♦PP4: Un agresseur sexuel, un fondamentaliste accro aux jeux, et une conservatrice : analyse de personnalité

La dernière fois, nous avions exploré des pistes pour commencer à interpréter et comprendre les résultats à l’Ipip neo ou le Neo pi, en comprenant les traits en eux-mêmes, puis entre eux. Aujourd’hui on se penche sur comment voir le tout, et ce en fonction des situations, à travers des études de cas de patients consultant des psychologues.

La totalité du dossier est accessible en epub : https://www.hacking-social.com/wp-content/uploads/2023/06/La-personnalite-cette-performa-Viciss-hackso.epub

Articles du dossier : 

Attention, il ne s’agit pas de vous psychopathologiser !

Les personnes dont nous allons voir les résultats sont dans un contexte particulier de problèmes qui les a amenés à consulter un psychologue ou se faire suivre suite à une décision judiciaire. Et il est possible d’avoir passé le questionnaire sans être aux prises avec de tels soucis. Si vous faites face à vos résultats, qu’ils ressemblent à ceux des personnes que l’on va voir, ce n’est pas forcément pathologique pour autant : le Neo Pi n’est pas un questionnaire de mesure de troubles de la personnalité, ainsi même les aspects qui seront perçus à problèmes dans les études de cas que nous allons voir le sont parce que liés à des configurations de vie singulières, propres aux personnes et à leurs situations.

Ici, les personnes étudiées sont venues chez le psychologue avec un problème qui les faisait souffrir, cela ne veut pas dire que tout questionné au neo pi/ipip neo a un problème caché quelque part. Ainsi les profils de personnalité que nous allons voir ne sont pas représentatifs de ce qu’est un profil habituel, car ils souffrent et/ou ont fait souffrir (je pense par exemple à l’agresseur sexuel).

Je n’écris pas ça pour vendre le neo-pi

Donc avant de commencer, je précise que mon but ici n’est absolument pas de « vendre » l’outil ou de le vanter pour l’usage clinique (ou d’autres usages), mais d’avoir un aperçu de comment, à travers l’analyse des résultats, on obtient une compréhension, des informations sur la dynamique d’un comportement ou de tendances. Il s’agit de montrer que l’analyse va plus loin que la simple accumulation des descriptifs des traits et facettes, y compris selon la théorie dispositionnelle des traits.

Comme je l’ai dit en introduction, j’ai une opinion personnelle très grise sur ce champ que je mets volontairement de côté pour l’instant afin de montrer tel quels les usages dispositionnels : le but est pour l’instant de vous fournir de l’information sur ces usages. La critique viendra plus tard.


Comprendre les facettes et comment elles interagissent entre elles


Après cette analyse des traits entre eux, il s’agit de comprendre les facettes et voir leurs interactions entres-elles : là, on est donc face à 30 points différents qui interagissent différemment entre eux, c’est encore plus long à comprendre, d’autant plus qu’ici la description que l’on a donnée ne suffira sans doute pas. Il y a ici besoin d’un maximum de recherches autres qui s’y greffent, qui étudient l’interaction facettes/traits, ou entre facettes, ou selon un thème particulier.

Pour notre Jean-Bernard Aléatoire, ce sont ces points à passer en revue :

Lors d’une passation officielle de Neo Pi, un logiciel traite automatiquement les données et repère des associations particulières entre facettes selon les recherches. Ils repèrent par exemple les associations qui corrèlent avec des troubles, mais aussi des forces particulières de l’individu (des facettes qui fonctionneraient bien ensemble, comme un haut score sur la facette « chaleur » et un haut score en « agréabilité »). Les psychologues sont également plus formés pour interpréter et comprendre comment des facettes pourraient fonctionner ensemble et, en tenant compte des situations de la personne, modérer ce que le logiciel a trouvé (qui peut ne pas être vrai pour la personne).

Chez Jean-Bernard, clairement la très haute vulnérabilité serait à questionner d’autant plus que cela paraît mystérieux au vu de sa très haute conscienciosité, son sentiment d’être très compétent.
Mais il s’agirait aussi de ne pas passer à côté de facettes qui peuvent être un atout (et l’aider à surmonter sa vulnérabilité), comme sa haute imagination, sa sensibilité esthétique ou encore sa chaleur.

