♦PP3: Comment interpréter le questionnaire de personnalité?

La dernière fois on a vu ce que signifiaient les traits et les facettes, à présent nous allons voir des pistes d’interprétation selon les théories dispositionnelles de la personnalité. Rappelez-vous qu’il s’agit d’une perspective et qu’il en existe d’autres qui pourraient produire un autre résultat.

La totalité du dossier est accessible en epub : https://www.hacking-social.com/wp-content/uploads/2023/06/La-personnalite-cette-performa-Viciss-hackso.epub

Articles du dossier : 

Attention ce n’est pas un jugement de valeur, ce n’est pas une hiérarchie !

Il faut savoir qu’en principe un psychologue clinicien qui vous ferait passer ce genre de test ne va pas voir les traits ouverture, agréabilité, extraversion, conscienciosité comme « bons » lorsqu’ils sont hauts et « mauvais » s’ils sont bas, ni vous juger comme « fragile » si votre névrosisme est haut. Ce n’est pas le concours de la meilleure personnalité, et un trait haut n’est pas synonyme d’une réussite quelconque. Selon les configurations, un trait haut peut s’avérer inadapté à des circonstances, tout comme un trait bas peut être tout à fait bien vécu, sans problème, et être adapté aux situations. Ne voyez pas ça comme une notation scolaire avec une hiérarchie des « meilleurs ».

Voici ce que dit Piedmond1 aux psychologues cliniciens qui utiliseraient le Neo PI dans le cadre thérapeutique :

« Ne partez pas immédiatement du principe qu’il est par nature préférable d’être agréable ou consciencieux. La personnalité est une structure adaptative que les individus développent pour les aider à gérer leur environnement. La question n’est donc jamais de savoir si une personnalité est “bonne” ou “mauvaise” ; il s’agit plutôt de savoir si une personne ayant une certaine disposition fonctionnerait bien dans un nouvel environnement. Il faut toujours apprécier le contexte dans lequel la personne interrogée fonctionne ».

Piedmond Ralph L., the revised neo personality inventory clinical, 1998

Et je le précise parce que dans les études, généralement les personnes se désolent souvent d’un névrosisme haut (et veulent un bas), voudraient être plus haut en extraversion, conscienciosité, ouverture et agréabilité2. Cela semble être une meilleure posture pour la vie sociale, pour réussir, vivre mieux. Et c’est compréhensible : ce n’est pas agréable d’être souvent déprimé, anxieux ou impulsif, cela rend compliqué le quotidien d’être désordonné, d’avoir le sentiment d’être incompétent, etc. On peut rêver d’être débarrassé de ses états « négatifs ».

Ceci étant dit, les psychopathes peuvent par exemple avoir des facettes de névrosisme basses3, donc on pourrait potentiellement envier certains de leurs scores. Mais combinées à leur basse agréabilité et leur basse conscienciosité, c’est un gros problème : ils peuvent ne pas voir le mal qu’il y a à faire pleurer leurs proches, à imposer aux salariés des conditions déshumanisantes ou du harcèlement, etc.

Certes, le trait névrosisme nous bride, nous fout des claques, mais c’est aussi signe qu’on perçoit les problèmes, qu’on est sensible aux soucis qu’on pourrait poser à autrui, qu’on y réfléchit, donc qu’on peut aider à régler. Sans perception des problèmes, on peut par exemple les maintenir ou y participer.

N’allez donc pas faire un jugement en voyant vos traits et facettes comme s’il s’agissait d’établir la meilleure et la pire des personnalités sur une hiérarchie sociale. C’est une configuration singulière et selon les situations, cela a des effets particuliers. Bien sûr, selon les environnements, il y a effectivement des jugements de valeur sur certains traits, par exemple le haut score en agréabilité peut être perçu comme un idéal, tout comme être perçu par d’autres environnements sociaux comme être bête et/ou naïf4 : la valence de l’agréabilité, qu’elle soit positive ou négative, dans un sens ou un autre, n’est pas « la » vérité objective du bon style de comportement à adopter. Un trait n’est ni mauvais ni bon en soi, il peut être une qualité comme un défaut selon les situations.

