đŸŽ„ [Horizon] La France a peur !

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On avait pour habitude jusqu’ici, lors de la diffusion d’un Ă©pisode, de joindre Ă  la vidĂ©o un petit texte ou Ă©ventuellement le script. Mais on nous a souvent demandĂ© les rĂ©fĂ©rences, la bibliographie qui nous a servi Ă  construire l’exposĂ©, quelques indications supplĂ©mentaires, etc
 Nous nous sommes donc dit qu’il serait prĂ©fĂ©rable d’user de ce petit espace textuel pour Ă©voquer la conception de l’épisode, expliquer certains choix, l’usage de certains documents.

On va donc faire un petit commentaire de l’épisode, afin de clarifier certains points. Plus bas vous aurez la biblio complĂšte pour aller plus loin si vous le souhaitez, ou vĂ©rifier nos sources.
Nous vous conseillons de regarder d’abord l’épisode avant de lire ceci, sans cela il vous sera parfois difficile de comprendre les propos.

 

Un gros Ă©pisode


 

En juillet 2014, nous venions d’introduire un spin-off Ă  Horizon : Horizon by Night. L’idĂ©e Ă©tant de proposer des Ă©pisodes plus courts afin que l’on puisse nous-mĂȘmes dĂ©velopper diffĂ©rentes thĂ©matiques sans perdre en qualitĂ©. AprĂšs la diffusion des Gimmicks , nous nous sommes donc lancĂ©s sur un nouvel Horizon By Night qui Ă©tait conçu comme l’adaptation de l’article de Viciss sur le syndrome du grand mĂ©chant monde. Mais passer de l’écrit Ă  l’image demande quelques ajustements. Il nous fallait nous centrer sur un type de programme particulier Ă  la tĂ©lĂ©vision, sinon nous risquions non seulement de nous Ă©parpiller, mais surtout de proposer une vidĂ©o trop longue. C’est tout naturellement que l’on s’est recentrĂ© sur les journaux tĂ©lĂ©visĂ©s et les reportages, c’est-Ă -dire des programmes qui ne sont pas (normalement) fictionnels. En effet, le syndrome du grand mĂ©chant monde, pensĂ© par Gerbner et son Ă©cole, englobe la tĂ©lĂ©vision dans son ensemble, fictions comprises. Nous voulions mesurer la vision du grand mĂ©chant monde en Ă©cartant les fictions afin de ne garder que ce qui est prĂ©sentĂ© comme factuel, soit les JTs et les reportages.

Nous avons commencĂ© Ă  Ă©crire le script tout en enregistrant les JTs de TF1 depuis juillet dernier, constatant les perspectives empruntĂ©es, et relevant ainsi les sujets que l’on allait analyser. Vous remarquerez que beaucoup d’extraits de JT viennent de TF1, justement parce que nous nous sommes contentĂ©s de suivre une chaĂźne en particulier partant des rapports de l’INA (TF1 Ă©tant avec M6 la chaĂźne oĂč il y a le plus de faits divers et autres atteintes Ă  la victime). Avec le recul, et ce qu’on a pu voir sur les autres chaĂźnes (car on a tout mĂȘme Ă©tudiĂ© les JT des autres chaĂźnes, mais de façon moindre que pour TF1), on se dit que c’est sĂ»rement M6 qui rĂ©colte la palme du JT amorçage publicitaire, plus que TF1.

Donc, nous voilĂ  Ă  regarder tous les jours les informations tĂ©lĂ©s, ce qui nous change de nos habitudes, car notre antenne tĂ©lĂ© a toujours Ă©tĂ© dĂ©branchĂ©e (par choix, pas par dysfonctionnement). TrĂšs vite, nous avons Ă©tĂ© sidĂ©rĂ©s par le caractĂšre anxiogĂšne des images et des commentaires. Suite Ă  nos lectures, nous savions Ă  quoi nous attendre, mais dans un souci d’objectivitĂ© nous voulions nous forger un avis Ă  partir de nos propres analyses, et pour le coup, on a eu de la matiĂšre. C’est sans doute Ă  ce moment que l’on a abandonnĂ© l’idĂ©e de faire de cet Ă©pisode un programme court (Horizon By Night) prĂ©fĂ©rant proposer une Ă©tude plus approfondie (Horizon).

PrĂ©cisons que la pĂ©riode juillet-septembre, a Ă©tĂ© prise au hasard, correspondant Ă  la pĂ©riode de conception de l’épisode. Nous avons dĂ©libĂ©rĂ©ment mis de cĂŽtĂ© l’international : l’Ukraine, le conflit israĂ©lo-palestinien (hormis les manifestations françaises contre les bombardements de Gaza qui ont Ă©tĂ© trĂšs mal mĂ©diatisĂ©es, transformant des pacifistes non partisans d’un camp ou un autre en antisionistes violents
). Il est Ă©vident que ce type de sujet Ă  l’international ne peut pas ĂȘtre minimisĂ©, quoiqu’il y aurait beaucoup de choses Ă  dire (les rappels sur l’histoire gĂ©opolitique sont quasi absents : les contextes ne sont jamais donnĂ©s). On a laissĂ© cela de cĂŽtĂ©, nous concentrant sur des sujets plus locaux, dont il Ă©tait plus aisĂ© de faire un contraste entre les faits rĂ©els et ce qui nous Ă©tait dĂ©peint dans la petite lucarne. Mais il est plus que probable que nous dĂ©veloppions un jour un Ă©pisode sur le traitement de l’international dans les JT, car lĂ  encore il y a beaucoup Ă  dire.

Donc, nous voilĂ , fin juillet, avec une direction prĂ©cise, des documents (JT, reportages
) que nous commençons Ă  collecter, et un script en cours d’écriture. Au final, nous serons passĂ©s presque cinq mois dessus, mais cela valait vraiment le coup, en tout cas en ce qui nous concerne. Nous aurions pu couper des sĂ©quences, comme on l’a dĂ©jĂ  fait prĂ©cĂ©demment, mais on a voulu tout prĂ©server, essayant toutefois de gommer les lenteurs inutiles. À vous de juger si l’ensemble vous semble intĂ©ressant.

 

Raven : le cauchemar de Gull


Au prĂ©cĂ©dent Ă©pisode, sur le costume d’autoritĂ©, il y avait un passage oĂč l’on parlait du costume blanc, de la puretĂ© qui en Ă©manait. À l’époque, on avait voulu introduire un nouveau personnage, une courte apparition, Ă  peine visible, d’un Gull tout blanc que nous avions appelĂ© Raven. On souhaitait introduire un nouveau personnage conceptuel reprĂ©sentant le brutalisme. Qu’est-ce qu’un brutalisme ? Je vous laisse consulter cet article . Finalement, cela ne s’est pas fait, pour la simple raison que nous n’avions pas encore le costume. Mais ce personnage est restĂ© dans notre boĂźte Ă  idĂ©es, en attendant que le bon moment se prĂ©sente.

Lorsqu’on a Ă©crit le script, Raven s’est comme imposĂ© (merci Viciss !), car il incarnait l’exagĂ©ration, cette mentalitĂ© qui consiste Ă  se mĂ©fier de tout, surtout si c’est nouveau diffĂ©rent, calme, pacifiste, humaniste. Raven est le prototype mĂȘme de celui qui voulant Ă©viter Ă  tout prix d’ĂȘtre un naĂŻf, un bisounours, tombera dans un pessimisme radical et violent, s’imaginant que tout est en dĂ©clin, que tout est menace. Il est l’antithĂšse de Gull en quelque sorte, et l’un est le cauchemar l’autre.

