Sommaire de l'article
Certes, l’étude 1 de Niemiec, Warren Brown, Kashdan, Cozzolino, Breen, Levesque-Bristol, Ryan (2010) a montré que les sujets pleinement conscients semblaient prémunis contre certains biais. Mais cela pourrait être dû à d’autres valeurs connectées à la pleine conscience et non un effet de la conscience elle-même. Les chercheurs ont donc continué à investiguer, en testant cette fois un autre biais que la saillance de la mort provoque souvent : la plus forte tolérance et « excuse » envers une personne de l’endogroupe qui commet des actes répréhensibles (inconsciemment, le sujet se dirait en quelque sorte « son acte n’est pas grave, parce qu’elle est comme moi ») et l’absence de cette tolérance lorsque la personne est de l’exogroupe (inconsciemment, le sujet se dirait « son acte est grave parce qu’il n’est pas comme moi »). Ici nous allons donc voir une forte d’ethnocentrisme qui consiste à condamner plus vivement les personnes qui sont différentes de nous (ici, par leur couleur) , et tolérer davantage les fautes des gens nous ressemblant (ici, de même couleur), lorsqu’on est « peu conscient », nationaliste, et qu’on dénie notre mortalité. Cela explique à mon sens pourquoi il y a cette « mode » de parler de « racisme anti-blanc » qui est une façon d’attaquer les exogroupes, de rehausser son groupe, et faire croire qu’on s’intéresse à la lutte contre les discriminations (or, il ne s’agit que d’un élan égoïste qui ne voit pas les causes systémiques, qui ne réfléchit pas à la mécanique des discriminations).
Cet article est la suite de :
- [TMT1] Quand avoir peur de penser à la mort rend ethnocentrique : la théorie de la gestion de la terreur
- [TMT2] La théorie de la gestion de la terreur, qu’est-ce que c’est ?
- [TMT3] Quand ne pas penser à la mort nous fait perdre l’esprit critique
Ce dossier est disponible en PDF : https://www.hacking-social.com/wp-content/uploads/2018/07/la-pleine-conscience-de-la-mort-2.pdf
Étude 2
Cette fois, 109 étudiants uniquement blancs ont été testés, groupés, et au hasard ont été assignés à la condition de saillance de la mort ou la condition contrôle. Les chercheurs ont gardé des sujets uniquement blancs pour des raisons d’expérimentation ; s’ils avaient inclus des personnes non blanches dans cette expérience (c’est le cas dans les autres, il y a toujours environ 30, voire 50 % de personnes d’origines diverses), il aurait fallu faire des conditions d’expériences pour chacun, différentes pour chaque groupe, ainsi il aurait fallu augmenter le nombre de sujets et donc il aurait fallu des moyens considérables.
Étape 1
Les personnes remplissaient divers questionnaires :
- un questionnaire de pleine conscience (toujours le MAAS, le test est accessible ici : https://ppc.sas.upenn.edu/resources/questionnaires-researchers/mindful-attention-awareness-scale ; et nous l’avons traduit ici)
- un questionnaire mesurant l’estime de soi
- un questionnaire mesurant le nationalisme des personnes
- un questionnaire d’attitude politique (mesurant sur une échelle allant du conservatisme au libéralisme, libéralisme étant à prendre ici au sens américain excluant le libéralisme économique)
Étape 2
Les personnes étaient soumises soit à la condition de saillance de la mort, soit à la condition contrôle qui cette fois ne concernait pas la TV, mais la souffrance dentaire. (c’était la même procédure que l’étude précédente sinon)
Étape 3
Elles étaient distraites soit par un questionnaire d’humeur, soit par des mots fléchés.
Étape 4
On leur présentait une affaire « préalablement jugée par des juges au tribunal » dans laquelle soit :
-
un responsable blanc était accusé et la victime employée était noire
-
soit un responsable noir était accusé et la victime employée était blanche.
