♦PP15: Tout à la fois

Sommaire de l'article

Aujourd’hui, on fait une revue des points que nous avons abordés au cours du dossier, on mixe théorie dispositionnelle, critiques de celle-ci et WTT.

La totalité du dossier est accessible en epub : https://www.hacking-social.com/wp-content/uploads/2023/06/La-personnalite-cette-performa-Viciss-hackso.epub

Articles du dossier : 

J’ai repris le titre d’Everything Everywhere all at once pour cet article et le dernier parce que ce film résume follement bien un mix de théorie totale et d’autodétermination à mon avis [!spoiler] : 1. on change de meta en faisant des trucs qui sortent des comportements attendus 2. on se découvre possible de mille façons différentes 3. on agit, on met en œuvre tous nos pouvoirs partout à la fois 4. on se perd, on rate parce que sinon on n’apprend pas ; on découvre que l’obstacle est le nihilisme toxique, pas celui qui en ait empoisonné 4. on cherche à comprendre avec respect les situations et les personnes, les besoins de tous et tout le monde, on écoute et prend note des stratégies 5. on s’autodétermine et on aide à autodéterminer autrui parce que c’est la solution la plus totalement efficace.


Qu’est-ce qu’on garde des théories ?


[article 2 ; 3 ; 4] Les description des traits, des facettes, circumplex et interprétation


Les descriptions, que ce soit des traits, des facettes ou des circumplex restent tout à fait valables, y compris dans le cadre de la WTT. La différence est que, plutôt que de s’identifier à une série de traits à telle hauteur, on peut plutôt s’identifier à tous, étant donné que l’ESM montre qu’on expérimente toutes les hauteurs de traits au quotidien. Ainsi, selon les circonstances, on peut se retrouver dans n’importe quel circumplex. Cependant, notre moyenne nous fait être plus fréquemment à telle hauteur de trait avec telle autre hauteur de trait, mais n’ignorons pas que nous pouvons très bien être dans une autre configuration selon les circonstances.

Je disais dans l’article 3 que la connaissance d’autres configurations permettaient de mieux comprendre les autres, mais au vu des découvertes de la WTT, cela permet de mieux nous comprendre aussi. Si je prends le circumplex le plus scolaire (ci-dessous), on peut très bien être le C+/O+ dans une matière qu’on aime et qui permet la créativité, puis ensuite passer à C -/O- dans une matière où l’on nous interdit d’être créatif, et ainsi de suite. Et ce n’est clairement pas qu’une affaire personnelle, mais aussi une question de ce qu’on exige de nous et comment on internalise (ou pas) les contenus en retour. Ainsi, pour que les circumplex soit WTT compatible, il suffit de supprimer les « en moyenne » par « dans certaines circonstances ».

c-

c+

o –

En moyenne, Dans certaines circonstances, les activités intellectuelles, la réflexion et l’abstraction ne sont pas leur point fort. Ils ont besoin d’encouragement pour persévérer dans leurs études et pour s’organiser. Dit « étudiant réticent ».

En moyenne, Dans certaines circonstances, ils sont appliqués, méthodiques, respectueux des règles. Mais le manque d’imagination les pousse à suivre les instructions pas à pas. Ils n’ont pas de difficultés pour apprendre par cœur, mais peuvent avoir du mal à traiter les questions pour lesquelles il n’y a pas une seule bonne réponse. Ils ont besoin de structure et d’un cadre délimité. Dit « by the book ».

o+

En moyenne, Dans certaines circonstances, ces personnes sont attirées par les idées nouvelles, développées par imagination, mais ça peut être assez chimérique. Elles sont souvent productives pour trouver des solutions originales ou se lancer dans un projet innovant. Mais c’est dur lorsqu’il s’agit de le faire sur la durée. Elles ont des capacités de naviguer dans des contextes incertains. Dit « rêveur ».

En moyenne, Dans certaines circonstances, ces personnes ont soif d’apprendre, s’appliquent, s’organisent et démontrent une détermination qui les poussent vers l’excellence. Il y a à la fois ambition et créativité dans leur approche des problèmes. Elles vont aussi loin que leur talent leur permet. Dit « bons étudiants »

[article 5, 6 et 7] Le modèle dispositionnel et les règles de la personnalité


On va reprendre les règles du modèle dispositionnel et les revoir au vu de ce que nous avons appris des expériences de la WTT.

« les traits ne sont pas des déterminations absolues ce sont des dispositions »

Oui, ce ne sont pas des déterminations absolues, par contre la WTT ne souscrit pas à l’idée que ce sont des dispositions. Des configurations de traits données sont répétées parce qu’ils ont des utilités pour répondre aux besoins, aux situations, à nos buts, et non pas parce qu’on serait disposé à ces traits uniquement. Dans notre situation précédente, on a généralement trouvé un intérêt stratégique à répéter et exprimer tel niveau de trait plutôt que tel autre. Même lorsqu’on est haut en névrosisme, l’intérêt est la défense, la protection. Il s’agit d’éviter encore plus de souffrance dans un contexte difficile en se retirant un maximum de l’action (pour les traits N1, N3, N4 ; c’est différent pour l’impulsivité et la colère/hostilité où l’on extériorise au contraire les émotions, les projette) qui pourrait avoir pour conséquence d’augurer encore plus de souffrance. Attention, parfois aussi on garde un mode de retrait même une fois le danger écarté, cela demande du temps et du ressourcement de s’en remettre.