Raven est paradoxal, il a un discours anti-systĂšme, anti sociĂ©tĂ© de consommation, alors qu’il participe activement au systĂšme et la sociĂ©tĂ© de consommation qu’il dĂ©nonce pourtant. C’est lĂ  notre point de vue de ces discours Ă  la Zemmour, Soral, les politiques d’extrĂȘme droite (FN) qui contribuent Ă  renforcer ce que les mĂ©dias font dĂ©jĂ  trĂšs bien : l’homme-loup, le « tout est menace », la rĂ©gression, la dĂ©cadence, la peur de l’avenir et la nostalgie du passé .
La sociĂ©tĂ© de consommation d’hier s’appuyait sur le rĂȘve, le dĂ©sir, le progrĂšs ; mais la sociĂ©tĂ© de consommation d’aujourd’hui s’est adaptĂ©e Ă  de nouvelles thĂ©matiques, s’appuyant davantage sur la menace, le danger, le chacun pour soi, la peur de la perte, le dĂ©sir du paradis perdu. On pense particuliĂšrement Ă  ces publicitĂ©s qui ont commencĂ© Ă  foisonner dans les annĂ©es 90, prĂ©sentant par exemple la mĂ©chancetĂ© comme une « cool » attitude. La sociĂ©tĂ© de consommation, actuellement, prend sa source sur le malheur et la morositĂ© du prĂ©sent (du moins un malheur et une morositĂ© que l’on s’imagine de notre temps). Un homme heureux, comblĂ© et confiant en l’avenir ne consomme pas Ă  outrance. La peur, le doute, la raretĂ©, la sĂ©curitĂ©, voilĂ  ce qui fait vendre !

En parallĂšle, les grandes chaĂźnes sont toujours dans la course Ă  l’audimat, et Ă  l’heure d’Internet et de la TNT, la concurrence est rude. Il faut donc faire le « buzz », montrer de l’extraordinaire, du sensationnel
 C’est la seule maniĂšre, dans cette course du chiffre, de maintenir le tĂ©lĂ©spectateur collĂ© dans son fauteuil. Cependant, l’actualitĂ© est fluctuante, il n’y a pas tous les jours de catastrophes, de grands faits divers
. Alors, quand il n’y a pas grand-chose dans l’actualitĂ©, il faut la gonfler. C’est pour cette raison que la politique s’est people-isĂ©e : la politique Ă  la tĂ©lĂ©, pour la plupart des tĂ©lĂ©spectateurs, c’est d’un ennui. Par contre, quand on apprend que le chef d’État a une liaison cachĂ©e avec une actrice, lĂ , ça attire. Au lieu d’évoquer l’affaire sans ce sensationnalisme de la presse people, les JT vont y aller Ă  fond. De mĂȘme pour les rapports sur la dĂ©linquance : depuis plusieurs annĂ©es, les tendances sont stables ou en baisse, mais le dire ne fait pas grand effet. Les mĂ©dias vont donc se focaliser sur les rares tendances en hausse, non reprĂ©sentative de l’ensemble, comme l’augmentation des vols en 2013.

Petit Ă  petit donc, dans la course Ă  l’audimat, les programmes d’informations se muent de telle sorte Ă  ĂȘtre de plus en plus impactant, dĂ©formant les faits, la rĂ©alitĂ©, suggĂ©rant la dĂ©cadence, vĂ©hiculant les peurs…. Ce qui coĂŻncide parfaitement avec les plages de publicitĂ©s en amont. On remarquera d’ailleurs que les deux grandes chaĂźnes qui font la surenchĂšre de ce type de sujet, TF1 et M6, ont quelque chose en commun : ce sont les deux seules chaĂźnes privĂ©es en claires (hors TNT), autrement dit des chaĂźnes qui se financent en grande partie par la publicitĂ©. Rappelons-nous ce que disait Patrick Le Lay, ancien PDG de Tf1 :

 

 » Il y a beaucoup de façons de parler de la tĂ©lĂ©vision. Mais dans une perspective ”business”, soyons rĂ©aliste : Ă  la base, le mĂ©tier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, Ă  vendre son produit (…).
Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du tĂ©lĂ©spectateur soit disponible. Nos Ă©missions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-Ă -dire de le divertir, de le dĂ©tendre pour le prĂ©parer entre deux messages. Ce que nous vendons Ă  Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible (…).
Rien n’est plus difficile que d’obtenir cette disponibilitĂ©. C’est lĂ  que se trouve le changement permanent. Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte oĂč l’information s’accĂ©lĂšre, se multiplie et se banalise. « 

 

C’est donc ainsi qu’à lieu le mariage entre Raven, rhĂ©teur antisystĂšme, et l’ultra consommation, mariage impossible semble-t-il, et pourtant. Raven est notre reprĂ©sentation de ce cercle vicieux profit/audimat/Buzz, Peur/temps de cerveau disponible/consommation. En cela, exagĂ©rant Ă  nouveau son discours en fin d’épisode, Raven se prĂ©sente en fait comme un publicitaire de soda.

 

La C.A.T


 

On a donc crĂ©Ă© ce personnage conceptuel qu’est Raven, mais on voulait aussi crĂ©er une sorte de chaĂźne synthĂ©tique qui nous permettrait d’évoquer avec humour ce syndrome du grand monde dans les JT. On s’imaginait l’ambiance dans les rĂ©dactions, oĂč tout est fait pour transformer l’information en spectacle, en Ă©motions, en vĂ©ritables films hollywoodiens parfois. On a alors imaginĂ© quelque chose qui ressemblait un peu Ă  ces sĂ©ries amĂ©ricaines pleines de surenchĂšre et de tensions : 24 Heures Chrono. Pour rappel, il y a dans cette sĂ©rie une agence gouvernementale, la CTU, ou CAT en français (cellule antiterroriste), plongĂ© dans la paranoĂŻa et n’hĂ©sitant pas Ă  user de tous les moyens pour protĂ©ger la nation (ultra sĂ©curitaire, Big Brother, torture, discrimination
). Cette sĂ©rie est trĂšs intĂ©ressante, car elle a cristallisĂ© l’esprit amĂ©ricain post 11 septembre (la saison 1 Ă©tant diffusĂ© en 2001, en mĂȘme temps que les attentats). La cellule antiterroriste s’est donc transformĂ©e dans Horizon en Centre des ActualitĂ©s TĂ©lĂ©visuelles. On a repris tous les codes de la sĂ©rie (musiques, sonoritĂ©s, mises en scĂšne, surenchĂšres de la menace) pour illustrer avec humour notre vision des journaux tĂ©lĂ©visĂ©s. Cela a beau ĂȘtre parodique, il y a toutefois des rĂ©fĂ©rences tout Ă  fait rĂ©elles.
Par exemple, lors de la premiĂšre apparition du directeur de la CAT, celui-ci fĂ©licite ses Ă©quipes pour deux reportages, l’un sur les problĂšmes des GoĂ©lands Ă  Brest (dont on a fait une petite parodie ici) et l’autre sur le danger de se serrer la main. Ces deux sujets existent vraiment, ont vraiment Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s dans les JT de TF1. On avait trouvĂ© cela tellement gros et exagĂ©rĂ© qu’on a dĂ©cidĂ© de s’en moquer un peu (prĂ©cisons que l’étude sur les risques bactĂ©riologiques Ă  se serrer la main Ă©tait destinĂ©e Ă  l’origine au personnel mĂ©dical, il n’est nullement question d’inciter la population Ă  changer ses habitudes de la poignĂ©e de mains chaleureuse).

Autre référence, lorsque le directeur informe avec gravité à Jacques Baué (notre version française de Jack Bauer) que le président a changée de lunettes. Allez faire un tour ici pour comprendre la référence : http://www.acrimed.org/article4395.html

 

Quelques chiffres


Nous avons trĂšs tĂŽt, lors de la prĂ©paration de l’épisode, consulter les synthĂšses de l’Institut national de l’audiovisuel (l’INA) qui rĂ©coltent toute une sĂ©rie de donnĂ©es. L’un de ses rapports (disponible ici : http://www.inatheque.fr/publications-evenements/ina-stat/ina-stat-n-30.html) met en avant l’importance de plus en plus grande des faits divers, des catastrophes, des atteintes Ă  la personne dans les JT, reportages et autres Ă©missions (hors fictions). AnnĂ©e aprĂšs annĂ©e, ce type de sujet n’a cessĂ© d’augmenter. On s’est donc demandĂ© si cela Ă©tait corrĂ©lĂ© avec les faits : la dĂ©linquance augmente-t-elle vraiment ? On a Ă©tĂ© vĂ©rifiĂ© cela en consultant les rapports officiels, ce qu’il serait peut-ĂȘtre bon de faire avant de prĂ©tendre que tout va de mal en pis. Au dĂ©part, on se doutait bien qu’il y aurait un dĂ©calage entre la tĂ©lĂ©vision et les donnĂ©es factuelles, mais on ne s’attendait pas Ă  un tel contraste. Les faits de dĂ©linquance, selon les rapports de l’Observatoire national de la dĂ©linquance et des rĂ©ponses pĂ©nales, ne sont pas en augmentation, au contraire, la tendance gĂ©nĂ©rale va davantage vers la baisse ou la stabilitĂ©. Quoi qu’il en soit, il n’y a pas cette explosion de la criminalitĂ© et de la dĂ©linquance qui nous est si souvent dĂ©peint dans les mĂ©dias. Pour consulter ces documents, voici le lien des donnĂ©es de l’INA http://www.inatheque.fr/publications-evenements/ina-stat/ina-stat-lettres-trimestrielles.html , et ceux pour l’ONDRP : http://www.inhesj.fr/fr/ondrp/les-publications/rapports-annuels . Ces rapports sont assez clairs, suffisamment pour qu’ils soient comprĂ©hensibles par tous et exploitables pour comparer des donnĂ©es.