L’affaire était sinon strictement identique, l’accusé était coupable de discrimination vis-à-vis de la victime, ne l’avait pas promu à cause de sa couleur. Les sujets devaient noter à quel point l’accusé était coupable de discrimination et avait des croyances racistes (sur une échelle de 1 « non, pas du tout » à 11 « oui, extrêmement ») ; puis les sujets devaient « prendre le rôle du juge » et prononcer une peine d’emprisonnement de 0 à 36 mois.
Les conditions contrôle
En condition contrôle, il n’y a pas vraiment de lien entre condamnation de l’accusé et les caractéristiques testées ; il y a cependant des liens entre nationalisme, attitude politique lorsqu’il s’agit de condamner l’accusé noir (mais pas le blanc) :
En condition de saillance de la mort
Il semble y avoir une sorte d’anti-ethnocentrisme chez les sujets pleinement conscients et ceux ayant une bonne estime d’eux même, car on peut prédire un peu que ces caractéristiques les feront condamner davantage les racistes blancs :
C’est encore le contraire chez les conservateurs et nationalistes ; on peut prédire que ces conservateurs ou nationalistes condamneront plus un raciste noir que blanc ; ceux dont l’estime de soi est haute condamnent aussi le raciste noir, mais comme ils le font aussi pour le blanc :
L’effet de la pleine conscience et la saillance de la mort
À gauche, 11 est le maximum de condamnation possible par le sujet (defendant racial discrimination guilt), 1 est le minimum, 5,5 une condamnation moyenne.
Les personnes basses en pleine conscience vont :
- en condition de saillance de la mort, être plus indulgentes (7,2 de condamnation) si l’accusé est blanc (comme eux) que s’il est noir (9,6 de condamnation)
- en condition contrôle, si l’accusé est blanc, il y a 9,1 de condamnation et si l’accusé est noir il y a 9,4 de condamnation. Il y a une légère différence, mais bien moindre comparée à la condition de saillance de la mort.
Les personnes en pleine conscience haute vont :
- en condition de saillance de la mort, condamner les accusés blancs à 9,7 et s’ils sont noirs à 9,6, ce qui est approximativement pareil.
- en condition contrôle, condamner les accusés blancs à 9,4 et s’ils sont noirs à 8,9, il y a une différence, mais moindre.
On voit que la saillance de la mort n’a que peu d’effet sur les pleinement conscients ; la saillance de la mort a par contre de l’effet pour défendre l’accusé blanc chez ceux qui ne sont pas pleinement conscients.
Les chercheurs ont conclu qu’effectivement la pleine conscience modère les biais, mais il est difficile de jauger de la cible de cette modération, comment elle se déroule. Les effets de la saillance de la mort qui avait été découverte précédemment par d’autres chercheurs sont par ailleurs confirmés : sous saillance de la mort, les personnes sont plus indulgentes avec les membres de l’endogroupe, mais pas ceux de l’exogroupe.
Résumé de l’étude 2
- Sans saillance de la mort, les nationalistes et conservateurs blancs jugeront plus sévèrement un coupable noir et seront plus tolérants avec un coupable blanc, même si leurs fautes sont strictement les mêmes. C’est une forme d’ethnocentrisme (ils accusent plus l’exogroupe et accordent plus de faveurs à l’endogroupe, sans respecter une forme équitable de justice).
- Sans saillance de la mort, les personnes, qu’elles soient pleinement conscientes ou non, jugent approximativement de la même façon un coupable noir ou blanc.
- Avec saillance de la mort, les personnes blanches basse en pleine conscience vont juger beaucoup plus durement un accusé noir que blanc : denier leur mortalité, refuser d’y réfléchir les rends plus ethnocentriques.
- Avec la saillance de la mort, les personnes pleinement conscientes (qui ne dénie pas leur mortalité, qui accepte d’y réfléchir) jugeront de la même façon l’accusé, qu’il soit noir ou blanc, respectant une forme équitable de justice, accusant le crime et ne prenant pas en compte la couleur de la personne dans leur jugement.
- Avec les corrélations, on peut néanmoins un peu prédire qu’une personne pleinement consciente condamnera plus sûrement que les autres un membre de son endogroupe accusé qu’un non pleinement conscient, mais de façon égale avec l’exogroupe (les scores le montrent). Il s’agit là peut-être d’une attention portée à contrer ces biais ethnocentriques, contrairement aux autres qui s’y laissent glisser.