« les traits sont distincts des valeurs, attitudes et croyances »

Oui, excepté que la WTT affirme que ce sont les valeurs, les croyances et les attitudes qui préparent l’état de personnalité, qui en sont la cause. Alors que le modèle dispositionnel place ces phénomènes comme à côté de la personnalité, la personnalité restant la cause première des comportements (surtout pour McCrae et Costa).

Par exemple, dans une étude sur les autoritaires (Duckitt & Sibley, 2009), le phénomène autoritaire est expliqué avec des déterminants en premier lieu issus à la fois par le contexte et la personnalité :

Traduction issue de Lepage (2017)

Si on renversait les choses façon WTT, la personnalité pourrait potentiellement être une conséquence :

Autrement dit, les valeurs et attitudes expliqueraient en partie pourquoi il y a telle performance de trait. Pour le problème autoritaire, cela expliquerait aussi pourquoi les changements de circonstances, d’environnement social sont à prioriser si on espère que la personne diminue son niveau d’autoritarisme plutôt que de vouloir tenter de changer sa psyché personnelle.

« Les traits ne sont pas une habilité mentale »

Et pourtant en thérapie, l’apprentissage amène à augmenter les niveaux, comme s’il y avait une habilité que l’on pouvait apprendre, à laquelle on pouvait s’exercer, s’entraîner. Effectivement cela n’a rien à voir avec les mesures des habiletés cognitives (McCrae et Costa comparaient cela au QI), mais qu’en est-il des habilités sociales et émotionnelles ? La WTT ne permet pas d’infirmer ou d’affirmer que les traits ont un lien avec les habiletés sociales, mais d’autres expériences tendent à dire que ce n’est pas si séparé que cela1.

« Les traits ne sont pas liés à des habitudes mécaniques »

Effectivement, on ne peut pas dire le contraire pour les exemples que donnent McCrae et Costa qui tiennent plus des tics (dire « tu sais » à chaque fin de phrases par exemple)  ; mais le phénomène d’accrétion (on fait fonctionner en même temps une configuration de trait, et ce de façon assez chronique comme employer à la fois une haute chaleur E1 et une haute agréabilité) montre une même configuration habituelle : untel est plus poli et chaleureux automatiquement que tel autre qui est habituellement moins poli et chaleureux. Avec le temps, ça devient une habitude automatique de performer une configuration de trait, et ça peut d’ailleurs être un atout comme un problème selon l’adaptation de cette configuration au contexte et ses conséquences.

« Les traits sont distincts des humeurs temporaires »

Oui, la moyenne des traits s’écarte des humeurs temporaires, on le voit à l’ESM, on peut être totalement anxieux un jour, mais la moyenne des fréquences révèle qu’on ne l’est pas vraiment en général. Ceci étant dit, si cela se voit sans biais à l’ESM, j’émets un fort doute quant au questionnaire : comme je l’expliquais, lorsque j’ai comparé mon questionnaire et mon ESM, j’ai découvert que j’avais notamment très mal résumé mon névrosisme, sans doute par biais de négativité (ne voir que le négatif), par problème d’estime de soi ou encore parce que j’ai une trop haute attention à mes émotions en général. Comme à l’ESM on n’a pas à établir de fréquences, car c’est le cumul des données qui révélera si quelque chose est fréquent ou non, ces biais sont potentiellement moins prégnants. Mais ce n’est qu’une hypothèse de ma part et cela ne veut pas dire que l’ESM est exempt d’erreurs possibles, tels que des biais liés à la lassitude de remplir des questionnaires tout le temps.

Autrement dit, si les performances de traits, leur moyenne, s’avèrent montrer clairement qu’il y a une signature personnelle singulière et non une somme d’humeurs temporaires rassemblées, j’émets un doute sur le fait que le questionnaire (qui n’est passé qu’une fois et potentiellement dans une situation où l’individu est fortement imprégné d’un contexte qu’il répercute sur ses résultats) le mesure bien.

« Plus un trait est haut ou très bas, plus cela s’exprimera en comportement »

Oui, cela se voit très bien à l’ESM aussi, et les stratégies face aux situations divergent beaucoup dans le cas de traits très marqués vers le haut et le bas.