Ainsi, non seulement il y a toutes les facettes, traits à prendre en compte en même temps, mais il s’agit de coupler tout ceci à la situation, et pour le psychologue, rester critique vis-à-vis des résultats du logiciel.

Face à toutes ces données, il peut apparaître des mystères, des contradictions, des éléments qui paraissent contredire les descriptifs de traits ou les études de corrélations : un score unique d’un individu est extrêmement différent de la moyenne d’un groupe dans une étude. Tout comme une moyenne de classe peut apparaître stable dans le temps et faire percevoir que tous les élèves sont par exemple moyens, il en va un peu de même pour le Neo Pi : dès lors qu’on va regarder dans le détail, des individus vont avoir un profil très inattendu avec parfois des facettes extrêmes cachées sous la moyenne et qui s’opposent. On va explorer quelques-uns de ces mystères.


Barbara, des facettes en apparence contradictoires


Dans une étude de cas1, Barbara W. une mère de 35 ans très déprimée, vient consulter après avoir été harcelée sexuellement sur son lieu de travail où elle est employée de bureau. Par ailleurs, elle réussit bien dans ce travail, est bien considérée par ses collègues et supérieurs. Elle est également très peu heureuse dans son mariage lorsqu’elle passe le questionnaire. Très déprimée, la seule chose qui la fait tenir face à ses pensées suicidaires est son sentiment de responsabilité face à ses enfants. Elle est très axée sur le sens du devoir et vit sa vie par obligation.

Le Neo Pi a été passé avant qu’elle ne parle de son harcèlement sexuel au psychologue, avant le démarrage de mesures thérapeutiques (TCC2).

Lorsque je regarde ce profil en tant que personne lambda, je vois d’abord des scores extrêmes sur les traits (névrosisme et conscienciosité très hauts, extraversion très basse pouvant être traduite comme étant une introversion, une ouverture et une agréabilité moyenne) : de toute évidence, ne serait-ce qu’à cause de son N élevé, Barbara doit souffrir et son extraversion basse ne doit pas aider. Lorsqu’on regarde les facettes, plusieurs points apparaissent mystérieux: comment Barbara peut elle se sentir hautement vulnérable (N6), hautement inférieure (N6) tout en se sentant hautement compétente (C1) ? Pourquoi est-elle haute partout en conscienciosité (donc se sentant organisée, ordonnée, compétente, réfléchie), mais beaucoup plus basse en autodiscipline ? Si on sait s’organiser, planifier, ordonner, ne sommes-nous pas immanquablement capables d’autodiscipline ? Comment peut-elle être ouverte à l’esthétique, aux sentiments, mais totalement fermée aux valeurs (basse en O6) ? Comment peut-elle être à la fois altruiste (haute en A3), mais totalement méfiante envers les autres (A1 très bas) ? L’analyse du psychologue, la façon dont il lie les facettes ainsi que la situation de Barbara va nous permettre de comprendre que ce n’est pas si contradictoire que cela y paraît en premier lieu.

Tout d’abord le psychologue nous dit un mot sur son névrosisme :

« Comme on peut le voir, Barbara a un niveau de névrosisme extrêmement élevé, ce qui suggère une quantité énorme d’affect négatif couvrant un large éventail de sentiments dysphoriques3. Toutes ses facettes se situent dans la fourchette haute à très haute, ce qui indique que ses sentiments négatifs sont effectivement omniprésents. Elle est déprimée et anxieuse, se met facilement en colère, possède une faible estime d’elle-même et est certainement dérangée par des pensées négatives récurrentes. Mais le plus important, c’est que son score de vulnérabilité est hors norme ; elle a certainement l’impression de ne pas pouvoir gérer le stress auquel elle est confrontée. Elle se sent facilement dépassée par les pressions de sa vie ainsi que par son agitation intérieure ».