Petite réflexion sur le « racisme anti-blanc »
J’ai présenté cet article sur les réseaux sociaux ainsi « Et si ce soi-disant problème de « racisme anti-blanc » n’était qu’une préoccupation d’ethnocentrique nationaliste, provoqué par leur manque de conscience au quotidien ? Voici une étude qui permet de mieux cerner ces mécaniques : » L’étude ne traite pas directement de cette expression à la mode qu’est le « racisme anti-blanc », ainsi je me permets de clarifier cette réflexion.
Crier au racisme anti-blanc comme s’il était la plus grave des discriminations est une façon de nier la notion de racisme qui recoupe bien plus de discriminations profondes, historiques et systémiques que la simple insulte sur la couleur : c’est pourquoi j’ai mis une image d’en-tête historique, du temps de la ségrégation aux USA. Le racisme est très souvent systémique (c’est-à-dire dans les systèmes, les organisations et structures sociales, les politiques et mesures, intériorisé par les agents sociaux…), c’est à dire qu’il est dans le système. Ici il s’agissait de séparer les blancs des noirs, mais à notre époque il prend des formes moins visibles, mais tout aussi profondément injustes et racistes : c’est par exemple les contrôles exercés uniquement sur les personnes non blanches (comme si elles étaient d’office plus louches que les blanches), que ce soit par la police, les contrôleurs dans les transports en commun, ou l’autorité d’une organisation qui rejette les fautes collectives sur le non-blanc… C’est à ce point que par exemple j’ai un collègue noir qui a du changer de voiture (pour opter pour une plus moche et en moins bon état) parce qu’il était harcelé par la police qui pensait systématiquement qu’il l’avait volée. J’ai vu des dizaines de fois dans le bus les contrôleurs ne contrôlant que les non-blancs et m’ignorant parce que je suis une femme blanche (et parfois fraudeuse…). Une personne noire m’a récemment raconté que sa réflexion dans un groupe zététique avait été rejetée parce qu’étant donné qu’il était noir, « son émotion liée à ces questions de racisme l’empêchait d’avoir un bon raisonnement« … (en plus, ces justifications soi-disant « zététiques » sont erronées : émotions et raisonnements sont liés et agissent efficacement en concert d’un point de vue neuro, dénier l’existence des émotions c’est le meilleur moyen d’être justement à leur merci… Voir notamment « l’erreur de Descartes » de A. Damasio). Ce ne sont que des exemples, évidemment on pourrait aborder les violences plus explicites, comme celle que Théo a subie, la discrimination à l’embauche et encore plein d’autres thèmes pour lesquels, non, le racisme anti-blanc n’existe pas comme phénomène systémique dans notre pays et dans bien d’autres.
Alors, pourquoi ils crient au racisme anti-blanc (comme s’ils se préoccupaient de combattre le racisme) mais ne s’offusquent pas quand un noir est violenté à cause de sa couleur ? C’est une façon d’attaquer l’exogroupe tout simplement, lui rajouter une faute qui ainsi justifie qu’on le discrimine, qu’on soit raciste envers lui. C’est aussi une façon d’appeler au nationalisme, de justifier sa nécessité – par la victimisation égoïste et l’ignorance volontaire de tout ce que recoupe la notion de racisme -, en disant que les blancs sont menacés, donc qu’il faut virer les personnes d’autres couleurs, les condamner.
Par exemple avec la théorie du « Grand remplacement » :
Autrement dit, cette notion qu’il y aurait un « racisme anti-blanc » leur sert à donner du crédit, légitimer leur racisme, leur ethnocentrisme. Le serpent se mord la queue, mais c’est courant avec les hauts scores (la définition est ici).