« Plus un trait est ancien et marqué, plus la personne la revendique comme bon ou l’estime naturel »

À l’heure où j’écris (03/23), la WTT ne dit rien à ce sujet à ma connaissance. Si on part du principe que ce sont les valeurs, croyances et attitudes qui poussent à performer certains traits, ainsi celui qui croit que l’humanité est mauvaise, que le monde est une compétition constante et brutale, va alors exprimer une basse agréabilité. Donc oui, il va revendiquer tout ce chemin comme bon et naturel, que ça soit à travers ses croyances, ses valeurs et le trait bas agréable. Ainsi, que ce soit dans la perspective dispositionnelle ou totale, c’est une règle intéressante à mémoriser pour comprendre les comportements.

« Les situations peuvent activer un trait ou une configuration de trait »

Oui, les expériences tant dans la perspective dispositionnelle que totale le démontre. La différence est que peut-être la perspective dispositionnelle s’est préoccupée davantage des situations puissantes où les rôles, l’environnement social sont transformés (prise d’emploi, licenciement, chômage, divorce, mort de proches, etc.), et la perspective totale montre que de tout petit changement très habituel, comme l’heure de la journée par exemple, a un effet sur la performance de personnalité.

« Les traits conduisent au développement de comportements nouveau »

À cette affirmation de McCrae et Costa (1992), je n’ai rien trouvé qui la confirme ni l’infirme. À vrai dire, je ne sais pas pourquoi ils ont dit cela. La seule chose à laquelle cela me semble renvoyer c’est peut être la question de l’ouverture, qui corrèle souvent à la créativité  (mais en pensant en mode WTT, on pourrait dire qu’être créatif amène possiblement à performer plus d’ouverture), et les grands ouverts (mais aussi les extravertis) sont connus pour chercher la nouveauté et l’aventure, donc possiblement improviser des comportements inédits.

La WTT n’infirme pas cela, ni la confirme. Et à vrai dire, je serais vraiment très curieuse de voir un protocole expérimental à ce sujet, je pense qu’il y a possiblement quelque chose de très précieux dans la découverte des déterminants qui nous font avoir soudainement un comportement tout à fait nouveau. Je pourrais trouver des parallèles dans le champ de la créativité, mais ce qui est généralement testé se rapporte davantage à la capacité à trouver des idées singulières, non-conventionnelles, et pas tant des comportements inattendus ou nouveaux pour la personne.

« Notre personnalité nous incite à sélectionner des situations »

La WTT ne dit rien à ce sujet, mais face à une situation on l’interprète et on réagit différemment selon nos traits les plus marqués et on y réagit différemment. Les expériences2 dans le cadre dispositionnel montrent effectivement que les gens sélectionnent parfois les situations selon leur trait moyen.

« Les traits affectent la perception que nous avons des événements »

Oui, la WTT le confirme lorsqu’elle montre par exemple que contrairement aux autres, les extravertis ne diminuent pas leur extraversion lorsqu’ils sont entourés d’inconnus, mais au contraire tiennent à la maintenir, car ils estiment que c’est une bonne stratégie pour se connecter aux autres. On peut le voir aussi avec les hauts consciencieux qui face à une situation de travail vont monter au maximum leur conscienciosité, mais la descendre drastiquement hors travail, faisant faire les montagnes russes à leur état de trait.

« La personnalité est stable dans le temps et en moyenne »

Oui, la WTT le confirme, mais uniquement pour la moyenne des états. Au jour le jour, on expérimente tous les niveaux de traits, au point qu’on diffère plus de nous-mêmes que des autres.

McCrae et Costa insistent pour dire que l’environnement n’aurait aucune influence

C’est faux, comme le montre la WTT avec la variation énorme d’un trait comme l’extraversion par exemple (on était à plus de 70 % de variance intra-individuelle), mais aussi quantité d’études sur le changement suite à des changements de rôles sociaux, d’environnements sociaux ou d’apprentissage tels que nous l’avons rapporté dans l’article 7.

McCrae et Costa disent que les différences de personnalité entre les genres démontreraient que c’est uniquement biologique

C’est un raisonnement qui n’est pas soutenu, car les recherches montrent que les différences entre genre varient selon la société, donc que ce n’est pas « biologique ». Les rôles sociaux ont une influence et changent la personnalité des hommes comme des femmes, là encore les études ne manquent pas (cf l’article 7).

McCrae et Costa disent que comme les Big Five seraient universellement trouvés, ça serait dès lors naturel et stable

Je ne trouve pas de soutien à cet argument, étant donné que de nombreuses théories trouvent aussi des phénomènes universels et ce n’est pourtant pas interprété comme codé dans une nature séparée du social.

McCrae et Costa affirment que les animaux ont des traits, donc que c’est naturel et stable

Là encore, je ne trouve aucun soutien à cet argument. Les animaux sont tout autant influencé par leur environnement et peuvent changer en fonction.

McCrae et Costa affirment que comme c’est dans les gènes, alors la personnalité ne change pas

Il y a bien des liens avec les gènes ou des structures physiologiques, cependant il s’agit de liens. On ne peut pas savoir avec ce lien si une structure neurophysiologique cause telle hauteur de trait ou si c’est parce qu’il y a telle hauteur de trait régulièrement que la structure neurophysiologique est maintenant changée ainsi. Toute la WTT et les recherches sur le changement démontrent que le changement est possible, et parfois individuellement très important, même s’il n’y a eu aucun événement affectant la physiologie de la personne (par exemple, les changements suite à une thérapie ou encore après avoir fait une thèse à la fac, ci-dessous).

