoir se partage mieux, d’une manière plus équitable.

–  nous pensons qu’être rigide, dogmatique avec l’information est un problème parce qu’alors ce serait prendre le savoir comme moyen de domination sur autrui, alors qu’il pourrait être un partage de pouvoir d’action pour tous et par tous, à visée altruiste. Dit autrement, une perspective rigide ou dogmatique de l’information revient à mettre des œillères sur la connaissance, donc cacher les diverses possibilités aux personnes (ou à soi) que le savoir ouvre pourtant et ce, afin de mieux les dominer (ou se dominer). Ceci étant dit, être rigide et dogmatique avec l’information n’est pas forcément lié à une intention consciente de dominer, cela peut être dû à la façon dont le savoir a été transmis ou aux règles/façons de faire d’un groupe, à des croyances, à des insécurités personnelles, des affinités/visions idéologiques, etc. Nous valorisons donc l’inverse à savoir une perspective flexible, à l’écoute et ouverte envers les perspectives différentes dès lors qu’elles sont concrètement prosociales.

– nous pensons qu’augmenter son stock d’information ou partager l’info de façon « neutre » est à la fois illusoire1 et n’est pas suffisant pour que ce stock génère un pouvoir d’action : nous traitons les sujets sous un angle positionné parce que c’est le seul moyen d’activer la connaissance de façon concrète et d’en voir les possibilités. Cet angle et ces positions sont liés à la volonté de surmonter les souffrances, les impuissances, les aliénations : une information est vue comme une solution si elle permet de surmonter à court, moyen et long terme une souffrance commune. Une information est vue comme un problème à surmonter, à traiter, si elle perpétue une souffrance.

– Ce positionnement ne veut pas dire qu’il s’agit d’être binaire et de voir une info soit en bien, soit en mal :

Par exemple une mécanique appelée « biais de conformisme » n’est jamais pleinement mauvaise, ni jamais pleinement bonne. On ne peut pas sérieusement voir la personne conformiste comme une « mauvaise personne » ou « bête » : à la place, il s’agit de comprendre pourquoi elle a eu besoin de conformisme, et d’être flexible face à la notion même de conformisme. Celui-ci peut être tout à fait adapté, légitime, voir un excellent calcul pour le bien-être du soi-collectif, du gameplay en cours, comme des problèmes que cela peut apporter au collectif-soi lorsque ce même biais est reproduit dans un contexte qui aurait besoin d’être joué différemment pour éviter les souffrances.

Plutôt que d’être binaire, nous tentons donc de montrer l’information d’une façon plus systémique afin qu’elle soit suffisamment complète pour agir efficacement. C’est en conflit avec notre point d’accessibilité de l’info : oui cela la rendrait plus rapidement compréhensible, accessible, d’en rester à décrire une notion comme bonne ou mauvaise, mais ce serait assez faux et passerait à côté de toutes les possibilités complexes qui, elles, sont plus riches de possibilités. On préfère donc faire plus complexe pour éviter le binaire ou l’information rigide, ce qui est un compromis (ou un défi) avec notre volonté de rendre accessible l’info.

La pensée systémique expliquée à des élèves de l’école Q2L, plus d’infos ici : https://www.hacking-social.com/2015/11/13/former-des-changeurs-de-monde-a-lecole/

– Nous partageons ce que nous partageons parce qu’initialement la source, l’info/l’histoire, nous a empuissanté, nous a concrètement servi socialement, nous a offert beaucoup, nous a fait voir d’autres possibles et des développements sociaux inattendus : mais dans un esprit hacker d’autonomie, nous estimons que c’est à vous de juger si l’info vous est socialement utile, transformable pour résoudre vos quêtes qui nous sont inconnues. Ainsi, nous n’estimons pas avoir le devoir de vous convaincre, juste de fournir, de partager au mieux les infos.

– Notre position ici n’est donc pas de vous apprendre, de vous changer, de vous éduquer. On fournit juste de l’info qu’on tente de rendre accessible, sans perdre en précieuse complexité, et de montrer qu’elle peut être socialement utile.