Cependant, il ne s’agit pas non plus d’être totalement relativiste : les chercheurs et les cliniciens parlent clairement de configurations de traits/facettes plus ou moins chroniques qui portent préjudice à la personne et/ou à son entourage, ou sont inadaptés en fonction de la situation (par exemple parce qu’ils amèneraient à souffrir ou à faire souffrir autrui, alors que des styles de comportements n’augmentant pas la souffrance sont possibles à mettre en œuvre).


Comment procéder à l’analyse


 

Comprendre les traits en soi

Si on cherche à se comprendre ou comprendre une personne, il va s’agir de voir d’abord ses grands traits, comprendre ceux-ci en eux-mêmes (par exemple ce que ça représente d’être haut en ouverture) puis entre eux (ce que représente être haut ouvert + haut en névrosisme par exemple). On s’appuie à la fois sur la description et le score obtenu.

Ce score peut être directement « haut/bas » en fonction du maximum et minimum que le questionnaire peut mesurer. Il peut aussi être une comparaison avec une population de référence. Cela sert par exemple aux cliniciens à potentiellement imaginer les décalages que la personne ressent, si elle est très basse ou très haute sur un trait en fonction de la population dans laquelle elle vit, elle peut se sentir incomprise, rejetée. Ou peut-être qu’elle ne comprendra pas les comportements des autres qui vont lui sembler illogiques, stupides, etc., parce qu’elle projette sa propre vision du monde sur eux. À hauteur de traits différents, la vision du monde sera différente.

 

Si on reprend notre profil imaginaire ci-dessus, Jean-Bernard est très haut consciencieux, sans doute que c’est bien perçu dans le domaine professionnel. Mais dans d’autres domaines, cela peut sans doute énerver les gens si, par exemple, il planifie en détail le déroulement d’une soirée, ne fait rien de spontané, est énervé du désordre ou passe son temps à ranger ou faire ranger les autres plutôt qu’à s’amuser avec les autres.

Ceci étant dit, les traits moyens sont difficiles à interpréter, on le voit avec notre faux profil, difficile de comprendre la vie de Jean-Bernard sur les autres plans.

Comprendre les traits entre eux : les circumplex

Il peut y avoir des interprétations directes entre scores extrêmes (par exemple s’il y a N+ et E -, alors il y aura sans doute pessimisme). Mais souvent un ou plusieurs traits sont moyens, on peut parfois faire un ajustement pour voir s’il y a des associations (mais la catégorie est moins pertinente dans sa description que si la personne était effectivement haute/basse sur la facette ajustée)  :

  • Si le score d’un trait est haut (par exemple C+) tout en étant face à un score moyen d’un autre trait (par exemple A), alors il faut considérer A comme étant A -.
  • Si le score d’un trait est bas (par exemple C -) tout en étant face à un score moyen (par exemple A) alors il faut considérer A comme A+.
  • Si les deux sont moyens, on ne peut pas voir l’association, il y aura plus d’informations signifiantes en regardant les facettes.

À noter que Piedmond (1998) rappelle encore une fois qu’un style n’est pas supérieur à un autre et que ce croisement ne reste qu’une hypothèse sur la personne : attention à ne pas en faire un verdict définitif.

Un exemple de circumplex représenté dans le rapport du Neo PI, la personne est située là où il y a une croix rouge. On peut émettre l’hypothèse qu’elle est politiquement conservatrice, donc de droite, voire d’extrême-droite dans ses idées. Quant à ce qu’elle vote effectivement, c’est une autre affaire à prédire. Par exemple, certaines personnes peuvent voter à gauche par habitude passée ou par conformisme de leur groupe d’appartenance, alors que leurs visions du monde sont à présent conservatrices. L’inverse est aussi possible.

Avoir connaissance des autres configurations que la nôtre dans une même catégorie (« style d’apprentissage », etc.) ne me semble pas inutile, ça permet de voir en quelque sorte les modes de jeux différents possibles, se mettre à la place de ces autres personnes, comprendre que ce qui est évident pour nous peut être impensable pour l’autre ou inversement, et potentiellement apprendre comment nous-mêmes avons pu naviguer entre ces styles. Là encore, éviter de faire de ces circumplex les révélateurs de votre « nature » stable, parce qu’on verra plus tard des perspectives qui remettent en cause cette stabilité.