[article 6, 7, 8, 9] Les critiques du modèle dispositionnel


Le champ de la personnalité, c’est inutile pour guider le changement humain

Effectivement si on reste dans la perspective de McCrae et Costa, oui, c’est inutile. Mais si on l’envisage comme pouvant changer (via toutes les recherches sur le changement) ou dans le cadre de la WTT, là elle guide le changement, puisqu’on voit ce qui la fait varier (les buts, les interprétations, la situation, etc.).

Dans un article de recherche couplant WTT et autodétermination, Jayawickreme, Zachry, & Fleeson, (2018) abordent à quoi pourrait servir le champ des états de personnalité :

  • On pourrait envisager des interventions pour formuler des buts efficaces qui amènent à performer des traits d’extraversions, ceux étant liés aux émotions positives.
  • On pourrait développer des interventions pour promouvoir l’énaction de traits, c’est-à-dire arriver à désactiver certains traits quand c’est le moment, mais sans perdre la capacité de les activer au bon moment :

« Pour donner un exemple, un employé peut apprendre à agir de manière consciencieuse au travail tout en conservant la possibilité d’agir de manière moins consciencieuse à d’autres moments, en particulier dans des contextes où l’importance de la conscienciosité peut ne pas être aussi importante. »

Jayawickreme, Zachry, & Fleeson, (2018)

  • Cela pourrait permettre d’aider à la croissance post-traumatique (des événements hautement négatifs peuvent être surmontés et servir de tremplin à une croissance psychologique – c’est approximativement le « ce qui ne me tue pas me rend plus fort » de Nietzsche). Cette croissance post-traumatique est associée à des traits comme l’ouverture, l’extraversion et l’agréabilité (Jayawickreme & Blackie, 2014)

«  Ainsi, la promotion d’états ouverts, extravertis et/ou agréables pourrait conduire à un changement psychologique positif suite à une adversité personnelle. Bien que ces spéculations doivent être vérifiées par des recherches prospectives approfondies, de telles interventions peuvent aider les individus à adopter ces traits de comportement dans des domaines de vie pertinents à la suite de l’expérience de l’adversité. À titre d’exemple, les chercheurs peuvent identifier les manifestations comportementales pertinentes de l’extraversion, puis aider les survivants de traumatismes à adopter ces comportements afin d’explorer les opportunités de grandir et d’extraire un sens de leur lutte avec des événements difficiles. »

Jayawickreme, Zachry, & Fleeson, (2018)

  • Il y a possiblement un pont à faire entre les thérapies basées sur la narration et le modèle de la WTT, parce que :

« Les stratégies narratives pourraient être un outil puissant pour augmenter le changement de personnalité. Grâce au processus de suggestion stratégique d’histoires spécifiques, les cliniciens peuvent influencer la façon dont les gens donnent un sens à la manière dont les expériences difficiles s’inscrivent dans leur passé, les conduisent au présent et préparent leur avenir. Lorsqu’elle réfléchit à l’adversité, une personne peut utiliser les mêmes faits pour raconter différentes histoires : par exemple, la même information peut informer une histoire de ruine et de désespoir par rapport à une histoire de douleur et de rédemption ultérieure. Les stratégies narratives représentent un puissant mécanisme de personnalité à cibler dans les interventions. Il faudrait cependant déterminer l’efficacité de ces interventions dans un cadre expérimental avec une manipulation proche de celle employée par Fleeson et al. (2002) avant de les appliquer à des populations plus vulnérables. »

Jayawickreme, Zachry, & Fleeson, (2018)

Autrement dit, oui une théorie de personnalité qui se focalise sur la stabilité est improductive quant au bien être humain, alors qu’une qui se focalise sur les variations amène à penser des tas de solutions vers un changement positif, puisque la variation et le changement sont considérés comme accessible aux personnes.

Le champ de la personnalité a un gros problème de raisonnement circulaire qui amène à la rendre inutile

Ce raisonnement circulaire c’était de dire par exemple que si quelqu’un souffre, c’est parce qu’il est haut névrosé, qu’il est « naturellement » fragile et « misérable », et ce parce qu’il est haut en névrosisme.

Dans beaucoup d’interprétations dispositionnelles de la personnalité, on tombe rapidement sur ce raisonnement circulaire totalement infécond.

Mais la WTT permet de mettre fin à ce raisonnement circulaire en faisant du trait une performance finale qui est expliquée par une synthèse entre buts, physiologie, situation, motivation, valeurs, etc. La personnalité devient une conséquence, ainsi un haut névrosé l’est à cause de la situation, des buts, d’interprétation de la situation, d’événements physiologiques (etc.). C’est-à-dire tout autant de points pour lesquels on peut tenter d’améliorer la situation, contrairement au raisonnement circulaire et naturaliste pour lequel on ne peut que constater que ça ne va pas, car ça ne va pas de « nature ».