Si nous avons choisi la pĂ©riode 2008-2012 (ce qui peut sembler Ă©trange puisque des rapports de l’ONDRP de 2013 existent), c’est tout simplement pour faire un comparatif entre les donnĂ©es de l’INA (2008-2012) et les donnĂ©es de l’ONDRP. Mais si on regarde les rapports sur la pĂ©riode 2013, les tendances se confirment, hormis peut-ĂȘtre les vols et les injures homophobes (on se demande pourquoi !). Nous vous invitons Ă  vous faire votre propre opinion en consultant tout cela.

 

Banlieue et « Guérilla urbaine »


« GuĂ©rilla urbaine » fait partie de ces expressions bouche-trou qui active immĂ©diatement l’attention et l’intĂ©rĂȘt du tĂ©lĂ©spectateur qui, regardant des voitures brĂ»ler, pourra avec conviction crier haut et fort dans son salon : « oĂč va la France ? ». Évidemment, cette expression est rĂ©servĂ©e aux banlieues, banlieues sensibles que les commentaires n’hĂ©siteront pas Ă  relier ceci Ă  l’immigration (omettant le contexte social : la pauvretĂ© ne semble pas faire d’effet). Les propos sont parfois violents, sans nuance, englobant tout un quartier, sans distinction. Quand le tĂ©lĂ©spectateur pense que la tĂ©lĂ©vision montre la rĂ©alitĂ© et qu’il est face Ă  ce type de sujet sur les banlieues, il n’est pas Ă©tonnant qu’il adhĂšre facilement alors Ă  des discours d’extrĂȘme droite.
Prenons l’exemple d’EnvoyĂ© spĂ©cial sur France 2 dĂ©veloppant un sujet sur la « descente en enfer » du quartier de la Villeneuve. Dans ce type de quartier, il y a certes des difficultĂ©s, des tensions parfois, de la casse liĂ©e Ă  la pauvretĂ© ; mais il y a aussi de grands Ă©lans de solidaritĂ©, des initiatives sociales, des enseignants et des assistants dans les Ă©coles qui font un travail remarquable malgrĂ© l’absence de moyens et de reconnaissance, des jeunes sans diplĂŽmes, sans emploi, qui font beaucoup pour leur quartier, ne serait-ce qu’en mĂ©diatisant les diffĂ©rentes gĂ©nĂ©rations, en apaisant certaines tensions, les initiatives des mairies de quartiers, la culture qui y prend une forme nouvelle
 Il y a dans ces quartiers des gens qui avec rien font de grandes choses, mais ces grandes choses deviennent nĂ©ant dans les mĂ©dias. On ne fait ressortir de ces banlieues que les choses nĂ©gatives, ce qui renforce davantage le sentiment d’exclusion des jeunes dans les citĂ©s. Pour plus d’informations sur ce reportage et le dĂ©calage tĂ©lĂ©vision/rĂ©alitĂ©, nous vous invitons Ă  consulter cet article : http://www.acrimed.org/article4415.html .

Autre sĂ©quence, et non des moindres, les Ă©meutes de 2005. LĂ  encore, on a assistĂ© Ă  une sur-mĂ©diatisation de la violence, et une sous-mĂ©diatisation des vrais problĂšmes : premiĂšrement, la bavure policiĂšre qui a causĂ© la mort de Bouna TraorĂ© (15 ans) et Zyed Benna (17 ans). Les journalistes dans l’ensemble ont repris le discours officiel de Nicolas Sarkozy (les deux jeunes Ă©taient des cambrioleurs qui se sont enfuis en voyant la police, police qui n’a pas cherchĂ© Ă  les poursuivre : ce qui est totalement faux), n’ont menĂ© aucune enquĂȘte. Cela a mis le feu aux poudres, et quand les Ă©meutes ont Ă©clatĂ©es, lĂ  encore le contexte social, les discours nausĂ©abonds des politiciens (notamment les propos de Sarkozy la mĂȘme annĂ©e), n’ont pas Ă©tĂ© Ă©voquĂ©s, ou trop peu. Par contre, la surenchĂšre d’images de voitures brĂ»lĂ©es, de confrontation entre des jeunes et des policiers, de thĂ©orie du complot farfelues (insurrection islamiste, thĂ©orie reprise jusqu’aux États-Unis par Fox News), tout cela tournait en boucle dans les JT, attirant le tĂ©lĂ©spectateur devant son poste. RĂ©sultat, Sarkozy en sort grandit, l’incendiaire est apparu comme le pompier, et une nouvelle politique ultra-sĂ©curitaire a pu ĂȘtre acceptĂ©e, et mĂȘme rĂ©clamĂ©e, par une grande partie de la population française.

Pour comprendre un peu mieux l’évolution de ces Ă©meutes, nous vous conseillons vivement un reportage de Canal+ qui montrent bien la dĂ©route des mĂ©dias et des politiques durant cette crise : SpĂ©cial investigation Emeutes en banlieue: la mĂ©canique infernale.

TF1 et les dents de la mer


 

 

Il y a un passage que l’on a supprimĂ© de l’épisode et qui Ă©voquait le gĂ©nĂ©rique du JT de TF1. Nous l’avons enlevĂ© pour la simple raison qu’il y a dĂ©jĂ  une vidĂ©o qui l’explique trĂšs bien, et parce que nous avions dĂ©jĂ  donnĂ© l’exemple du gĂ©nĂ©rique d’EnvoyĂ© spĂ©cial.

On remarquera d’ailleurs que le gĂ©nĂ©rique a rĂ©cemment Ă©tĂ© remaniĂ©, l’effet « dents de la mer » Ă©tant moins accentuĂ©. Cependant, le gĂ©nĂ©rique met dĂ©sormais en avant de la percussion martiale. Faites attention Ă  la musique lors de la prĂ©sentation des grands titres, elle s’interrompt par une ponctuation trĂšs militaire. Cela renforce l’attention, tout en Ă©tant dans l’hĂ©ritage des premiers journaux cinĂ©matographiques. En effet, les premiers journaux en images animĂ©es Ă©taient diffusĂ©s dans les cinĂ©mas, plus particuliĂšrement en pĂ©riode de conflits oĂč l’on prĂ©sentait les nouvelles du front (ce qui Ă©tait en rĂ©alitĂ© de la pure propagande de guerre). C’est donc tout naturellement que TF1 reprend ces vieux codes, hormis que nous ne sommes pas en guerre
. Mais bon, tant que ça marche et que ça rehausse l’ensemble, tous les moyens sont bons.

Contre le syndrome du grand méchant monde


À chaque sujet que nous avons dĂ©veloppĂ© jusqu’ici, nous essayons de proposer des solutions simples et accessibles, mĂȘme si cela peut paraitre de l’ordre de l’évidence pour beaucoup, c’est toujours mieux de les rappeler.

En ce qui nous concerne, la tĂ©lĂ©vision n’est pas adaptĂ©e pour suivre les actualitĂ©s. DĂšs qu’il y a de la publicitĂ© derriĂšre, il y a des intĂ©rĂȘts privĂ©s, et on doit donc se mĂ©fier du choix des sujets. Ayez donc une prĂ©fĂ©rence pour les journaux qui cherchent autant que possible Ă  maintenir leur indĂ©pendance, ayant des financements alternatifs.