Et la peur de la mort dans tout ça ? J’ai eu une discussion un jour avec un très jeune collègue de travail, 19 ans, qui était horrifié de voir tous ses pairs être devenus extrêmement racistes et ne vouloir que « partir en guerre » c’est-à-dire aller détruire, dans ce cas présent, les Arabes. On a longtemps discuté de ça, et à un moment donné, je lui ai demandé, qu’est-ce qui, à son avis, avait provoqué ces élans directement fascistes chez ces jeunes hommes ? Cela m’étonnait, car de mon époque, c’était davantage les personnes âgées (proches de la mort…) qui affichaient de l’ethnocentrisme. Il m’a répondu tout simplement qu’ils avaient été terrifiés par les attentats. La raison du développement de cet extrémisme avait été la peur des attentats. Il m’a décrit ensuite de long en large leurs peurs, puis instantanément la réponse violente qu’ils y avaient trouvée : détruire tout ce qui ressemblait de prés ou d’extrêmement loin aux terroristes. Et cette volonté de « détruire » ne concernait pas les idéologies, les idées, les convictions, les processus violents (sinon ils n’auraient pas adopté la même vision dichotomique que les terroristes), mais concernait uniquement les apparences : ils voulaient s’attaquer aux personnes selon leur couleur, leur tenue, la taille de leur barbe…
On peut considérer les actes terroristes comme une forte saillance de la mort, une saillance qui peut être déniée aussitôt, parce ces jeunes n’ont pas appris à penser la mort qui a toujours été bienheureusement très lointaine pour eux, et ce n’est pas les heures de télé en mode BFM ou TF1 qui vont les aider à penser la mort vraiment : au contraire, le climat anxiogène ou façon « série policière », « film d’action » est un moyen de vite éluder son rapport à la mort, en la transformant en une espèce de fiction bas de gamme superficielle, où les morts ne sont que des points gagnés dans un camp ou l’autre, vidés de tout réalisme de l’expérience qu’est le deuil, la vision d’horreur que peut être celui du corps mourant pour de vrai, la souffrance, la mortalité soudaine et injuste, la fin sans sens aucun, etc. Alors, il y a à réfléchir, sur le tabou de la mort, sur comment parler de la souffrance/mort/guerre/terrorisme de façon expérientielle afin d’apprendre aux autres, sans les mettre en mode défensif ou de déni, sans entrer dans le glauque et la culpabilisation, comment accompagner les personnes face à ces chocs sociétaux (et je ne parle pas de l’accompagnement des victimes, c’est une problématique complètement différente d’avoir été directement victime, témoin, etc. Ce sont d’autres besoins, d’autres accompagnements, d’autres conséquences), comment parler de façon « complexe » des attentats (c’est-à-dire en regardant le terrorisme sous tous ces aspects, avec des méthodes comme Quest to learn ça serait une bonne idée je trouve), etc. Il s’agit là tout simplement d’aider à amener la conscience dans toutes questions afin que chacun puisse être libre de réfléchir vraiment à celles-ci, parce que cette peur-là, immédiatement déniée en adoptant un autre extrémisme, c’est se soumettre aux volontés terroristes, c’est être déterminé par le terrorisme et n’avoir aucun contrôle interne sur ses émotions ; ainsi, ce n’est pas être libre. Et comment avoir des idées efficaces pour empêcher ces actes horribles si on est déterminé par une peur qu’on n’arrive même pas à reconnaître en soi ?
On reviendra sur ces questions en fin de dossier.
La prochaine fois, l’étude 3 va tenter de clarifier l’effet de la pleine conscience en testant encore un autre biais : on punit plus les autres lorsqu’ils ont un comportement « anormal » après une saillance de la mort…
Bonjour,
Je souhaite revenir sur le fait que la mort est encore aujourd’hui un tabou qu’il faudrait apprendre à briser. Personnellement, c’est via la lecture d’un ouvrage de Robert Dessaix, Night Letters. Lettres de Venise, ouvrage dans lequel un australien qui a le cancer envoie des lettres à un ami pour lui raconter sa visite de Venise et de sa région. Il y a un passage que j’ai toujours trouvé magnifique : il évoque le fait qu’en Australie, alors qu’on est au XXe siècle -et quand je l’ai lu je me disais et même encore aujourd’hui au XXIe- la mort est tabou. On ne peut de la mort qu’au médecin et c’est la seule personne qu’on autorise à parler du sujet et du processus qui va conduire à la mort (ici via le cancer).