Piedmond The revised neo personality inventory clinical, 1998

Souvent dans les études de cas avec Neo Pi R, la vulnérabilité semble être une facette très importante, car elle dose l’expression ou la force de sapage des autres traits : lorsqu’elle est basse, même si la personne à des scores très élevés par ailleurs, soit cela ne sera pas répercuté sur les proches, ou encore cela pourra être surmonté ou vécu d’une façon plus modérée en intensité.

L’introversion détectée dans son profil n’est pas perçue comme négative en soi :

« En ce qui concerne l’extraversion, Barbara obtient un score très bas, ce qui indique une orientation solitaire. Elle préfère rester isolée, avoir peu d’amis et de contacts sociaux. Elle projette une image stoïque aux autres, ayant peu de sentiments ou d’émotions positives. Il est intéressant de noter que Barbara obtient un score très élevé pour E4 (Activité), ce qui indique un rythme personnel rapide. Elle aime rester en mouvement et faire des choses ».

Piedmond The revised neo personality inventory clinical, 1998

Par contre, c’est dans la combinaison basse extraversion + haut nevrosisme que le psychologue voit un potentiel impact négatif :

« La combinaison d’un très haut niveau de névrosisme et d’un très bas niveau d’extraversion indique que la personne a un sentiment de bien-être plutôt faible. Elle se sent en insécurité et vulnérable ; elle trouve peu de soutien et de réconfort dans sa vie. Il ne fait aucun doute qu’elle éprouve un fort sentiment de vide et de désespoir ».

Piedmond The revised neo personality inventory clinical, 1998

Concernant l’ouverture, elle n’est pas si moyenne que cela au regard du psychologue :

« Les scores d’ouverture sont également faibles dans l’ensemble, ce qui suggère un certain degré de rigidité personnelle. Barbara obtient des scores faibles pour l’imagination (01), les actions (04) et les valeurs (06). Cela indique une personne qui désire ardemment la structure et la forme. Elle a un sens aigu du bien et du mal, ce qui peut la faire paraître conventionnelle et conservatrice aux yeux des autres. Il y a peu d’imagination, mais plutôt une orientation terre à terre, en noir et blanc ».

PiedmondThe revised neo personality inventory clinical, 1998

Là encore, cela s’avère plus révélateur quand on combine ses scores entre facettes :

«  Il est intéressant de noter son score élevé pour l’activité (E4). Elle aime rester occupée, mais son faible score en Actions (04) indique qu’elle investit cette énergie dans une routine très circonscrite. Un tel éventail d’activités restreint peut contribuer à lier les niveaux élevés d’affect négatif qu’elle ressent. Barbara obtient des scores élevés en Esthétique (02) et en Sentiments (03). Ce dernier score indique que Barbara est ouverte à un large éventail de sentiments et suggère qu’elle ressent ses affects négatifs avec un niveau de sensibilité plus élevé qu’une personne ayant un score faible pour cette facette. Le score d’Esthétique suggère une capacité supplémentaire à être ému par des expériences artistiques. L’imagination et la créativité suggérées par un score élevé sur cette facette contrastent avec les scores faibles sur les Valeurs et les Actions. Cette combinaison de scores suggère que Barbara, bien que d’apparence formelle et statique, peut être émue par certaines images, peut-être de nature religieuse ».

PiedmondThe revised neo personality inventory clinical, 1998

Ainsi, on a un profil plus fermé qu’il n’y paraît au regard de la moyenne, parce que ses scores hauts en esthétique et sentiments sont restreints à des domaines fermés, qui seront confirmés par la suite.