Selon plusieurs sources croisées (rapports Neo PI R, Rolland 2004, Piedmond 1997) voici ci-dessous des associations que l’on peut faire : les « descripteurs » ou « dit » ne sont pas à prendre pour un verdict psychologique, mais davantage comme le « comment » un observateur pourrait qualifier ces personnes.

Attention ! comme pour les descriptions de traits précédemment cités, ces descriptions prendront un autre sens en fin de dossier.

N&E style de bien-être émotionnel

Pour rappel, le Névrosisme (N), c’est ceci : 

Pour rappel l’Extraversion (E), c’est ceci : 

N-

N+

E-

En moyenne, ce sont des individus qui peuvent ne pas ressentir beaucoup d’affects négatifs ou positifs, leurs expériences sont généralement plutôt ternes. Ils peuvent sembler imperturbables et peut-être émotionnellement détachés. Ils conservent une distance stoïque face aux événements qui peuvent effrayer ou enchanter les autres. Cela peut rendre difficiles les relations avec les autres, car leur indifférence peut être peu agréable.

Descripteurs : discret, tranquille, stoïque et inexcitable.

En moyenne, ces individus ont tendance à voir les choses sous un angle négatif et peu de choses les réjouissent. Ils peuvent être facilement bouleversés et submergés par les pressions de la situation. La vie peut être perçue comme subjectivement difficile et ils peuvent ne pas se sentir préparés aux pressions de la vie. Même en temps normal, la vie est perçue comme une épreuve. Ils peuvent être facilement bouleversés et submergés par les pressions de la situation.

Descripteurs : pessimiste, autocritique, en insécurité, peur, apitoiement sur soi, nervosité et agitation.

E+

En moyenne, ces personnes ont un fort sentiment de bien-être. Elles sont robustes et adaptatives, attendent avec impatience ce que la vie a à offrir. Elles ont tendance à être joyeuses et à ne pas se laisser perturber par les problèmes. Elles savent apprécier les plaisirs de la vie et, si un problème survient, elles peuvent être troublées, mais elles arrivent généralement à le surmonter rapidement. Elles préfèrent souvent se concentrer sur l’avenir et elles ont hâte de le découvrir.

Descripteurs : optimiste, courageux, fort, assuré, confiant, chaleureux, plein d’entrain, décomplexé et audacieux.

 

En moyenne, ces personnes ont tendance à éprouver pleinement les émotions négatives et positives, elles peuvent très vite changer d’humeur. La vie peut être vécue comme une série de hauts et de bas émotionnels. Parfois, leur extraversion peut masquer leur propre douleur intérieure. Elles peuvent avoir des relations tumultueuses et peuvent se laisser influencer par ses émotions, mais elles peuvent également s’exalter par l’existence en vivant pleinement.

Descripteurs : fortement émotif, explosif, extravagant, excitable et volatil.

N&O Style de défense

Pour rappel, l’Ouverture (O), c’est ceci : 

O-

O+

N-

En moyenne, dans des situations de stress, la personne ressent rarement des affects négatifs et si c’est le cas, elle minimise leur importance. Elle se tourne vers l’action concrète pour résoudre les problèmes ou pour penser à autre chose. Dit « indifférent ». En moyenne, il y a une conscience des conflits, du stress, des menaces, mais ces situations stimulent leur créativité et leur potentiel d’adaptation. Ces personnes cernent avec lucidité leurs propres problèmes intrapsychiques et peuvent exploiter les évènements stressants comme source d’inspiration. Dit « adapté »

N+

En moyenne, l’individu préfère éviter de penser aux choses qui le perturbent et peut refuser de reconnaître les dangers, comme une maladie grave par exemple. Il peut être difficile pour lui de verbaliser ses émotions. Dit « inadapté » En moyenne, l’individu semble désarmé : à l’affût des dangers, ils peuvent imaginer des scénarios catastrophes, sont sujets aux cauchemars, aux pensées inhabituelles et créatives. Il peut être perturbé par des pensées excentriques. Dit « hypersensible »

N&A Style de contrôle de la colère

Pour rappel, l’Agréabilité (A) c’est ceci : 

 