À la fin de l’épisode, nous conseillons de privilĂ©gier les sources Ă©crites, pourquoi ? Car le cerveau sera d’une part plus concentrĂ©, plus actif, et on Ă©vitera la rapiditĂ© et la fugacitĂ© des informations qui traversent nos Ă©crans. Cela ne va pas dire pour autant qu’il faille mettre les reportages ou autres documents tĂ©lĂ©visuels Ă  la poubelle. Au contraire, il y a la tĂ©lĂ© de vĂ©ritables pĂ©pites, surtout quand la tĂ©lĂ© fait son autocritique (nous pensons par exemple aux jeux de la mort).

Ce n’est pas en cinq minutes que l’on peut expliquer un conflit en Ukraine, la politique chinoise, les problĂšmes entre IsraĂ«l et la Palestine, les rĂ©vĂ©lations de Snowden
. C’est le problĂšme de l’actualitĂ© : on survole tout, on n’a pas le temps de suivre un sujet qu’en voilĂ  un autre. Il faut tout d’abord prendre conscience de deux choses : l’information n’est pas une connaissance, car la connaissance suppose un effort intellectuel, du temps ; on ne peut pas tout connaĂźtre, et on ne doit pas s’imaginer que le suivi passif de l’actualitĂ© suffit Ă  faire de nous un expert en gĂ©opolitique, en Ă©conomie, en politique
. Se tenir au courant est une chose, mais considĂ©rer que se tenir au courant est suffisant est illusoire. Si vous vous intĂ©ressez un sujet, ou si une actualitĂ© vous a frappĂ©, ne vous contentez pas des JTs, faites quelques recherches sur Internet par exemple, ouvrez-vous Ă  d’autres sources. Et si cela ne vous intĂ©resse pas, ne faites pas semblant du contraire. Ce n’est pas grave de ne pas savoir, ce n’est pas grave de ne pas ĂȘtre au courant ; par contre cela peut ĂȘtre grave de se maintenir d’en l’illusion du sachant. Il vaut mieux savoir ne rien savoir, que ne pas savoir ne rien savoir. C’est l’illusion de l’information en continu comme BFMTV qu’on laisse souvent allumĂ© dans son salon afin de ne rien louper. On est alors dans l’attente d’un Ă©vĂšnement, et Ă  ce moment ce n’est plus l’information que l’on souhaite, mais du spectacle, et ces chaĂźnes d’actualitĂ© l’ont bien compris. Ainsi, nous vous conseillons d’éviter ces programmes en fond sonore, car ce que votre cerveau va surtout retenir, ce sont par exemple ces petits vers d’oreilles musicales de publicitĂ©.

Quand un journal, un magazine, qu’il soit Ă©crit ou Ă  la tĂ©lĂ©vision, Ă©voque les rĂ©sultats de rapports, par exemple sur la dĂ©linquance, allez directement consulter ce rapport (toujours Ă  disposition du public) pour vĂ©rifier les interprĂ©tations journalistiques. FrĂ©quemment, on peut s’apercevoir que les mĂ©dias ne font ressortir que les donnĂ©es les plus impactant, laissant de cĂŽtĂ© les autres rĂ©sultats qui montrent des tendances contraires. Il en va de mĂȘme pour le rĂ©sultat de sondage en tout genre, allez toujours vĂ©rifier les sources, car on frise souvent des interprĂ©tations consĂ©cutives d’une mauvaise comprĂ©hension des donnĂ©es. Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l’un de nos articles ici mĂȘme(sondages… ).

Il y a encore beaucoup de choses Ă  dire lĂ -dessus, surtout quand on Ă©voque les mĂ©dias : on a l’impression de jeter le regard dans un puits sans fond tant il y a de choses Ă  Ă©tudier, Ă  relier
. Nous continuerons donc Ă  dĂ©velopper ces thĂ©matiques par la suite, que ce soit sur le blog, ou pourquoi pas en vidĂ©o avec un nouvel Ă©pisode d’Horizon.

Comptez sur nous 😉

Bibliographie et documents divers


 

(ayant traitĂ© beaucoup de documents, il n’est pas impossible qu’il y ait des oublis. Si vous en repĂ©rez, signalez-le-nous, nous ferons en sorte de combler les manques).

Les JTs :

Nous avons majoritairement regardĂ© les JTs de TF1 sur la pĂ©riode juin/septembre. Cela ne nous a pas empĂȘchĂ©s de retrouver dans les archives de l’INA des documents de 2005. Tous les JTs utilisĂ©s pour l’élaboration de l’épisode sont ici :

Tf1

-20 heures, 23/04/13
-20 heures, 17/12/13
-20 heures, 11/06/14
-20 heures, 17/06/14
-20 heures, 19/06/14
-20 heures, 17/07/14
-20 heures, 20/07/14
-13 heures, 21/07/14
-20 heures, 21/07/14
-13 heures, 22/07/14
-13 heures, 23/07/14
-13 heures, 24/07/14
-20 heures, 24/07/14
-13 heures, 25/07/14
-13 heures, 27/07/14
-20 heures, 29/07/14
-13 heures, 05/08/14
-20 heures, 05/08/14
-20 heures, 06/08/14
-20 heures, 07/08/14
-20 heures, 08/08/14
-20 heures, 09/08/14
-20 heures, 13/08/14
-13 heures, 14/08/14
-20 heures, 14/08/14
-13 heures, 15/09/14
-20 heures, 15/09/14

France 2

-20 heures, 31/08/05
-20 heures, 01/09/05
-20 heures, 08/09/05
-20 heures, 08/11/05
-13 heures, 15/09/14
-20 heures, 15/09/14
-13 heures, 16/09/14
-13 heures, 02/10/14
-20 heures, 02/10/14

M6

-66 minutes, 31/08/14
-1945, 18/09/14
-1245, 18/09/14
-1245, 19/09/14

Autres reportages et documentaires :

  • Le temps de cerveau disponible, rĂ©alisĂ© par Christophe Nick et Jean-Robert Viallet (2010)
  • L’urgence de ralentir, Arte, 2004 [Excellent reportage, trĂšs positif, qui prĂ©sente des initiatives concrĂštes, loin de l’idĂ©e de l’homme-loup]
  • SpĂ©cial investigation Emeutes en banlieue: la mĂ©canique infernale, Canal+ [indispensable pour comprendre au jour le jour l’évolution des Ă©meutes de 2005]
  • Quand La France S’Embrase, 2007, France 2
  • When the Levees Broke : A Requiem in Four Acts, Spike Lee, HBO
  • EnvoyĂ© spĂ©cial, 26 septembre, « La Villeneuve le rĂȘve brisé » [un excellent exemple de la vision grand mĂ©chant monde]

Ouvrages, articles, textes:

  • 150 petites expĂ©riences de psychologie des mĂ©dias », SĂ©bastien Bohler. Ouvrage excellent que nous vous conseillons vivement.
  • « psychologie de la manipulation et de la soumission » , Nicolas Gueguen. Une base que nourrit tous nos articles liĂ©s de prĂšs ou de la loin avec les questions de manipulation et de soumission.
  • le magazine « cerveau et psycho », pour l’ensemble de son Ɠuvre. Plus prĂ©cisĂ©ment, pour la publicitĂ© coca-cola : http://www.cerveauetpsycho.fr/ewb_pages/a/actu-la-peur-nouvelle-arme-des-publicitaires-32669.php .
  • « Plaidoyer pour l’altruisme » Matthieu Ricard. Vous y trouverez toutes les expĂ©riences psychologique sur l’altruisme, l’exemple de l’ouragan de Katrina
 On n’a pas encore fini de le lire, mais le sĂ©rieux et la rigueur scientifique de l’auteur y transpire : cet ouvrage n’a strictement rien Ă  voir avec un plaidoyer esotĂ©rico-religieux, bien au contraire, il y a une vraie recherche rigoureuse, basĂ©e sur les recherches en psychologie, en biologie, en Ă©thologie, en philosophie
. Pas de prosĂ©lytisme dedans. On peut le lire en Ă©tant fermement athĂ©e.
  • « TV lobotomie », Michel Desmurget . Des dizaines d’arguments solides, vĂ©rifiĂ©s prouvant que la TV est vraiment nuisible. A potasser pour convaincre votre prochain
  • Acrimed, un observatoire des mĂ©dias, une pĂ©pite ! (http://www.acrimed.org/ ).
  • Les archives de Georges Gerbner, vous trouverez lĂ  les rapports d’enquĂȘtes, les donnĂ©es collectĂ©s, et les conclusions du chercheur et de son Ă©quipe : http://web.asc.upenn.edu/gerbner/archive.aspx?sectionID=155&packageID=90
  • Le site sur les donnĂ©es rĂ©coltĂ©es par l’INA : http://www.inatheque.fr/publications-evenements/ina-stat/ina-stat-lettres-trimestrielles.html
  • Le site de l’ONDRP : http://www.inhesj.fr/fr/ondrp/les-publications/rapports-annuels
Chayka Hackso Écrit par :