Je l’ai lu quand j’avais 14 ans et cet ouvrage m’a énormément marqué et j’ai toujours trouver dommage de savoir inconsciemment que je ne pouvais partager mes réflexions avec mes proches et que je devais donc y réfléchir seule.
J’aurais vraiment été ravie d’échanger et je pense que lorsque j’aurais des enfants, j’essaierais de les faire réfléchir, quand ils m’en parleront d’eux-même ou si une occasion se présente- sur la mort et sur sa réalité.
Merci pour le partage ! Je vais parler longuement à la fin du dossier du tabou de la mort et la façon dont le percer, ainsi merci beaucoup de m’avoir partagé ce livre ; clairement la littérature, ou d’autres supports culturels sont une façon de rencontrer ces questions de façon consciente, empathique avec compassion.
Souvent les enfants ont des périodes de questionnement sur la mort, c’est le moment ou jamais de les écouter, de répondre à toutes leurs questions sans signe de rejet (genre des soupirs, des exaspérations, ou des explications à la va-vite pour changer de sujet). J’ai vécu ça avec ma fille et encore très régulièrement on parle de la mort, franchement ce sont des discussions passionnantes, on imagine mille façons de ce qu’il pourrait y avoir au-delà, du rien à la mort incarnée en personnage, etc. Cela amène aussi rapidement à des questions sur le sens de la vie, sur « qu’est ce que j’étais avant ma naissance ? », l’histoire, les ancêtres, l’évolution ; et franchement c’est très amusant toutes les théories des enfants sur ces questions de vie et de mort, ce sont vraiment des moments enrichissants et appréciables, le tabou tombe très vite grâce à eux.
Bonjour je pense que votre vision de la chose est assez unilatérale, je vous invite à assister aux audiences des affaires pénales dans le tribunal correctionnel le plus proche de chez vous. Les choses qui s’y passent sont nettement différentes d’une théorie conçue du point de vue d’un étudiant américain, il semblerait que vous cherchiez à prouver une vérité plutôt qu’à observer la réalité.
Je suis vraiment désolée, mais ce n’est pas du tout l’objet de cet article. Il s’agit d’une expérience dans le cadre de la théorie de la gestion de la terreur, pas de reproduire une vraie affaire de tribunal ; le but était de mesurer des variables (ici le jugement des personnes avec ou sans saillance de la mort, selon qu’elles soient pleinement consciente ou non). Il s’agit de voir si penser à la mort à un effet sur le jugement, ce qui est prouvé. Ce n’est absolument pas comparable à la réalité des affaires pénales et en aucun cas les chercheurs n’ont prétendu faire cela.. L’objet de l’expérience est l’effet de la saillance de la mort et la pleine conscience, je le rappelle encore une fois, pas de parler de la justice, de ces institutions etc. Il y a un énorme malentendu si cette expérience est perçue comme ayant pour sujet le tribunal, ce n’est pas du tout ça, c’est même hors sujet. Il faudrait peut être que vous alliez voir cet article pour comprendre le contexte : https://www.hacking-social.com/2018/01/29/tmt2-la-theorie-de-la-gestion-de-la-terreur-quest-ce-que-cest/
J’entends bien, mais je ne peux m’empêcher de penser qu’en France le constat est très différent quand à l’application de cette thématique dans un contexte réel, j’ai fait référence au pénale puisque le racisme ou « l’incitation à la haine » sont très souvent, au delà d’être des motifs passible de condamnation, des circonstances aggravantes. Cela dit votre article n’est pas inintéressant, je le trouve simplement très orienté quand aux conclusions des statistiques que vous présentez.
Si le nationalisme est un facteur, l’alter-mondialisme pourrait aussi en être un par exemple. J’ai eu l’impression que vous présentiez certains des sujets comme idéologiquement neutre, ce qui vous en conviendrez est une aberration surtout pour des étudiants, qui plus est des étudiants américains. Je tenais à mettre en opposition la décision des juges qui contribuent concrètement à la théorie dont nous parlons contrairement au suppositions des étudiants qui n’ont aucun impact dans la réalité quand à la dite théorie. Une étude menée au près de sujets tels que des étudiants ne concerne qu’eux-même, alors que la théorie de la gestion de la terreur s’applique à nos sociétés dans leur ensemble.