A-

A+

N-

En moyenne, ces individus ne se mettent pas facilement en colère. Ils peuvent éprouver plutôt du ressentiment et exprimer de l’animosité, et avoir tendance à se venger. Dit « sang froid ». En moyenne, la personne ne se met pas facilement en colère, elle est réticente à l’exprimer si elle la ressent. Elle est consciente des offenses qui lui sont faites, sait se défendre, mais préfère pardonner et oublier. En conflit, elle cherche un terrain d’entente. Dit « facile à vivre »

N+

En moyenne, ils peuvent facilement être en colère et l’exprimer de manière très directe. Ils ruminent leur rage longtemps. Centrés sur eux-mêmes, ils se vexent rapidement, négligent les répercussions sur les autres. Ils peuvent en venir à l’agression physique. Dit « capricieux » En moyenne, la colère crée chez eux un conflit interne, ils sont facilement blessés, se sentent comme victimes. Ils ont du mal à exprimer leur colère et ne veulent pas blesser ou offenser les autres. Ils retournent l’agression contre eux-mêmes. Dit « timide »

N&C contrôle de l’impulsivité

Pour rappel, la Conscienciosité (C), c’est ceci : 

C –

C+

N- En moyenne, ils choisissent les options les moins contraignantes et gèrent les déceptions avec philosophie. Ils peuvent avoir besoin qu’on les stimule pour entreprendre des tâches difficiles ou pénibles. Dit « détendu ». En moyenne, ils savent dans quelles directions ils vont et se sentent poussés à poursuivre contre vents et marées. Ils sont capables de supporter les frustrations et les contraintes sans pour autant dévier. Dit « dirigé ».
N+ En moyenne, ils ont du mal à résister aux impulsions (désirs, besoins, envies). Ils manquent de maîtrise de leurs comportements. Il peut leur arriver d’agir contre leurs intérêts à long terme et avoir un comportement à risques. Dit « sous-contrôlé ». En moyenne, ces individus ont une propension à la détresse et à un fort contrôle. Ces individus sont perfectionnistes, ils n’autorisent aucune défaillance même pour des détails. Ils se fixent des objectifs irréalistes et impossibles à atteindre. Ils ont tendance à se culpabiliser et à se faire des reproches. Dit « surcontrôlé »

Notre Jean-Bernard aléatoire serait donc dans le circumplex C+/N -, il est dit « dirigé », avançant contre vent et marée.

E&O style de centre d’intérêt

 

O-

O+

E- En moyenne, ils préfèrent les activités seuls ou en petit groupe. Solitaires et peu aventureux, ils peuvent s’orienter vers le jardinage, le bricolage, la télé, les collections. Dit « casanier ». En moyenne, ces personnes préfèrent les activités solitaires et créatives telles que l’art, la lecture, l’écriture. Elles ont un goût marqué pour les activités alliant intimité, défi, innovation et réflexion. Dit « introspectif ».
E+ En moyenne, ces individus choisissent des activités et loisirs populaires dans lesquels ils peuvent s’amuser avec les autres. Ils peuvent être séduits par des postes impliquant des collaborations, nécessitant peu d’innovation ou de créativité. Dit « consommateur contenu grand public ». En moyenne, ces personnes sont attirées par ce qui est nouveau, original, différent. Elles aiment partager leurs découvertes, parler en public, sont à l’aise dans les groupes et apprécient les personnes différentes. Dit « acteur créatif ».

E&A Style d’interaction/style interpersonnel

 

A-

A+

E- En moyenne, ces personnes peuvent éprouver des difficultés à exprimer leur affection envers les autres et peuvent sembler détachées et indifférentes. Elles peuvent avoir tendance à garder rancune. Ces personnes peuvent profiter d’activités plus solitaires et être fières de leur autonomie. Elles considèrent les autres comme des adversaires potentiels. Elles sont méfiantes, distantes. Ils préfèrent le respect à l’amitié.

Descripteurs : compétiteur, distant, sceptique, hostile, sans joie, cynique et impersonnel.

En moyenne, ces personnes ont tendance à être modestes et effacées. Dans un contexte de groupe, elles peuvent se sentir mal à l’aise avec les rôles de leadership. Elles s’impliquent facilement dans des projets dignes d’intérêt, mais sans attirer l’attention. Elles acceptent généralement les demandes d’assistance qui leur sont faites. Discrètes, elles préfèrent la solitude, mais se montrent sympathiques. Elles ont spontanément confiance aux autres. Elles peuvent être abusées, l’entourage doit veiller à leur intérêt tout en respectant leur vie privée.