– Nous pensons notre relation avec vous comme horizontale et non verticale, d’autant plus que nous travaillons ici sur le net : il n’y a aucune structure concrète qui nous charge d’une position plus haute ou plus basse que vous, vous avez le pouvoir de nous ignorer totalement, de refermer une page, sauter au milieu d’une vidéo, commenter sur un point, élargir le sujet ou être hors sujet, globalement de faire tout ce que vous voulez avec notre contenu et on n’a aucune espèce de pouvoir de vous contraindre à quoi que ce soit ou de vous forcer à entendre les choses d’une certaine manière. Nous ne sommes pas ignorantes des conditionnements culturels, des effets symboliques et des apparats qui surélèveraient symboliquement notre position (tout ce qui est lié à une notoriété/popularité très relative, telle que le nombre de vue, nombre d’abonnés ou l’habitude de considérer les créateurs d’une certaine manière, etc.) et nous les percevons comme problématiques et travaillons à les réduire, car on a besoin d’échanger avec vous comme pairs mutuellement respectueux, ni comme vos maîtres, ni comme vos serviteurs.

Un exemple de communication mutuelle enrichissante, plus d’infos dans « les compétences socioémotionnelle » Mikolajczak Moïra ou ici https://www.hacking-social.com/2021/09/17/en-toute-puissance-manuel-dautodetermination-radicale/

Le plan


On le décompose en plusieurs parties qui correspondent à des catégories du site sous forme de verbe :

  • comprendre
  • ⬛ confronter · obstacle
  • construire
  • ★ détourner transformer
  • résonner

Puis il y a les sous-catégories sous forme de thème, pour lequel nous avions déjà organisé un sommaire :

Concrètement, un article sera alors très clair sur l’opération qu’il propose, puisque (s’il n’y a pas de bugs sur le site) cela forme une phrase d’action intentionnelle :

Dans la colonne de gauche, on a par exemple « détourner ou transformer le numérique, le travail, la politique, l’engagement » 

Toujours dans la colonne de gauche, les « étiquettes » — sont des mots-clefs renseignant davantage le détail du contenu, ses sujets. Parfois j’utilise des glyphes, des symboles pour se repérer au plus rapidement et prévenir de caractéristiques :

🎥 vidéo

📃 article

📂 dossier

📖 livre

Généralement, plus le contenu est gros, plus il est multi-catégorie, c’est à la fois « comprendre », « confronter », « construire », etc.


La catégorie Comprendre


Il s’agit de contenus dont l’angle est d’abord théorique : on a vulgarisé principalement la psychologie sociale, mais cela arrive qu’on voyage dans plusieurs disciplines diverses, car le sujet le requiert.

Le but est ici de partager des informations au plus fiable possible, de partager des notions et théories qui permettent de découvrir des voies d’actions, d’envisager mieux des conséquences d’actions, ou de révéler des problèmes/solutions possibles. Il s’agit de renseigner au maximum un game social (= organisation et environnement social dans lequel on « joue ») en étudiant une ou plusieurs de ses normes, ses règles, ses mécaniques. Notre but est d’être socialement utile à des hackers sociaux, donc nous n’avons pas l’ambition (ni la capacité) d’être encyclopédiques telles que Wikipédia, ni l’ambition et la capacité d’être à la fois académiquement précis et exhaustif comme un cursus dans la discipline vulgarisée en question : si vous êtes étudiants ou concernés directement par la discipline avec des buts scientifiques/académique nous vous conseillons plutôt de vous baser sur la biblio scientifique de nos sujets. Dans cette catégorie « comprendre », nous ne faisons que vulgariser du mieux que nous pouvons au regard des buts précédemment cités.

Comprendre l’autodétermination / l’identité sociale

Comprendre la personnalité 

Comprendre les autoritaires 

Comprendre la pleine conscience / la compassion 

Comprendre plutôt que juger 

Comprendre en démystifiant

(Démystifier = Dépouiller (quelque chose) de son caractère mystérieux ou trompeusement embellissant en le montrant tel qu’il est réellement./ Désabuser (quelqu’un) en lui montrant la réalité telle qu’elle est, l’arracher à sa crédulité causée par une tromperie collective (généralement embellissante) Source )

Autrement dit ici on parle de manipulation, d’influences sociales, de biais.

Comprendre le narcissisme

Comprendre l’altruisme avec les sauveteurs

Comprendre les attributions causales

Comprendre l’expérience optimale (flow)

Comprendre les effets de l’idée de la MORT

Comprendre la soumission à l’autorité


La catégorie Surmonter · Obstacle


Ici l’angle du sujet commence par ce que nous estimons un problème, car il produit des souffrances individuelles-collectives, empêche un développement social bénéfique au plus grand nombre. Nous renseignons pourquoi c’est un problème et nous cherchons à comprendre ce qu’il est réellement : quand il s’agit de manipulation ou d’influence sournoise, très souvent le problème est vendu comme la meilleure chose à faire/à penser, il s’agit donc de décortiquer d’abord la chose en question pour en voir ce qu’elle est et fait concrètement. Ce n’est généralement pas juste nous qui décrétons que c’est un problème, le fait que le problème soit désigné comme problème est sourcé (par des expériences, des études, des témoignages, des faits, etc.) On cherche ce qui produit ce problème, le créée, le perpétue, ce à quoi il sert, afin de mieux tenter de le résoudre, d’imaginer des alternatives, des solutions.