Les traits sont des abstractions qui ne renvoient pas à des actions contextualisées et forment des agglomérats inconsistants

Oui, lorsqu’on envisage une mesure uniquement par questionnaire et que l’on a que ça.

Mais avec l’ESM, tout change, car d’une part on contextualise au moins 4 fois par jour la personnalité, on la croise donc avec les divers temps de la personne, voire d’autres variables précises et concrètes : à telle heure, dans telle activité et telle caractéristique de la situation, untel était très extraverti alors qu’en moyenne il est introverti. L’abstraction est levée dès lors qu’on peut y associer des variables situationnelles précises. L’agglomérat inconsistant (par exemple agglomérer le fait d’aimer goûter de nouveau plat avec le fait d’être curieux des idées politiques controversées) est également levé avec les méthodes de l’ESM puisque les traits ne sont pas testés par des éléments de la sorte. À la place, on teste directement les adjectifs par exemple « être sociable » à telle heure, telle situation, dans telle circonstance. La cohérence apparaît dans l’analyse de l’ESM de la personne, et sa sociabilité peut apparaître comme généralisée (elle est sociable tant dans des situations d’anonymat que des situations amicales) ou uniquement dans certaines situations.

La personnalité ne sert finalement qu’à évaluer les gens, à les sélectionner

Actuellement, oui, que ce soit dans la recherche ou dans le monde professionnel qui n’utilisent que le questionnaire et son interprétation dispositionnelle, voire qui y superposent des idées complètement essentialisantes. Même l’usage en clinique (donc avec pour viser d’aider le patient) me semble rare (mais je peux me tromper). On a vu que les cliniciens utilisaient les informations du questionnaire également pour évaluer et contrôler la personne, et qu’ils avaient tendance à naturaliser les traits aussi.

La mesure de la personnalité par ESM et son interprétation WTT me semble impossible à utiliser pour un usage de recrutement par exemple, parce que c’est un protocole très lourd à mener et à analyser. Je pense qu’aucun employeur ne serait intéressé de savoir que son travailleur varie beaucoup et que ça ne va pas du tout lorsqu’on lui impose des tâches (augmentation du névrosisme dans les situations typiques de travail par exemple). Et quant bien même il y aurait un intérêt sincère d’améliorer l’entreprise, en prenant en compte les défauts structurels, faire passer un ESM aux employés serait éthiquement immoral, constituerait une grave intrusion dans l’intimité de la personne parce qu’on accède alors à une masse de données privées énormes.

La méthode de l’ESM n’offre donc pas vraiment d’utilité évaluative pour celui qui gère ou organise un événement ou un environnement social.

L’intérêt de la WTT réside à mon sens dans la compréhension du changement de comportement, comment certaines personnes différent face à un même événement (et pourquoi), comment on pourrait en tirer des leçons thérapeutiques, comment on pourrait en tirer des leçons organisationnelles (n’y a-t-il pas à changer la structure du travail qui augmente le névrosisme de tout le monde ?), etc. Autrement dit, la WTT me semble une excellente piste pour remettre la personnalité dans sa place académique psychologique qu’est de comprendre la personne, ses singularités et comment l’aider et non plus uniquement comme y voir une variable qui contrôle.

Hors terrain académique, je suis face à un casse-tête : c’est un protocole trop lourd pour se l’emparer personnellement, mais d’un autre côté c’est dingue ce que cela peut apprendre sur son rapport aux situations et sur ses propres dynamiques, donc c’est dommage de ne pas avoir ça à disposition facilement. Je garde l’espoir que ça puisse être utilisé, en tout cas je vais continuer à bidouiller le sujet.

On aurait davantage besoin d’études idiographiques et de 4500 termes différents pour décrire la personnalité plutôt que la chair à saucisse des 5 traits

Pour rappel, Allport estimait que les cinq traits ressemblaient à la chair à saucisse qui n’aurait pas réussi les contrôles d’hygiène alimentaire.

Et effectivement, il manque toujours plus de vocabulaire pour rendre hommage à la singularité de chacun. Personnellement, je serais aux anges de découvrir que tous les ESM passés puissent être décrits par chacun des sujets à chaque instant. On aurait tout rassemblé et on aurait là une richesse situationnelle et personnelle autour des traits qui constituerait une très riche base de données. La WTT pourrait être un modèle apte à contenir tout ceci, mais ce serait un projet gigantesque.