« Le score de Barbara pour l’agréabilité se situe dans la moyenne haute, ce qui indique qu’elle éprouve de la compassion pour les autres, mais que ces sentiments d’attention sont certainement prudents. Elle obtient un score faible pour la confiance (A1) et la tendresse (A6), ce qui indique qu’elle se méfie des motivations des autres. Elle croit que la douleur que les autres peuvent ressentir est probablement le produit de leurs propres efforts déplacés. Elle obtient un score élevé pour la franchise (A2), ce qui indique que Barbara a tendance à être franche et sincère envers les autres. Il est intéressant de noter que son score d’assertivité (E3) est très bas. Cela suggère que Barbara n’est pas proactive dans le partage de ses pensées. Elle est plutôt timide et réticente dans les situations sociales ; il faut parfois l’interroger directement pour savoir ce qu’elle ressent. Une fois qu’on lui a posé la question, elle se montre coopérative, mais il faut lui offrir une invitation. La combinaison des scores élevés de franchise (A2) et d’altruisme (A3) et du faible score d’affirmation de soi (E3) peut signifier que Barbara est vulnérable à l’exploitation ».

Piedmond The revised neo personality inventory clinical, 1998

Ces scores bas en agréabilité renforcent l’impression de conservatisme perçu avec ses scores bas en ouverture : l’autre est perçu avec méfiance. Le psychologue continue d’interroger la contradiction entre son altruisme élevé et sa méfiance envers les autres :

« Elle peut se sentir obligée de tendre la main aux autres de manière altruiste, même si elle sait qu’ils peuvent en profiter. Peut-être que ses niveaux élevés de névrosisme l’empêchent d’établir des limites appropriées à son comportement d’aide. Il se peut qu’elle cherche à trouver un réconfort personnel en aidant les autres, et que la force de ses besoins de réassurance et de confort l’emporte sur sa méfiance naturelle. […] Barbara a obtenu un score élevé en Altruisme (A3), indiquant une préoccupation active pour le bien-être des autres. Ceci est intéressant étant donné ses scores très bas en Confiance (A1) et en Tendresse (A6). Cela peut indiquer l’engagement de Barbara envers le “devoir”, une conscience aiguë des responsabilités sociales qui sont définies par son système de valeurs [conservatrices]. Elle aide les autres non pas par compassion profonde ou par empathie (même si elle a un score élevé pour 03 – Ouverture aux sentiments). Elle a plutôt le sentiment d’une obligation qui doit être remplie. Son aide est plus superficielle que compatissante. »

Piedmond The revised neo personality inventory clinical, 1998

Une forme de soumission aux autres, qui passe par le sentiment de devoir et non par une compassion (= comprendre la souffrance de l’autre et être motivé à l’aider), apparaît aussi à travers d’autres scores :

« Barbara obtient également un score élevé en modestie (A5), ce qui indique qu’elle est modeste et discrète. Là encore, l’image qui se dessine de Barbara est celle d’une femme calme et réticente. Elle préfère rester en retrait et ne pas attirer l’attention sur elle. Si elle est offensée, elle peut ne pas répondre directement. Elle attendra plutôt qu’on l’invite à parler. Elle peut alors exprimer ses problèmes. En bref, il ne faut pas confondre son calme et sa tranquillité apparents avec un assentiment. Il se peut qu’elle ait en elle de nombreux problèmes qui ne sont pas évidents. C’est le cas dans la situation thérapeutique où le problème le plus urgent pour elle était la discrimination sexuelle apparente dont elle a été victime dans son travail. Ces événements l’ont beaucoup perturbée, mais il a fallu attendre un certain temps dans le processus de traitement pour qu’elle en parle. Cette réticence peut être due en partie à son manque de confiance ; elle a besoin de se sentir en sécurité avant de partager ses sentiments intimes ».

PiedmondThe revised neo personality inventory clinical, 1998

Il y a aussi une contradiction signifiante (et que je n’avais pas relevée) entre son assertivité faible, mais une conformité faible également :

« Son faible score moyen sur la Conformité (A4) suggère que Barbara préfère faire les choses à sa façon. Étant donné son fort engagement envers son système de valeurs et son besoin élevé de structure et de routine, il peut être très important que les événements se déroulent d’une manière qui soit cohérente avec ses attentes. Un score de conformité relativement faible associé à un score d’affirmation de soi faible peut également indiquer des tendances passives-agressives. Le fort besoin de suivre sa routine, associé à un besoin tout aussi fort de se retirer des rôles de leadership social, crée un conflit pour Barbara lorsque les événements commencent à prendre des directions qui ne correspondent pas à ses valeurs. Plutôt que d’initier une réponse, elle a tendance à acquiescer, ne voulant pas créer une “situation”. Elle peut donc essayer de saboter le processus de manière indirecte ».