Obstacles : travail 

Obstacles : discriminations / violences 

Obstacles : arguments à démystifier

Obstacles : néolibéralisation / pseudoprogressisme

Obstacles : autoritarisme


La catégorie Détourner · Transformer


Ici on présente des exemples de hacking social ou des idées de hack sociaux. Ces parties sont souvent nichées au cœur de contenus « comprendre » ou « surmonter ». Parfois, nous faisons en sorte que les personnes puissent les déduire, et ce n’est pas forcément sous forme de mode d’emploi, car un hack social demande d’être renseigné sur un terrain forcément spécifique et singulier, avec ses habitants tout aussi singuliers, et son rapport personnel-social à tous ces éléments, et nous ne pouvons l’imaginer pour tout le monde. On transmet donc des modèles possibles de stratégies, mais cela doit être adapté au contexte et à la situation : une stratégie Y serait très inefficace pour une personne mais pas pour une autre ; elle pourrait n’être efficiente qu’à une certaine heure possible avec tel lien en compagnie de tel compère, ou être tout le temps possible dans telle structure, voire jamais. On ne peut donc pas vous dire « il faut faire ça », seulement « parfois il est possible de faire ceci » ou « certains ont agi ainsi, peut-être que la situation vous permet de reproduire tel effet ».


La catégorie Construire


Ici nous partageons des exemples d’environnements sociaux, d’organisations sociales, autrement dit des games alternatifs à ceux problématiques. Ce sont des organisations où la politique est différente, dont le fonctionnement amène à des conséquences plus positives pour le bien être général, dont le game singulier résout des problèmes de société contrairement à d’autres games habituels.

J’ai pu constater avec le temps que bien que l’angle de ces sujets soient « positifs », c’est parfois source de forte défiance, méfiance et d’attaques. Et je peux le comprendre, car leurs conséquences à très long terme ne peuvent pas être connues, on ne peut pas savoir si ces organisations seront détournées de leurs quêtes initiales voire carrément arrêtées sous la pression d’un changement de direction, d’un rachat ou autre. Cependant, nous tenons à ne pas être rigide et ne pas être binaires : nous ne partageons pas cela comme source d’inspiration dans laquelle potentiellement piocher, il ne s’agit pas d’une injonction à le reproduire de la même façon, mais de voir comment pour cet exemple singulier cela a fonctionné dans le détail.

Construire : la justice restauratrice/transformatrice

Construire : la compassion/l’altruisme dans les environnements sociaux

Construire des environnements sociaux motivants 

Construire : l’éducation 


La catégorie Résonner


Ici notre angle s’appuie sur un écho, un contenu qui résonne avec nos angles de hacking social, mais sans forcément que cela apporte un « comprendre/surmonter/détourner/construire » directement explicite : cela y fait écho, cela énergise des idées, cela connecte avec les angles précédents et nous expliquons en quoi ça connecte. J’ai glyphé cette catégorie par un triangle, un symbole du mystère parce que très clairement ces échos et résonances peuvent apporter de nouvelles questions, de nouveaux angles et perspectives mais à l’inverse de la catégorie comprendre, l’objectif n’est pas ici de baliser un sujet mais bien de l’étendre ou de le nourrir de forces, de questions, de nouveaux terrains.

On peut y mettre des contenus artistiques, venant d’ailleurs sur le web (y compris hors de nos sujets habituels), comme les résonances avec vous (live, atelier) ou d’autres (tables rondes) : souvent de ces rencontres naissent plus de questions communes, de mystères à résoudre ensemble, de résonances et connexions humaines dynamisantes.


Si vous recherchez un contenu selon son thème, nous avons aussi fait un sommaire plus classique ici : Sommaire par sujets 

Note de bas de page

  1. Personne n’est neutre face à un contenu, on a tous des opinions positives, négatives, des perspectives, des buts, des filtres culturels ou personnels qui colorent un sujet. []

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