Descripteurs : modeste, humble, naïf, clément.

E+ En moyenne, ces personnes sont dominantes et sûres d’elles. Elles ont tendance à être assertives, énergiques, fermes et sûres d’elles. Dans un groupe, elles tendent vers les postes de direction : elles aiment diriger et gérer les autres. Elles apprécient les situations sociales qui les mettent en valeur, elles préfèrent donner des ordres plutôt que d’en recevoir, elles sont convaincues de leur légitimité dans la prise de décision. Elles ont une image positive d’elles-mêmes et savent amener les gens à travailler ensemble.

Dit « leader ».

En moyenne, ces personnes sont chaleureuses et agréables. Elles sont accommodantes, gentilles, charitables et sympathiques. Elles aiment être avec les autres et interagissent avec eux d’une manière non menaçante et compatissante. Ces personnes apprécient réellement la compagnie des autres. Elles sont attachées à leurs amis et s’en font d’autres. Il est facile de s’entendre avec elles.

Dit « accueillant ».

E&C style d’activité

 

C –

C+

E- En moyenne, rares sont les projets qui peuvent motiver ces individus. Ils ne réagissent qu’aux demandes les plus pressantes. Ils prennent rarement les initiatives. Dans les activités de groupe, ils se mettent en retrait. Dit « apathique ». En moyenne, ces individus sont travailleurs et méticuleux, avancent lentement et sûrement. Il peut être dur de leur faire aller plus rapidement, mais on peut compter sur elles pour finir. Dit « travailleur assidu ».
E+ En moyenne, ces personnes sont pleines d’énergie et de vitalité, mais peuvent avoir des difficultés à canaliser ces ressources dans une direction constructive. Plus spontanées et impulsives, elles sont souvent prêtes à laisser tomber le travail s’il y a une occasion de s’amuser. Dit « amateur de fun ». En moyenne, ces personnes sont productives, efficaces, ont un rythme rapide. Elles savent ce qui doit être fait, élaborent leur propre programme de développement et le suivent avec zèle. Elles peuvent paraître directives si elles essaient d’imposer leur style aux autres. Dit « battant ».
Jean Bernard serait donc en C+ et E -, c’est un travailleur méticuleux et assidu.

O&A style d’attitude

 

A-

A+

O- En moyenne, ces individus ont des croyances fermes et immuables sur la société et la moralité, sur la nature humaine négative, ils prônent une discipline stricte et une approche musclée des problèmes sociaux. Ils attendent des autres le respect strict des règles établies. Dit « croyant résolu ». En moyenne, ces individus ont tendance à se fier à des valeurs traditionnelles et des croyances familiales ; ils sont persuadés que s’en tenir aux règles établies est le meilleur moyen de garantir la paix et la prospérité pour tous. Dit « traditionnaliste ».
O+ En moyenne, tendance à une pensée critique qui n’est ébranlée ni par la tradition ni par la sensibilité aux autres. Ils peuvent avoir tendance à ne pas prendre en considération les points de vue des autres et leurs sentiments afin de poursuivre leurs propres idées. Dit « penseur libre ». En moyenne, tendance à avoir une approche réfléchie des problèmes sociaux. Ces personnes souhaitent trouver des solutions nouvelles. Elles peuvent percevoir la nature humaine comme positive et peuvent être persuadées que la société peut être améliorée par l’éducation, l’innovation et la coopération. Dit « progressiste ».

O&C : style d’apprentissage

 