Mais la question qui me turlupine face à ce fantasme, c’est pour quelle visée on ferait un tel travail. Pour écrire ce dossier, j’ai rangé par traits et facettes toutes les données que j’apprenais et lorsque je vois ce travail pourtant extrêmement incomplet, je n’ai pas envie de le partager3 parce que son usage le plus logique est le profiling, et on fait du profiling pour contrôler, exploiter, manipuler. Le contrôle n’est pas forcément mauvais en soi, on peut faire du profiling pour stopper, empêcher la destructivité d’un individu, d’un groupe ou d’un environnement social sur d’autres personnes ; mais ce but est facilement détournable et peut servir au contraire à détruire un individu, un groupe ou un environnement social constructif et innocent.

Il y a besoin de garde fou éthique qui cadre tout cela, d’une formulation qui soit apte à dégoûter les manipulateurs de son usage, ou au moins, qu’une contre-manipulation soit déjà formulée et prête a l’emploi. Or il n’y en a pas totalement, et c’est ce qui s’est passé avec Cambridge Analytica : ils avaient ce que pourrait compiler une étude semi-idiographique à travers le filtre de la WTT, à savoir les moyennes des traits, leurs associations avec des expressions, des données sociodémographiques et un contexte clair et délimité (Facebook entre autres). Et comme je le disais dans le dossier de Cambridge Analytica, on peut se prémunir numériquement, politiquement, mais que faire face à un manipulateur qui a à la fois en main le contexte et toutes les données personnelles de sa cible ? Il saura la séduire, il saura l’envoyer dans une direction ou une autre.

Personnellement, oui je ne peux m’empêcher de rêver de feuilleter cette ultra base de données qui rassemblerait à la fois perspective idiographique et nomothétique au sujet des états de personnalité comme de tout ce qui les expliquent, mais d’un autre côté ce savoir serait une bombe nucléaire aux mains des manipulateurs, des exploiteurs. Il y a besoin de développer en même temps des moyens de contrer les usages destructifs.

Le questionnaire de personnalité est inutile dans le recrutement parce qu’en fait les employeurs cherchent avant tout des obéissants

La WTT ne contredit pas cet aspect ni même d’autres études dans le champ dispositionnel. Personnellement, je pense que dans certains métiers à risque, il n’est pas inutile d’exclure des profils à haute triade noire : un sadique dans un métier de soin, c’est une catastrophe, il va se satisfaire et chercher à faire souffrir des patients parce que c’est son kiff. Pour protéger les personnes, faire le métier dans les règles, ce genre de profil ne doit pas entrer dans la structure. Mais seuls des scores extrêmes sur le big five peuvent faire potentiellement repérer des profils antisociaux (basse agréabilité, conscienciosité notamment), or on sait qu’en contexte professionnel ou de recrutement, les personnes peuvent donner un faux profil de candidat idéal. En plus, les profils antisociaux ont du plaisir à mentir, donc ils ne montreraient rien des caractéristiques qui débusquent leur sadisme par exemple.

Globalement, j’ai du mal à voir l’intérêt d’utiliser des questionnaires de psychologie en contexte professionnel. S’il s’agit d’évaluer la personne pour voir si elle convient à un poste, autant la mettre en situation, dans son rôle, ou évaluer la compétence précise qui lui est demandée, par des personnes qui connaissent le rôle en question, ont la compétence en question. Donc oui, personnellement ça me paraît inutile dans le but de recrutement.

En fait, la personnalité est une mesure de l’utilité sociale

Avec la WTT on voit qu’on performe des traits pour répondre à nos besoins, à la situation, à notre interprétation de la situation, pour accomplir nos buts : la performance a donc une utilité sociale – pour la situation et ceux qui la supervisent – (par exemple, Xavier est amusant comme attendu par Kate qui l’a invité parce qu’il paraissait fun), mais aussi social-personnelle dans un sens où il peut y avoir un accord personnel avec la situation sociale (Xavier sent extrêmement bien quand il peut être amusant, ainsi non seulement il accepté l’invitation, mais se fait un plaisir d’être encore plus fun que lorsque Kate l’a repéré).

Avec la WTT on voit aussi que les gens résistent à ce qui est demandé par la situation sociale : face à une situation de travail, les moins consciencieux vont l’être à peine plus que d’habitude. Et les plus consciencieux vont réagir différemment en donnant tout, mais juste durant la situation, puis en étant au plus bas par la suite.

Alors est-ce que face ces résultats on peut encore soutenir que la personnalité est une mesure de l’utilité sociale ? On pourrait dire que les états portent leur utilité sociale, mais pas que, il y a toute une soupe de facteurs qui fait que l’individu va être ou non en affordance avec la situation, et cela peut ne pas durer du tout.

Les accrétions chroniques et la moyenne des états pourraient être traduites comme l’utilité sociale que performe la personne en général, et que cela est sans doute perçu comme ayant de la valeur par le pouvoir social à laquelle elle est soumise actuellement, sinon, elle ferait autre chose. Et ça peut être le cas. Mais le problème, c’est qu’en rester là nie encore les capacités d’autodétermination de la personne, or on voit des gens qui persistent à être chroniquement agréables dans des situations où leur utilité sociale est mesurée à hauteur de leur capacité à aller vite, abattre les tâches, ne surtout pas passer du temps à socialiser de façon agréable (CF etp).