PiedmondThe revised neo personality inventory clinical, 1998

À noter que lorsqu’on explore les recherches, souvent la conscienciosité paraît comme une qualité, car c’est associé à la réussite scolaire, professionnelle, la bonne santé, décorrélée avec les psychopathologies, perçue comme un facteur protection. Or ici, ces scores combinés aux autres seront perçus comme très problématiques par le psychologue :

« En ce qui concerne la Conscience, Barbara obtient un score extrêmement élevé, ce qui suggère de sérieux problèmes psychologiques. Elle a un haut degré de responsabilité personnelle et d’organisation. Elle se fixe des normes très élevées et s’efforce de les atteindre. Bien qu’elle puisse avoir un certain nombre d’idées impulsives, son haut niveau de Conscience l’empêche de les mettre en pratique sans tenir compte de leurs conséquences. Elle a un haut degré de compétence personnelle et est bien organisée. Il est intéressant de noter que son score le plus bas dans ce domaine est C5, Autodiscipline. Elle pense que, parfois, elle se laisse distraire de ses obligations et se fait plaisir. Cela peut être une source de culpabilité dans sa vie, étant donné ses niveaux élevés de dépression, d’impulsivité et de vulnérabilité, ainsi que son fort attachement à son système de valeurs. Compte tenu de son score élevé à l’item recherche de réalisation (C4), elle se fixe sans doute des normes très élevées, voire irréalisables, à atteindre. Il se peut qu’elle ne se sente pas capable d’atteindre ces objectifs tout le temps et on peut vouloir évaluer dans quelle mesure elle peut s’auto-punir ».

Piedmond The revised neo personality inventory clinical, 1998

On a un thème de soumission et de détermination4 : cette détermination serait ici à entendre comme valeur anti-autodétermination, dans un profil aux valeurs conservatrices dures envers les autres et soi-même. Et ce, afin de respecter des standards de performance très élevés et déterminés par l’extérieur qui finissent par faire souffrir intensément, car il vide l’individu tant il s’est rigidifié pour être au service de principes extérieurs (ici conservateurs) :

« Son score élevé sur l’échelle de l’obéissance (C3) correspond bien à l’évolution du profil de cette cliente. Les personnes ayant un score élevé sur cette échelle respectent leurs engagements. Cette échelle représente la fonction du “surmoi” ; les individus adhèrent scrupuleusement à leurs principes moraux. La combinaison de 06 (Valeurs), 04 (Actions), A3 (Altruisme), C3 (Serviabilité) et C4 (Réussite) dépeint un individu moraliste, rigide et déterminé qui se conforme à des normes très élevées, voire irréalistes. Il se peut que ses efforts aient un caractère irréaliste, étant donné les scores élevés de E4 (Activité) et C4 (Effort de réalisation). Comme indiqué dans la description de son cas, elle est très attachée à son devoir, laissant peu ou pas de place à ses propres besoins et désirs. Elle a pu contrecarrer ses envies de suicide en pensant à ses enfants. Sans doute lui rappelait-elle ce que devrait être une “bonne mère”. »

Piedmond The revised neo personality inventory clinical, 1998

Le mystère du sentiment de compétence couplé pourtant à un sentiment d’infériorité est levé :

« Une combinaison intéressante dans ce profil est le score élevé de N4 (Conscience de soi) et le score élevé de C1 (Compétence). Le premier indique un faible niveau d’estime de soi et un sentiment d’infériorité. Pourtant, elle obtient un score élevé en Compétence, ce qui suggère un bon sentiment d’efficacité personnelle. Une telle combinaison de scores suggère généralement un individu qui a trouvé un créneau particulier dans lequel il se sent très à l’aise et compétent, recevant souvent beaucoup de reconnaissance pour ses performances. Cependant, ces personnes peuvent être très réticentes à passer de cet environnement à un autre, nouveau. Des responsabilités accrues, de nouvelles structures hiérarchiques, etc., peuvent induire un haut degré d’anxiété et un sentiment d’inadéquation. L’expérience acquise dans une situation n’est pas perçue comme pouvant être généralisée à de nouvelles situations. Ces personnes se sentent très mal à l’aise avec le changement, mais avec le temps, elles retrouveront leur sentiment de compétence dans ce nouveau créneau, jusqu’à la prochaine fois qu’elles devront déménager (le phénomène de l’imposteur est un concept connexe ; voir Clance, 1985 ; Clance et Imes, 1978) ».