c-

c+

o – En moyenne, les activités intellectuelles, la réflexion et l’abstraction ne sont pas leur point fort. Ils ont besoin d’encouragement pour persévérer dans leurs études et pour s’organiser. Dit « étudiant réticent ». En moyenne, ils sont appliqués, méthodiques, respectueux des règles. Mais le manque d’imagination les pousse à suivre les instructions pas à pas. Ils n’ont pas de difficultés pour apprendre par cœur, mais peuvent avoir du mal à traiter les questions pour lesquelles il n’y a pas une seule bonne réponse. Ils ont besoin de structure et d’un cadre délimité. Dit « by the book ».
o+ En moyenne, ces personnes sont attirées par les idées nouvelles, développées par imagination, mais ça peut être assez chimérique. Elles sont souvent productives pour trouver des solutions originales ou se lancer dans un projet innovant. Mais c’est dur lorsqu’il s’agit de le faire sur la durée. Elles ont des capacités de naviguer dans des contextes incertains. Dit « rêveur ». En moyenne, ces personnes ont soif d’apprendre, s’appliquent, s’organisent et démontrent une détermination qui les poussent vers l’excellence. Il y a à la fois ambition et créativité dans leur approche des problèmes. Elles vont aussi loin que leur talent leur permet. Dit « bons étudiants »
Jean-Bernard est donc C+ et O -, un « by the book » : il colle aux règles, il a besoin d’un cadre car produire ses propres réponses peut lui être difficile.

C et A Caractère

 

 

a –

a+

c- En moyenne, ce sont des individus qui s’intéressent à satisfaire leurs propres besoins ici et maintenant. Ils recherchent un épanouissement hédoniste et peuvent voir les autres comme des objets pour satisfaire ces besoins physiques. Ils peuvent recourir à des subterfuges pour arriver à leurs fins. Ils peuvent être lents à reconnaître et à répondre aux besoins des autres.

Les descripteurs : égoïste, impoli, inconsidéré, irréfléchi, téméraire, irrespectueux, égocentrique.

En moyenne, ces individus projettent une orientation nourricière vers le monde ; ils auront tendance à voir le meilleur chez les autres et le potentiel qu’ils peuvent offrir. Bien qu’ils puissent s’impliquer dans des causes de justice sociale, ils peuvent manquer d’endurance et de discipline pour donner suite à ces engagements. Leurs efforts peuvent être désinvoltes et sembler complaisants.

Descriptifs : « hippie », tolérant, acceptant, socialement conscient, sensuel, indulgent et superficiel.

c+ En moyenne, ce sont des personnes qui se sont fixé des normes élevées et qui sont ambitieuses. Elles peuvent avoir des valeurs positives intériorisées et sont prêtes à se battre pour ce qu’elles croient. Elles peuvent être très déterminées et concentrées sur l’atteinte de leurs objectifs. Il y a beaucoup de passion dans leurs efforts et elles peuvent être agressives et directes lorsqu’elles rencontrent une résistance dans l’atteinte de leurs objectifs. De tels individus peuvent aimer l’humanité, mais se méfier d’humains spécifiques.

Descripteur : délibéré, radical et rigide.

En moyenne, cette catégorie représente les individus qui sont très concernés et impliqués dans le sort des autres. Ils sont attentifs aux besoins des autres et y répondront de manière utile. Dans l’action, ces individus peuvent ne pas réagir de manière conflictuelle. Au contraire, ils sont disposés à « travailler à travers le système » afin d’atteindre leurs objectifs. Ils ont la persévérance et la discipline nécessaires pour voir leurs efforts porter leurs fruits. Descripteurs : moral, respectueux, poli, attentionné, sincère et compréhensif.
Jean-Bernard est donc C+ et A – suivant ses projets avec ambition au point d’en devenir parfois agressif avec ceux qui se mettraient en travers de la réalisation de son projet.

N4&C/C4 : Performance compétitive

Attention, ici on compare la facette N4 (timidité sociale/conscience de soi) avec le trait C, mais plus particulièrement sur C4. Ainsi, même si le score général sur C est plutôt bas, si la facette C4 est élevée, c’est elle qui compte prioritairement et non le score du trait.

Pour rappel,C4 (recherche de réussite) c’est ceci : 

Pour rappel, N4 (conscience de soi) c’est ceci : 