Gardienne de l'Ăźle d'Horizon, grande prĂȘtresse du culte du caillou. Si vous souhaitez nous soutenir c'est par ici : paypal ♄ ou tipeee ou ♣ liberapay ; pour communiquer ou avoir des news du site/de la chaĂźne, c'est par lĂ  :

30 Comments

  1. caligula63
    14 novembre 2014
    Reply

    Pourquoi faut-il toujours que l’Ă©quipe de H-S publie des articles lorsque je ne suis pas chez moi et hors de toute rĂ©ception wifi et/ou ondes orangesques…

    Et puis ce w-e je n’aurai pas le temps de regarder cette Ă©pisode de la sĂ©rie Horizon…

    Damned! I am done like a rat!*

    « Donc, nous voilà à regarder tous les jours les informations télés, ce qui nous change de nos habitudes, car notre antenne télé a toujours été débranchée (par choix, pas par dysfonctionnement). TrÚs vite, nous avons été sidérés par le caractÚre anxiogÚne des images et des commentaires. »
    Imagine un peu ce que cela donne lorsque tu t’intĂ©resses Ă  la gĂ©opolitique, et que tu doives consulter des mĂ©dias rĂ©partis un peu partout sur cette planĂšte… J’aurai bien besoin d’une semaine de repos chez le Doc Enclocq…

    • Docteur Claire Enclocq
      14 novembre 2014
      Reply

      Je le savais !
      Pas plus tard qu’avant-hier, j’ai reçu dans mon cabinet quelques membres de ce prĂ©sent blog (dont je ne citerais pas les noms), en Ă©tat de panique post-diffusion. Caligula ! Caligula, je crois qu’il ne nous aime plus, on a fait trop long -non trop court – c’est Ă  cause de Raven ! ou c’est le technicien ! aaaah [cri de panique] on a oubliĂ© la boulangerie ! les boulangĂšres ! aaaah ! non, c’est le coco goula ! c’est Ă  cause de l’intervention vocale de barbalala ! aaaah etc.
      J’ai donc fait venir en toute urgence une tarologue-magnĂ©tiseuse, et selon les rĂ©centes photographies prises par Philea, il s’est avĂ©rĂ© que vous Ă©tiez en dĂ©placement. L’analyse de cette experte a donc rassurĂ© toute l’équipe qui a donc cessĂ© de battre Barbalala pour sa prestation.

      Bien Ă©videmment, bien que je l’eusses pas prĂ©ciser, je vous souhaite un bonsoir de nature chaleureuse (d’un niveau 6/10, ce qui est relativement Ă©norme de par ma fonction de mĂ©decin). Et Ă©videmment, vous ĂȘtes le bienvenue Ă  nos sessions de repos. Pour les gĂ©opoliticiens, nous prĂ©voyons une cure des fins de JT de Pernault Ă  hauteur de 3h/par jour. GĂ©nĂ©ralement, les patients sont vite guĂ©ris et ils courent mĂȘme Ă  leurs recherches avec une cĂ©lĂ©ritĂ© assez exceptionnelle pour ĂȘtre soulignĂ©e.

      Cordialement,
      Docteur Claire Enclocq [label soin responsable ; Ă©lu mĂ©decin de l’annĂ©e ]

    • Gull
      14 novembre 2014
      Reply

      Haaaaaa Caligula! tendre boulanger au cƓur de chocolat, que de joie de vous retrouver. J’imaginais le pire, d’autant que j’ai connu un rĂ©gime inhumain Ă  cumuler des heures et des heures de TF1 Ă  longueur de journĂ©e et j’ai tendance Ă  paniquer pour un rien (le Doc vous le confirmera, j’ai dĂ» me faire une cure de Nietzsche)

      Sachez que Technicien a attentivement Ă©coutĂ© vos remarques (que je lui ai rappelĂ© Ă  coup de rĂšgles sur les doigts trĂšs frĂ©quemment) pour qu’il intĂšgre des mouettes Ă  la vidĂ©o, mais surtout, Ô prouesse technologique, qu’il intĂšgre la photo d’un chat tout mignon que je vous laisserai repĂ©rer. Bon d’accord, je l’avoue, le chat c’est aussi ma grande passion, et il voulait me faire plaisir. Les chats, toute ma vie! Par exemple, pas plus tard qu’avant-hier, j’ai Ă©garĂ© mon petit chat « Spinoza » sur le continent (le chat gris qu’on voit dans l’Ă©pisode 2 sur les costumes), et que vois-je sur TF1 ? Un tigre ! Ils ont confondu mon petit Spinoza avec un tigre! Ah vraiment, je ne comprends pas ce monde mĂ©diatique….

      • caligula63
        15 novembre 2014
        Reply

        « Haaaaaa Caligula! tendre boulanger au cƓur de chocolat… »

        Encore un mythe qui s’effondre…
        J’ai l’air malin avec mon pseudo moi, maintenant!

  2. Chaton tout mignon
    20 novembre 2014
    Reply

    Mea Culpa!
    Maxima mea culpa!!
    Et dire que j’Ă©tais Ă  deux doigts de tout laisser tomber et par dĂ©pit me consoler sur le forum de Freud Forever…

    Que dire?
    MAGNIFIQUE!
    GRANDIOSE!
    INOUÏ!
    FABULEUX!
    GÉNIAL!

    Je n’ai pas assez de mots et mon dictionnaire des synonymes vient de se jeter par la fenĂȘtre devant tant de splendeurs!

    Juste une petite prĂ©cision, enfin, pas vraiment une prĂ©cision, juste un ressenti; Ă  mon sens, les chaines d’infos du genre BFM et autres sont plus anxiogĂšnes que les JTs de TF1 Frnace2 et M6. Car, en plus des images, vous avez (quelquefois) la musique, mais aussi la voix off, le bandeau de dĂ©pĂȘches qui dĂ©file et le brushing de la prĂ©sentatrice; de quoi saturer le cerveau de n’importe qui (surtout Ă  cause du brushing, ou de la blonditude du genre Laurence Ferrari).

    PS. Pourrai-je caresser l’espoir d’avoir une photo dĂ©dicacĂ©e du Gull rĂ©dacteur en chef? Il est si beau avec ses cheveux gris…

    • 20 novembre 2014
      Reply

      Ah BFM… On s’est bien marrĂ© quand mĂȘme quand on a du subir leurs programmes, avec des termes comme « l’offensive de l’hiver » ou la population inconsciente des dangers du soleil printanier ! Mais bon j’imagine Ă  haute dose, les TVspectateurs doivent mĂȘme plus prendre conscience de ce vocabulaire de fin du monde pour des faits complĂ©tement anodins.
      On va essayer de nĂ©gocier, pour la photo dĂ©dicacĂ©e ;D ; Sinon wordpress est raciste des trĂšs longs pseudos, il avait classĂ© ton prĂ©cĂ©dent message en tant qu’indĂ©sirable, le salaud !