Piedmond The revised neo personality inventory clinical, 1998

À noter qu’on voit ici que toute contradiction dans le profil est perçue par le psychologue comme au contraire quelque chose de révélateur, qui recèle du sens ; il met en rapport aussi la conscience de soi (= timidité sociale, N4) et la recherche de réussite (C4), qui était un point que nous avions vu précédemment :

« Un autre point intéressant de ce profil est la combinaison d’une conscience de soi élevée et d’une recherche de réussite élevée. Il s’agit d’une combinaison très puissante de constructions. Une recherche de réussite élevée est associée à des individus qui se fixent des normes personnelles plus élevées. Ils aspirent à atteindre des objectifs qui sont socialement valorisés. Les personnes très performantes peuvent être très absorbées par leurs efforts et leurs ambitions et trouver le succès très satisfaisant et gratifiant. Cependant, un score élevé correspondant à la conscience de soi ajoute une autre dimension à ces aspirations. En raison des sentiments sous-jacents d’inadéquation, les efforts de compétition deviennent une tentative par l’individu de trouver une rédemption à ses insuffisances perçues. Les normes très élevées que ces individus se fixent sont une compensation pour les faiblesses qu’ils ressentent. […] les individus ayant un N4 et un C4 élevés perçoivent le succès comme un soulagement de leur sentiment intérieur de déficience, mais ce répit n’est que temporaire. Très vite, le besoin de nouveaux succès se fait sentir et la quête de réussite reprend. Dans ce processus, l’échec devient une expérience terrible à éviter parce qu’il fournit une confirmation extérieure des faiblesses cachées à l’intérieur. […] Mais cette image du succès est inatteignable. Ainsi, l’individu qui présente ces deux facettes poursuit ses objectifs avec l’intensité affective d’un individu désespéré. Barbara recherche peut-être la validation et l’approbation à travers ses efforts pour se conformer à des critères de réussite élevés et socialement louables. Être “la meilleure” est plus qu’un simple développement personnel ; c’est un effort pour trouver une justification personnelle ».

Piedmond The revised neo personality inventory clinical, 1998

Autrement dit, Barbara cherche à réussir fortement et cela ne la fait se sentir qu’acceptable, et ce, pendant peu de temps. Ma théorie, c’est qu’en tant que cible de harcèlement au travail, effectivement c’était peut-être la seule façon d’avoir la paix, de ne pas être humiliée à nouveau, peut-être le seul moyen de tenir à l’écart l’agresseur. Les réussites empêchaient peut-être que d’autres la harcèlent, ou contraient la mauvaise image que l’agresseur tentait de répandre.

Dès lors que le psychologue a eu connaissance de son harcèlement sexuel au travail, il a engagé une TCC pour l’aider à gérer ses sentiments de désespoir, cela a bien fonctionné. Dans l’ouvrage, il disait qu’actuellement ils travaillaient ensemble à présent sur son sentiment d’être vide. Il ne s’agissait pas de supprimer les affects négatifs :

«  D’un point de vue thérapeutique, le traitement doit tenir compte du fait que des niveaux aussi élevés de dysphorie affective peuvent ne pas être entièrement améliorés. Il peut toujours y avoir des niveaux élevés d’affect négatif, que ce soit la dépression, l’anxiété, la conscience de soi ou la colère. Ces sentiments sont caractéristiques de Barbara5, et le traitement devrait se concentrer sur les techniques qui peuvent l’aider à mieux gérer sa détresse interne ».