N4 –

N4+

C – En moyenne, ce sont des individus qui peuvent sembler avoir rejeté les définitions conventionnelles ou socialement approuvées du succès. Ces personnes ne sont ni compétitives ni ambitieuses et sont tout à fait à l’aise avec leur philosophie de « vivre au jour le jour ». Ils préfèrent suivre leurs propres besoins intérieurs et peuvent éviter les notions de récompenses matérielles. Descripteurs : informel, non compétitif, facile à vivre et détendu. En moyenne, ce sont des individus qui évitent activement les situations de compétition parce que le potentiel d’échec peut exacerber leurs sentiments internes d’inadéquation et une mauvaise estime de soi. Ces personnes sont susceptibles d’éprouver la peur du succès, la peur de l’échec et l’anxiété liée aux tests en réponse à des situations ou à des tâches liées à la réussite. Descripteurs : impulsif, frivole, complaisant, hypocrite, incohérent et agité.
C+ En moyenne, ces personnes sont émotionnellement stables, se sentent capables avec un sens aigu de la compétence et une volonté de réussir. Elles se fixent des normes élevées et ont l’organisation personnelle nécessaire pour atteindre ces objectifs. Elles peuvent sembler trop impartiales. Descriptifs : robotique, objectif, posé, concis, mécanique, méthodique et autodiscipliné. En moyenne, ce sont des personnes ambitieuses et compétitives, mais qui s’inquiètent du résultat de leurs efforts. Elles se fixent des normes élevées parce qu’elles peuvent croire que les atteindre sera une preuve extérieure qu’elles ne sont pas aussi inadéquates qu’elles se sentent à l’intérieur. Les obstacles à l’atteinte de leurs objectifs sont accueillis avec colère et hostilité. Descripteurs : compétitifs, intenses et très concentrés.
Notre Jean-Bernard aléatoire se retrouve alors en C+ et N4 -, encore une fois on le retrouve centré sur les objectifs et la volonté de réussir, au risque de paraître robotique.

La prochaine fois, nous explorerons des interprétations de résultats par les psychologues, dans le cadre thérapeutique et parfois judiciaire.

La suite : ♦PP4: Un agresseur sexuel, un fondamentaliste accro aux jeux, et une conservatrice : analyse de personnalité

 


Notes de bas de page


La totalité de la bibliographie de ce dossier est présente ici : https://www.hacking-social.com/2023/04/03/%e2%99%a6ppx-sources/ 

1Piedmond Ralph L., the revised neo personality inventory clinical, 1998

3Lynam, 2002 ; Miller, Lynam, Widiger, & Leukefeld, 2001 ; Widiger & Lynam, 1998 ; plus précisément dans ces recherches, la psychopathie ou le trouble de la personnalité antisociale est lié à une agréabilité et une conscienciosité faible, le névrosisme est faible sur les facettes anxiété, dépression, vulnérabilité et timidité sociale ; mais fort sur colère-hostilité et impulsivité.

4Récemment j’ai vu par exemple des gens d’extrême droite sur twitter vanter la basse agréabilité, arguant que les intellectuels, les créateurs seraient hauts ouverts + bas agréables. Non seulement c’est faux, parce que si effectivement souvent l’ouverture est corrélée à la créativité, l’agréabilité est hors de propos. De plus, ils s’appuyaient sur des préjugés du créateur à l’écart de tous, qui n’est en rien une réalité commune aux créateurs, et l’agréabilité ne se mesure pas comme ça : un introverti très retiré du monde, même ermite, pourrait avoir un score énorme d’agréabilité, parce que sociabiliser et chercher la compagnie ne veut pas dire être haut en agréabilité, mais en extraversion. Et l’on peut être un extraverti jamais seul, cherchant la sociabilité tout en détestant les gens, en s’en méfiant, etc. C’est assez osé pour une personne d’extrême droite de vanter l’ouverture, de la racialiser comme Européenne (ce qui est faux), alors que les profils autoritaires sont connus pour scorer très bas. Ils se vantent de quelque chose qu’ils n’ont sans doute pas au vu de leurs préjugés racistes et sexistes.

Viciss Hackso Écrit par :

Attention, atteinte de logorrhée écrite et sous perfusion de beurre salé. Si vous souhaitez nous soutenir c'est par ici : paypal ♥ ou tipeee ; pour communiquer ou avoir des news du site/de la chaîne, c'est par là : twitterX

15 Comments

  1. […] La dernière fois, nous avions exploré des pistes pour commencer à interpréter et comprendre les résultats à l’Ipip neo ou le Neo pi, en comprenant les traits en eux-mêmes, puis entre eux. Aujourd’hui on se penche sur comment voir le tout, et ce en fonction des situations, à travers des études de cas de patients consultant des psychologues. […]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

LIVRES