  3. macno
    30 novembre 2014
    Reply

    Je suis tout nouvel arrivant.
    Bon, les qualificatifs qui trottaient dans ma tĂȘte et dont je comptais vous inonder ont tous Ă©tĂ© dits prĂ©cĂ©demment par « chaton tout mignon » (faut dire qu’il avait bien rentrĂ© ses griffes!), et puis point trop n’en faut, faut se garder des « mauvaises » habitudes!
    Je vous y prends! Vous n’auriez pas par hasard des tendances situationnistes mes lascars? Votre compte est bon!
    Faudra que je me replonge dans l’Ɠuvre de Guy Debord, il fait partie de « ce qui reste quand on a tout oublié »…
    Je fais depuis assez longtemps, et modestement, le « travail inverse » du vĂŽtre: les rares fois oĂč je m’immisce sur nos « étranges lucarnes » je piste les « lueurs d’intelligence » qui pourraient apparaĂźtre, et surtout en gĂ©opolitique car lĂ , le niveau zĂ©ro de la France, il avoisine l’absolu.
    Je ne vais jamais sur Tf1, ni sur aucune chaĂźne commerciale, sauf quelques homĂ©opathiques fois sur BFM , c’est trop pĂ©nible. Quant aux manipulations que vous dĂ©noncez, j’en connaissais dĂ©jĂ  pas mal, mais vous m’en avez apprises, et en plus avec beaucoup d’humour, et alors lĂ , j’Ă©tais doublement piĂ©gĂ©.
    J’allais illico dĂ©verser les preuves de vos forfaits dans les boites Ă  courriel de tous les pauvres gens qui avaient eu l’imprudence de m’en donner les coordonnĂ©es.
    J’Ă©tais aussi venu pour signaler un documentaire qui est passĂ© sur la 2, et qui, coĂŻncidence, parlait justement d’une des composantes de « notre » PEUR, les immigrĂ©s.
    Étant lĂšve-trĂšs-tĂŽt je recherche machinalement si, par un Ă©clair de gĂ©nie, il n’y aurait pas quelque chose d’intĂ©ressant sur ARTE, la 5 ou LCP, (si, si il y en a!), c’est mon parcours.
    Le tĂ©lĂ©viseur ayant Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© sur la 2, il s’est donc bĂȘtement (comme tout ce qu’il fait) rouvert sur la 2 .
    J’ai alors pris en route un documentaire qui a eu l’outrecuidance de m’obliger Ă  retarder mon dĂ©jeuner (l’instant Ă©tait donc des plus graves) tant il m’a scotchĂ©. Il va Ă  l’encontre de ceux qui « pensent en rond » et qui par consĂ©quent « ont des idĂ©es courbes » comme disait LĂ©o FerrĂ©: c’est un documentaire/enquĂȘte de Gilles Cayatte et Christophe Nick avec John Paul Lepers, « Immigration et dĂ©linquance » http://www.dailymotion.com/video/x2ar1m4_immigration-et-delinquance-l-enquete-qui-derange-infra-rouge-france-2_news.
    C’est une exception qui confirme la rĂšgle, peut-ĂȘtre, mais que ça fait du bien…
    Encore bravo
    cordialement

  4. Gull
    3 décembre 2014
    Reply

    Bienvenue !!

    Merci pour la rĂ©fĂ©rence, on va regarder ça avec attention. D’autant que ce prĂ©jugĂ© insupportable, et dangereux Ă  long terme quand on observe les consĂ©quences politiques, de l’immigrant dĂ©linquant n’est pas suffisamment et sĂ©rieusement dĂ©montĂ©s dans les grands mĂ©dias (Ă  l’exception de ce type de reportage que tu nous as indiquĂ©).
    Mais ne dĂ©sespĂ©rons pas de la tĂ©lĂ©, il y a en effet d’excellents documents, d’excellentes Ă©missions. Nous apprĂ©cions particuliĂšrement les reportages comme Cash Investigation, des documents essentiellement sur France TĂ©lĂ©vision, Arte, canal+ parfois. Et que dire par exemple du « jeu de la mort », mise en abyme intelligente de la tĂ©lĂ©vision comme autoritĂ©, et qui montre bien qu’il n’y a pas meilleur endroit que la tĂ©lĂ© pour critiquer la tĂ©lĂ©, Ă  condition de bien s’y prendre. En terme de gĂ©opolitique, comme tu l’as dit, c’est le « niveau zĂ©ro ». On aurait d’ailleurs beaucoup de choses Ă  dire du syndrome du grand mĂ©chant monde sur le traitement mĂ©diatique de l’actualitĂ© Ă©trangĂšre, peut-ĂȘtre dans un futur horizon. Ce qui me semble dommageable, c’est que les chaĂźnes infos balancent toute une sĂ©rie d’évĂšnements (guerre, conflit, bataille, drame, Ă©lection
) sans vraiment rappeler le contexte gĂ©opolitique, le pourquoi, le comment, les rapports, les enjeux
 Comment peut-on parler de diplomaties Ă©trangĂšres sans prendre un peu temps Ă  replacer un contexte, ne serait-ce au moins qu’historique ? Un contenu sans contenant n’aura aucune forme, aucune consistance, et lĂ -dessus chacun pourra y aller de sa petite sauce, se faisant expert international de haute volĂ©e (« si si, je connais bien le dossier, Pernaut en a parlĂ© ce midi ! »). N’empĂȘche, c’est bien pour les discussions en famille durant un repas, ça ouvre grandement le champ interprĂ©tatif, et pas grave si au final on plonge dans la fiction, quand ce n’est pas carrĂ©ment de la science-fiction.

    Avons-nous des tendances situationnistes ? Des tendances volontaires et affirmĂ©es, non; mais bien entendu nous nous retrouvons souvent dans leur Ă©lan et courant, notamment avec cette idĂ©e centrale de « la sociĂ©tĂ© du spectacle » de Guy Debord, ce spectacle qui s’immisce aujourd’hui dans toute interaction sociale, cette valeur du spectaculaire, qu’on pourrait aujourd’hui nommer buzz, et qui se mesure en terme d’audimat. Et sur la question du travail aussi, il y aurait bien des passerelles Ă  faire.

    Merci encore, pisteur de lueurs d’intelligence! Ici fait comme chez toi, tu peux mĂȘme faire les griffes sur la tapisserie si tu le souhaites !

  5. Chris
    28 décembre 2014
    Reply

    En lien ci-joint un entretien avec Mathieu Rigouste Ă  propos de son ouvrage « Les marchands de peur, la bande Ă  Bauer et l’idĂ©ologie sĂ©curitaire »
    La peur est un outil politique fondamental pour les classes dominantes. TransformĂ©e en marchandise, elle constitue le secteur d’activitĂ© d’idĂ©ologues organisĂ©s pour vendre ces produits aux gouvernements et aux complexes industriels. En France, la bande Ă  Alain Bauer constitue la manifestation la plus exemplaire de cette collaboration intensive entre Ă©lĂ©ments de la classe politique, de la police, de l’armĂ©e, de l’industrie, de l’UniversitĂ© et des grands mĂ©dias.
    http://www.sonsenluttes.net/spip.php?article275

  6. Thomas
    16 avril 2015
    Reply

    Bonjour !

    Merci pour votre travail de qualitĂ© ! C’est vraiment super, trĂšs fouillĂ©, clair, et invitant Ă  la rĂ©flexion de façon Ă  la fois sobre et enthousiaste ! C’est formidable !! 🙂

    Bon, indĂ©pendamment des bisous et des cĂąlins que je vous fais sincĂšrement et du fait que je vais partager votre travail avec l’ensemble de l’Univers et m’y plonger aussi moi-mĂȘme, je suis un peu dubitatif sur votre angle d’approche Ă  la fin de la vidĂ©o (et aussi, du coup, dans .

    En gros, Ă  peu prĂšs vers 30′ et la suite, vous dites Ă  peu prĂšs la chose suivante : la raison de tous ces biais est la suivante –> transformer les individus en consommateurs, faire gober des pubs, bref, stimuler les Ă©motions et abaisser l’esprit critique pour mieux vendre.

    Ok. Alors, tout cela est vraiment trĂšs cool et dĂ©montrĂ© de façon claire et rigoureuse, mais je trouve que c’est un petit peu partiel. Je vais essayer d’expliquer pourquoi en deux points.

    1) Il me semble que la classe sociale des personnes qui font l’actualitĂ© (Ă  savoir les grands journalistes les plus visibles qui passent en boucle Ă  la tĂ©lĂ©, les Ă©ditorialistes et autres chroniqueurs vedettes) est un biais qui explique aussi bien la prĂ©sentation violente de ce grand mĂ©chant monde. En effet, la tĂ©lĂ©vision ne fait pas que prĂ©senter le monde comme violent : elle prĂ©sente surtout la violence Ă©manant des classes populaires comme omniprĂ©sente et particuliĂšrement dangereuse et minimise la violence existante dans les classes aisĂ©es.