Donc qu’importe la perspective dispositionnelle ou totale, je pense que la question de l’utilité sociale d’une performance de personnalité reste toujours un point à considérer avec attention parce que oui, on est souvent massivement soumis dans nos vies, de façon directe avec des structures hiérarchiques, comme indirectes avec diverses pressions sociales culturelles. Mais il manquerait quelque chose à l’analyse si l’on n’envisage pas des formes d’utilité sociale-personnelle possibles, car cela revient à nier l’existence de désobéissants, d’autodéterminés et d’autodéterminateurs. Sans même parler de ces étincelles de libre arbitre, la personne peu émancipée de par son environnement étant souvent forcée de prendre ses propres décisions, hors des ordres : il y a une concurrence entre (voire en leur sein) environnements sociaux qui nous demandent des utilités sociales incohérentes et incompatibles (comme être dynamique dans un métier qui nécessite de rester devant son PC, par exemple), et nos choix personnels face à ces contradictions (singer le dynamisme quand c’est le moment, mais ne pas vraiment le vivre au quotidien, car c’est insensé dans ce métier, ou être dynamique parce qu’on kiffe bouger dans tous les sens, qu’importe si on a fini le travail moins rapidement). Ainsi, même lorsqu’on est surdéterminé par les environnements sociaux, comme ceux-ci sont contradictoires, même l’individu le plus soumis et le moins autonome est forcé parfois de prendre des décisions, de composer avec les contraintes et les incohérences.

La théorie totale [Article 10 ; 11 ; 12 ; 13 ; 14]


Comme je l’ai déjà dit, la WTT est une théorie jeune, il y a peu de critiques. Personnellement, j’ai juste des réticences avec leur emploi des adjectifs de Goldberg surtout sur la catégorie intellect.

Voici ce que je garde personnellement de la WTT dans la liste ci-dessous, notamment pour le potentiel d’empuissantement que ces nouvelles règles peuvent représenter  :

  • Tout le monde expérimente à peu près tous les niveaux de traits au quotidien.
  • On a plus de chances d’être dans un état de personnalité très similaire à notre voisin qu’à nous-mêmes à un autre moment.
  • En fait, le questionnaire de personnalité habituel donne approximativement la moyenne de nos états et leur maximum possible, mais tout le reste est invisible. L’ESM permet de faire de la lumière sur toute la variation autour.
  • Les différences entre les gens ne sont pas forcément dans les comportements extrêmes, mais dans la fréquence moyenne de comportements peu spectaculaires.
  • Il y a des situations qui nous sont plus ou moins psychoactives selon nos moyennes, c’est-à-dire prompt à l’émergence de traits et pas à d’autres (pour l’extraversion, l’heure et la présence de personne qu’on aime par exemple).
  • Face à une même situation, certains vont avoir des changements d’états de personnalité contre-intuitifs en fonction de leur moyenne (les bas agréables vont être désagréables avec leurs amis, agréables avec des inconnus ; les moins consciencieux ne vont pas hisser leur conscienciosité en situation de travail dur, alors que les hauts vont la hisser très fort puis la baisser très fortement).
  • On manifeste un type de trait pour atteindre un but, donc le but précède l’état de personnalité.
  • Un trait n’est pas la cause d’un comportement, mais la mise en scène synthétique de tout ce qui est dans la partie traitsEXP du schéma ci-dessus.
  • La WTT estime que la personnalité est prédictible à partir d’une situation et des buts que se donnent un individu à un moment donné.
  • La WTT n’estime pas que c’est une disposition, mais parle plus volontiers d’état de personnalité que la personne adopte si la situation, leurs besoins, leur physiologie, leurs motivations et interprétation des situations le leur permettent et donnent leur feu vert pour cette performance.

Et ce que je retiens de son association avec l’autodétermination :

  • Les manifestations de traits sont des outils pour satisfaire les besoins.
  • Notre personnalité s’approche de notre idéal de traits lorsqu’on est en compagnie de personnes soutenant l’autonomie et dans des rôles sociaux dans lesquels on peut être pleinement authentique.
  • Le soutien à l’autonomie de la part d’une personne envers une autre est lié à une agréabilité et une ouverture haute en premier lieu. Lorsque ce soutien perdure dans le temps, c’est parce que la personne a une orientation à l’autonomie.

Autrement dit, je ne conseillerais pas d’aller chercher du soutien de la part de personnalités autoritaires (RWA comme SDO), puisqu’ils ont une performance de personnalité inverse (bas agréable pour les SDO, basse ouverture pour les RWA) et une orientation de causalité vers le contrôle. Ceci étant dit, ils peuvent changer.

  • Lorsqu’on est dans des rôles sociaux où l’on peut se sentir authentique, c’est-à-dire pleinement soi, nos traits augmentent et le névrosisme diminue.