Ah ! je crois avoir compris ce qui te dérange grâce à ce commentaire : en fait tu penses que ce n’est pas idéologiquement neutre car les chercheurs ont essayé de voir si les variables « nationalisme » ou « conservateur » avaient un effet et pas d’autres idéologies, c’est bien ça ?
En fait les variables sont nommées ainsi, mais il s’agit d’un continuum, l’échelle de conservatisme mesurait aussi le libéralisme (au sens américain, donc plutôt de gauche, c’est à dire pas du libéralisme économique, le libéralisme économique se retrouve dans le conservatisme pour eux) et l’échelle de nationalisme mesurait aussi le non-nationalisme (donc comprenant surement des altermondialistes). Donc par déduction, clairement les libéraux-au-sens-américain et les non-nationalistes ne font pas de biais ethnocentrique sans saillance de la mort, puisque c’est le score conservateur et nationaliste qui en fait. Cependant tu remarqueras dans l’étude qu’aprés une saillance de la mort qu’importe l’idéologie, tout le monde fait ce biais ethnocentrique sauf ceux qui sont pleinement conscients, c’est ça qui protège du biais.
Alors la question qu’on pourrait se poser (et un grand merci de m’avoir donner l’occasion d’en parler) justement pour bien voir le jeu de l’idéologie dans le biais ethnocentrique, c’est : est ce que les pleinements conscients sont libéraux-au-sens-américains, conservateurs, nationalistes ou non nationalistes ?
Pour cette étude voici ce qui a été trouvé :
Les personnes ayant une pleine conscience sont corrélé à 0.04 au nationalisme : la corrélation est nulle, il y a pas de lien entre nationalisme et pleine conscience.
Les personnes ayant une pleine conscience sont corrélé 0.03 au conservatisme : la corrélation est nulle aussi.
La seule corrélation positive avec la pleine conscience est l’estime de soi : +0.41 mais c’est pas très idéologique, y a pas de lien politique.
Pour en savoir plus, je suis allée chercher dans une autre étude que je publierais plus tard (même protocole, c’est toujours la gestion de la terreur, on les soumet à l’idée de la mort, et c’est comme l’étude 1) :
La pleine conscience est corrélée négativement au nationalisme à -0.22 donc un pleinement conscient a des chances d’être plus non-nationaliste qu’un peu nationaliste.
La pleine conscience est corrélée négativement au conservatisme à -0.13 donc un pleinement conscient est possiblement non conservateur c’est à dire de gauche. Cependant ces statistiques sont vraiment faiblardes, elles sont quasiment nulles comme celle du dessus.
Donc on peut dire que la pleine conscience est pas vraiment liée à l’idéologie, que ce soit de gauche ou droite, quoique les résultats tendent à dire plutôt qu’ils ne seraient quand même pas nationalistes pour la plupart. En tout cas, ce qui est certain c’est que les pleinement conscients se sentent bien dans leur peau et prennent le temps de réfléchir à la mort, mais ça je vois pas trop la connexion idéologique avec cette attitude. Les résultats et conclusions sont pas vraiment idéologiques. Concernant l’échantillon, on verra des études faites en Angleterre, et il faut savoir que toutes les études (sauf celle ci) ont des échantillons d’étudiants d’origine diverses, jusqu’a 50 % étudiants étrangers venant de partout (chinois, japonais, arabes, européens, latinos…). Le fait que ce soit que des étudiants et oui, dommage, c’est un regret des chercheurs qu’on verra en conclusion.
Regrettable en effet.
Nonobstant je continu de jeter un coup d’œil à quelques un de vos articles, bien que je ne vous le cache pas nos positions divergent, en tous cas merci de m’avoir répondu avec autant de courtoisie.
[…] [TMT4] Le racisme est considéré moins grave lorsqu’il est perpétré par un blanc (et qu’on es… […]
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