    En gros, le monde est trĂšs violent chez les populos, et trĂšs tranquille chez les gens qui portent des cravates… Et le fait que les personnes qui le disent portent aussi des cravates est Ă©videmment une pure coĂŻncidence magique…

    Je pense que cela se remarque notamment par la façon dont les violences dues aux protestations des salariés sont décrites de façon apocalyptique, alors que les violences présentes dans les classes sociales favorisées sont minimisées.

    Exemples que vous connaissez peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  :
    _Les violences populaires c’est mal : Traitement de grĂšves Ă  l’usine Ă  Continental http://www.acrimed.org/article3132.html; Pots de fleur cassĂ©s lors d’une mobilisation Ă  PSA http://www.acrimed.org/article3957.html; Connivence entre les grands journalistes et le monde politique : http://www.acrimed.org/article3909.html; Intervention de Michel Naudy dans « Les Nouveaux Chiens de Garde » http://www.acrimed.org/article3908.html
    _ Les violences des gens qui portent des cravates, c’est pas grave : (sur l’affaire DSK et son traitement journalistique) http://lmsi.net/Violeur-au-dela-du-periph

    2) Il me semble aussi qu’il y a une autre origine Ă  ce problĂšme du grand mĂ©chant monde, qui est un problĂšme « racial ». Attention bien sĂ»r, je n’entends par le mot « race » qu’une construction sociale : habiter dans certains endroits (banlieue stigmatisĂ©e vs beaux quartiers) + avoir une certaine origine (descendant d’immigrĂ© africain vs descendant de français depuis plusieurs gĂ©nĂ©rations) + avoir une certaine couleur de peau (plutĂŽt blanc vs plutĂŽt basanĂ©) fait qu’on va ĂȘtre considĂ©rĂ© plus ou moins bien dans la sociĂ©tĂ©. Je ne parle pas de patrimoine gĂ©nĂ©tique, juste d’une perception socialement diffĂ©rente en fonction notamment de la reconnaissance par autrui des trois propriĂ©tĂ©s prĂ©cĂ©dentes.

    Bref, voici ce que je veux dire : la télé est socialement trÚs homogÚne sur tous les plans, et notamment sur le plan de la couleur de peau (Source : http://www.discriminations.inegalites.fr/spip.php?article45&lang=fr).
    Ainsi, les gens qui fabriquent l’actualitĂ© Ă©tant blancs, n’habitant pas en banlieue, et n’Ă©tant pas immigrĂ©s ou descendants d’immigrĂ©s dans leur grande majoritĂ©, ils auront tendance Ă  prĂ©senter les endroits qui rassemblent ces populations d’une façon plus hideuse que leur propre milieu. Ou alors, ils donneront des informations tronquĂ©es car le dialogue avec ces populations est impossible, Ă  cause du clivage trop important entre eux rendant le dialogue et la vĂ©rification des infos difficile, les habitants des banlieues se mĂ©fiant (Ă  juste titre) des gens qui veulent les filmer pour faire un reportage de plus sur leur supposĂ©e barbarie.

    Ainsi, sachant que les rĂ©dacteurs en chef sont Ă©loignĂ©s tant socialement que professionnellement des « banlieues » pleines de noirs et d’arabes oĂč ils ne mettent plus les pieds depuis bien longtemps, cela aboutit au fait qu’ils ont tendance Ă  en dire n’importe quoi, Ă  surestimer les phĂ©nomĂšnes de violence de ces endroits lĂ , et, quand ils existent, Ă  ne pas en analyser les causes.

    Exemples :
    _ France Culture et la « banlieue » qu’il faut fuir aprĂšs 16h : http://rue89.nouvelobs.com/2012/11/22/sur-france-culture-conseille-deviter-la-banlieue-apres-16-heures-237251
    _ Tintin en banlieue ; analyse sociologique des biais concernant la présentation médiatique des « banlieues » : http://www.monde-diplomatique.fr/2013/09/BERTHAUT/49593

    ==> Il me semble donc qu’il y a un Ă©norme biais social qui permet d’expliquer assez bien le syndrome du grand mĂ©chant monde, et j’ai l’impression que ne pas en parler explicitement rend un peu partielle votre analyse.
    Je vais rĂ©sumer ainsi : si une des raisons du « grand mĂ©chant monde » est visiblement commerciale, ce syndrome a probablement aussi une origine sociale trĂšs claire –> les personnes qui font l’actualitĂ© (grands journalistes, chroniqueurs vedettes, rĂ©dacteurs en chef, Ă©ditorialistes) appartiennent aux mĂȘmes milieux sociaux et stigmatisent les classes populaires et les habitants des banlieues descendants d’immigrĂ©s car ce sont lĂ  deux mondes auxquels ils n’appartiennent pas.

    Ce que je trouve un peu gĂȘnant dans votre analyse, c’est que vous parlez de cette dimension sans en parler vraiment… Quand la tĂ©lĂ© dit que le monde est violent, elle ne dit pas que tout le monde est violent mais elle vise explicitement certaines catĂ©gories et certains endroits en particulier… Pourtant, vous donnez vous-mĂȘme des exemples qui l’indiquent (l’enquĂȘte pourrie Ă  la Villeneuve + la prĂ©sentation caricaturale des mouvements sociaux + la prĂ©sentation affreuse des rĂ©voltes en banlieue) mais ensuite, vous restez bizarrement assez gĂ©nĂ©ral, en indiquant juste que la tĂ©lĂ© prĂ©fĂšre montrer la violence et faire peur pour vendre du Coca… alors que soyons clairs : elle ne fait pas que montrer « La violence », elle montre principalement la violence des gens issus des classes populaires, des noirs et des arabes. Il y a donc un gros problĂšme social (dont j’ai essayĂ© de mettre en lumiĂšre deux dimensions ci-dessus), et il me parait dommage que vous ne le souleviez pas explicitement, pour en rester au problĂšme plus gĂ©nĂ©ral de la consommation favorisĂ©e par l’anxiĂ©tĂ©, et de « La violence » qui serait constamment exhibĂ©e. Enfin, je suppose que c’est un choix, mais je trouve que ça aurait Ă©tĂ© enrichissant d’aborder aussi un peu cette dimension sociale.

    [NB 1 : Ma remarque est aussi partielle car elle ne fonctionne pas du tout pour les exemples mĂ©tĂ©orologiques et la santĂ©, mais il me semble que ça marche quand mĂȘme bien pour le reste
    NB 2 : j’ai parlĂ© de la France vu que c’est ça que je connais un peu mieux mais il n’est pas impossible que ce biais social fonctionne aussi pour les mĂ©dias Ă©tats-uniens… En effet, l’ouragan Katrina ne s’est pas abattu n’importe oĂč mais a dĂ©vastĂ© les quartiers pauvres et noirs de la Nouvelle-OrlĂ©ans… Je me demande si on ne peut pas mettre en lumiĂšre le mĂȘme facteur social qu’en France (Ă  savoir les pauvres et les noirs sont des barbares).]

    Bon, c’Ă©tait un pavĂ© un peu long, dĂ©solĂ©… Je dĂ©couvre Ă  peine ce que vous faites et je trouve tout cela super, et j’apprends beaucoup grĂące Ă  vous. C’est juste que j’avais pensĂ© Ă  ça en regardant la vidĂ©o et en lisant vos articles, et du coup, je me suis dit que j’allais partager ce ressenti avec vous 🙂

    Merci encore
    et bravo Ă  nouveau pour tout votre boulot et vos analyses trĂšs intĂ©ressantes ! 🙂

    • 16 avril 2015
      Reply

      Merci pour ton long commentaire fort intéressant !
      Oui en effet on aurait pu aborder de tout ce dont tu nous parles ; on l’a d’ailleurs fait plus dans le « pavé » qu’on publiera bientĂŽt.
      « Ok. Alors, tout cela est vraiment trĂšs cool et dĂ©montrĂ© de façon claire et rigoureuse, mais je trouve que c’est un petit peu partiel. » La vidĂ©o fait plus de 40 minutes, elle a demandĂ© plus de six mois intensif de travail. On a pu le faire parce que Gull avait exceptionnellement un peu plus de temps Ă  sa disposition. Impossible d’ĂȘtre exhaustif en vidĂ©o, il nous faudrait des annĂ©es de travail pour cela 🙂 Donc oui, on a pris un angle, notamment par rapport Ă  ce que reprĂ©sente Raven (le gull blanc).
      Merci pour cet excellent complément et cette réflexion !