Si vous avez un doute sur qui vous aimeriez être, vous pouvez prendre le descriptif de chaque facette et le jauger au vu de vos valeurs, attentes, de ce que vous aimez ou pas et ainsi décider pour chaque point ce qui vous plaît le plus. Il y a besoin d’écarter de ce brainstorming tout ce qu’on voudrait pour être bien vu/réussir tel autre objectif et il faudrait plutôt se concentrer sur les bénéfices intrinsèques, à savoir ce que vous, en tant que personne singulière, aimez pleinement sentir/vivre/être directement. Par exemple, vouloir être plus assertif pour avoir un plus gros salaire, ce n’est pas viser sa propre personnalité idéale, mais l’idéal de l’entreprise dans lequel vous êtes et qui rémunère plus les personnes assertives.

  • L’orientation de causalité reflète, en partie, l’accrétion des interprétations et raisons déterminant le comportement, dans des patterns relativement stables dans le temps.

Par exemple, l’orientation de causalité vers le contrôle, lié au RWA ou SDO, est la résultante d’interprétations et de réflexions qui les conduisent respectivement à être bas ouvert pour le RWA, bas agréable pour le SDO. Parce qu’ils interprètent l’environnement comme cherchant à les contrôler, alors ils se méfient des gens, alors ils expriment une basse agréabilité. Pour les aider à sortir de ce pattern pour les SDO, il y aurait à les convaincre ou leur prouver que l’environnement ne cherche pas à les contrôler en permanence, ou leur montrer des possibilités qu’ils n’avaient pas perçus.

***

Si vous ne devez retenir qu’une seule chose, c’est que la personnalité est flexible, que tous ses traits et facettes sont des outils au service de nos buts, de nos besoins, que la personnalité est comme une trace de nos conditionnements et habitudes, conséquence des sapages ou nourrissement par des environnements sociaux. Elle est une mise en scène, et comme n’importe quel acteur ou actrice, on peut changer de rôle, de performance, ce qui changera le scénario en cours dans les environnements sociaux. Ceux qui veulent au contraire maintenir le caractère normatif de ces environnements sociaux s’attendent souvent à ce que l’on reste fixé dans du plâtre pour mieux nous prédire et nous contrôler.

Une personne sur twitter me disait que la personnalité « c’est la somme de nos façons d’habiter qui l’on est et qui l’on veut être, le tout formant notre singularité » et que « C’est comme une table de mix avec plein de curseur et je règle les volumes de chaque trait de caractère en fonction de ce qui sied le mieux à la situation. » https://twitter.com/RobiRobot_/status/1595697261249548289

On peut décider sciemment de stabiliser des traits qui nous amènent à plus de bien être (cela ne veut pas dire bonheur, c’est à prendre de façon littérale, c’est-à-dire à être bien dans l’existence, y compris lorsqu’elle est tornade), de comportements prosociaux et de justesse : ça demande parfois de la furtivité, de la résistance, du courage, mais cela n’a rien d’un élan immatériel de volonté surpuissante, d’intellect ou de pensées positives, mais d’un pragmatisme consistant à s’organiser et à agir directement sur le terrain. On n’est pas plus altruiste en pensant juste que c’est dommage qu’il y ait de la souffrance, mais en affrontant un danger, une difficulté, un obstacle pour aider autrui. Ainsi, c’est pour cela que je ne crois pas à l’idée d’un développement uniquement personnel4 : personne ne s’améliora, ne changera, juste par soi-même. On ne change que lorsque socialement on agit différemment, lorsqu’on trouve un terrain social différent qui nous ouvre des possibilités.

Et les environnements sociaux ne gardent leur statu quo que si les gens y jouent dans les règles, respectent les buts, selon les rôles attendus : si on change (sournoisement ou non) les rôles, les règles, les interactions, alors le jeu commence à se transformer.

La prochaine fois, on verra que faire de tout ceci !

La suite et fin : ♦PP16: TOUT, PARTOUT

 


Note de bas de page


La totalité de la bibliographie de ce dossier est présente ici : https://www.hacking-social.com/2023/04/03/%e2%99%a6ppx-sources/ 

1 Nellis 2011 ; pour une revue de la question, voir Rolland 2004

3 Oui j’avais dit que je donnerais tout, mais j’ai changé d’avis 😀 Ceci dit toutes ces listes de corrélations et d’études sont accessibles ailleurs, un livre comme celui de Rolland 2004 en fait une revue très dense, et il y a quantité d’ouvrages en anglais qui rassemblent ces milliers d’études et leurs résultats.

4 Même la thérapie n’est en rien un développement personnel à mon sens, je l’envisage comme la rencontre avec un environnement social sécurisant qui ne sape pas nos besoins, où l’on peut donc explorer tous nos problèmes sans crainte d’être jugé (ce qui permet de mieux se comprendre, de mieux comprendre la situation, et donc trouver des solutions), où le psychologue peut nous aider à trouver des outils qui combleront davantage nos besoins, nous permettant de continuer l’exploration de nous-mêmes avec plus d’autonomie.

Viciss Hackso Écrit par :

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