      • Thomas
        16 avril 2015
        Reply

        Merci d’avoir pris le temps de rĂ©pondre Ă  mes impressions, c’est trĂšs gentil Ă  vous !

        Vous avez tout Ă  fait raison, je le conçois bien, il est impossible d’ĂȘtre totalement exhaustif, et le fait d’aller loin dans l’approfondissement, tout en Ă©tant relativement concis et clair est un exploit dĂ©jĂ  incroyable que vous accomplissez trĂšs bien ! Je ne veux surtout pas donner l’impression de minimiser votre travail en arrivant tranquillement aprĂšs, mon Coca et mon Pop-Corn Ă  la main :D, et de pinailler en disant « ah tiens, ils auraient pu parler de tel dĂ©tail, c’est n’importe quoi »…

        Le cĂŽtĂ© social m’intĂ©resse pas mal, du coup, j’ai remarquĂ© ça en 1er mais je crois que votre angle d’approche permet de bien couvrir le phĂ©nomĂšne de façon globale et en intĂ©grant en plus beaucoup de reprĂ©sentations terrifiantes du « grand mĂ©chant monde » (crise perpĂ©tuelle dans l’Ă©conomie, mĂ©tĂ©o, santĂ© etc) que l’angle social n’aurait probablement pas permis de traiter. Enfin, voilĂ , je me suis dit que j’allais vous proposer mon ressenti pour continuer la discussion en accentuant un autre aspect qui me paraissait aussi intĂ©ressant, mais comme indiquĂ©, votre travail est vraiment trĂšs riche et enthousiasmant !

        Mille mercis Ă  nouveau pour cette invitation dynamique Ă  la rĂ©flexion ! 🙂

        • 16 avril 2015
          Reply

          « Je ne veux surtout pas donner l’impression de minimiser votre travail en arrivant tranquillement aprĂšs, mon Coca et mon Pop-Corn Ă  la main :D, » On avait bien compris 🙂 Les commentaires sur le blog c’est aussi fait pour ça, pour le partage d’idĂ©es, de liens… Tu as trĂšs bien fait d’apporter cet Ă©clairage diffĂ©rent ! Et… bienvenue sur le blog 🙂

    • Thomas
      16 avril 2015
      Reply

      DĂ©solĂ©, j’ai fait un mauvais copier-coller, il y a une parenthĂšse qui ne sert Ă  rien dans le 3Ăšme paragraphe… Hum, ça c’est le signe que je suis fatiguĂ©, vite, je vais tout de suite aller siroter un Coca devant BFM TV pour me reposer un peu 😀

  7. Alin
    23 avril 2015
    Reply

    La France a peur en FM a la radio ici! Feu de tout bois 147
    http://www.rdwa.fr/Feu-de-tout-bois-147_a4931.html

    avantaj : la lektur des sou-titr de la TV Ă©tazuniĂšn = + d’aksĂ©sibilitĂ©! (pĂšrso je sui inkapabl de lir lĂ© sou-titr, nou som 40 a 60% de frankofon dan le mĂšm ka! (s’Ăš ma propr Ă©stimasion )) donk pour un projĂšksion publik, n’Ă©zitĂ© pa a chopĂ© l’odio sur Rdwa!

    KontinuĂ© se supĂšr boulo d’analiz! on en reparl sur « Radio Diois » 107.5FM a l’okaz, (envi notaman : lĂšktur de l’artikl sur le brutalism … kontaktĂ© moa a la radio (rĂ©jion France – DrĂŽme) si sa vou di de fĂšr dĂ© voa…)

    pour FDTB, Alin

  8. 28 avril 2015
    Reply

    Bonjour! Je viens de dĂ©couvrir votre blog il y a pas longtemps et je n’ai pas eu le temps de lire tous vos articles mais ils sont vraiment gĂ©niaux, ils invitent rĂ©ellement Ă  la rĂ©flexion et surtout sont trĂšs enrichissants dans le sens oĂč ils apportent des informations sur des sujets dont personne ne parle rĂ©ellement et les vidĂ©os d’autant plus, particuliĂšrement celle-lĂ  selon moi, qui met en avant une idĂ©e, qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© abordĂ©e quelques fois, mais jamais aussi explicitement qu’ici, oĂč on a rĂ©ellement des vraies preuves, avec des vraies chiffres, des vraies Ă©tudes mais aussi les explications du pourquoi faire peur mais Ă©galement de comment ça marche et surtout le plus important : « les solutions » qui vont avec, et pas uniquement tout balancer d’un coup et puis on a plus qu’Ă  se dĂ©merder avec quoi. Donc voilĂ  je tenais vraiment Ă  dire que ce que vous faites est rĂ©ellement utile et vous ĂȘtes vĂ©ritablement une source d’inspiration pour notre blog qui est tout rĂ©cent! Et j’ose justement vous laisser le lien, si jamais vous aurez des conseils ou des critiques Ă  nous laisser, ce qui serait vraiment trĂšs aimable : http://XYNXX.wordpress.com donc voilĂ  merci, et continuez!

    • Merci ! On passera sans doute sur ton blog faire un petit commentaire ; dĂ©jĂ  d’un point de vue purement graphique, c’est trĂšs clean, trĂšs agrĂ©able Ă  lire et regarder.

      • 7 mai 2015
        Reply

        Rien que d’ĂȘtre passĂ© dessus, c’est dĂ©jĂ  super sympa! Merci beaucoup!

  9. nicolas
    29 août 2015
    Reply

    Bonjour,

    Votre vidéo est excellent ainsi que toutes les autres continuez ! Ou peut on trouver les pistes audios utilisées dans votre vidéo?

    • 29 aoĂ»t 2015
      Reply

      Merci ! Alors en principe, tu trouveras des infos dans les commentaires youtube de la vidĂ©o en question ; si c’est une demande prĂ©cise, indique-nous le moment exact de la musique que tu cherches pour qu’on puisses t’Ă©clairer 🙂

  10. […] Les victimes remplaceront tout ce qui leur a Ă©tĂ© abĂźmĂ© mais il est possible qu’elles aient doublĂ© leurs dĂ©penses en matĂ©riel de sĂ©curitĂ©, par peur que cela se reproduise. Elles supposent sans doute que des personnes comme Russ ne se calment pas juste parce qu’on les a punies, et qu’au regard de la maniĂšre dont sont traitĂ©s les affaires de ce type, aucun dĂ©linquant, mĂȘme attrapĂ©, ne s’assagit. Possible qu’elles se sentent toujours en insĂ©curitĂ©, qu’elles aient peur, qu’elles aient du ressentiment. Surtout si elles sont tĂ©lĂ©vores… […]

  11. […] Contrairement au dernier article basĂ© sur un ouvrage (le marketing de soi), nous ne reprochons rien Ă  « Very Bad Buzz », que ce soit son contenu ou sa forme. Il est franc du collier, intĂ©ressant, et cynique au point de nous avoir arrachĂ© quelques Ă©clats de rire (mais Ă©tait-ce l’effet souhaité ?). Comme beaucoup de communicants ou « spins doctors », l’auteure a le mĂ©rite d’exposer les choses sans fard, aussi horrible soit ce qui peut ĂȘtre dit. Le discours est au moins trĂšs clair dans ses positions. LĂ , totalement « dĂ©complexĂ©e » elle compare le Net Ă  une secte tout en inversant le syndrome du grand mĂ©chant monde : […]

  12. […] Les victimes remplaceront tout ce qui leur a Ă©tĂ© abĂźmĂ© mais il est possible qu’elles aient doublĂ© leurs dĂ©penses en matĂ©riel de sĂ©curitĂ©, par peur que cela se reproduise. Elles supposent sans doute que des personnes comme Russ ne se calment pas juste parce qu’on les a punies, et qu’au regard de la maniĂšre dont sont traitĂ©s les affaires de ce type, aucun dĂ©linquant, mĂȘme attrapĂ©, ne s’assagit. Possible qu’elles se sentent toujours en insĂ©curitĂ©, qu’elles aient peur, qu’elles aient du ressentiment. Surtout si elles sont tĂ©lĂ©vores… […]

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