Piedmond The revised neo personality inventory clinical, 1998

Sa conscienciosité, pour la thérapie, est perçue comme un atout :

« Barbara travaillera dur pour atteindre ses objectifs thérapeutiques et on peut compter sur elle pour suivre les traitements à son rythme ».

Piedmond The revised neo personality inventory clinical, 1998

Il a choisi des thérapies comportementales très ciblées, car son ouverture est basse ainsi que certains traits de son agréabilité, elle pourrait avoir du mal à parler au thérapeute :

« Ses faibles niveaux d’Ouverture suggèrent qu’une approche comportementale plus ciblée pourrait être plus efficace. Bien qu’elle soit ouverte à l’expérience de ses émotions, le fait qu’elle se sente à l’aise pour en parler peut dépendre de ses valeurs et de son niveau de confiance et de confort avec le thérapeute. La thérapie conjugale peut être idéale pour Barbara, car elle lui offre un contexte interpersonnel dont elle a grand besoin avec une personne avec laquelle elle devrait avoir un certain niveau de confiance et de confort. Il faut souligner que malgré la présence de tant de détresse affective et personnelle, Barbara est capable de fonctionner dans son environnement. Bien que l’on puisse être tenté de voir beaucoup plus de déficiences dans de tels scores, il est important de se rappeler que le NEO PI-R est une mesure de la dynamique normale de la personnalité. Des scores élevés dans ces domaines ne sont pas des indicateurs directifs d’un fonctionnement psychopathologique. Bien que la plupart des cas présentés ici soient orientés cliniquement et que de tels scores élevés ne soient donc pas surprenants, il faut se rappeler que l’on peut avoir des scores élevés dans ces domaines et ne pas avoir de pathologie discernable ».

Piedmond The revised neo personality inventory clinical, 1998


Tom, le fondamentaliste ouvert


Le profil de Barbara nous montrait déjà que les individus sont complexes. Parfois même, ils défient les résultats de recherches et leurs corrélations. Cela va être le cas de Tom.

Tom est un chrétien fondamentaliste de 34 ans qui souffre d’addiction aux jeux d’argent et qui a été poussé à consulter par sa fiancée. Si on n’avait que l’information de son fondamentalisme et connaissance des recherches, nous aurions pu tenter de prédire qu’il soit A+ O – (une combinaison de traits qui est liée à une attitude conservatrice, comme c’était le cas pour Barbara). Or, ce n’est pas le cas  :

Il s’avère être O moyen/A moyen (impossible de calculer son attitude politique), et le psychologue l’interprète ainsi :

«  L’ouverture à l’expérience se situe dans la moyenne, ce qui suggère un certain degré de flexibilité personnelle, de créativité et de spontanéité, même si certains aspects font appel à un certain besoin de structure et de conventionalité. Ses meilleurs scores se situent sur les facettes 02 (Esthétique) et 03 (Sentiments). La facette Esthétique concerne l’intérêt d’une personne pour l’art et la beauté. Tom peut certainement être émotionnellement et physiquement ému par le théâtre, la poésie et la musique. Son score élevé pour la facette Sentiments indique un individu ouvert à un large éventail d’émotions en lui-même, et capable de répondre avec empathie aux besoins affectifs des autres. Il est intéressant de noter que, bien qu’il soit un chrétien fondamentaliste “born-again”, il n’a pas le faible score 06 (Valeurs) que l’on pourrait attendre d’une personne qui adhère à une idéologie aussi conservatrice. Le score de niveau moyen de Tom pour cette facette suggère que le type de clarté et de structure qu’il recherche dans ses valeurs religieuses ne se généralise pas à d’autres aspects de sa vie (par exemple, ses opinions politiques). Dans certains domaines, il peut être très tolérant à l’égard des points de vue divergents, et même apprécier certains débats philosophiques sur ces sujets. Cependant, il existe des questions, peut-être religieuses, pour lesquelles il doit avoir un sens aigu de la tradition. »

PiedmondThe revised neo personality inventory clinical, 1998

Le problème qui mène Tom en consultation sera vite perçu dans un combo de facettes qui est par contre très typique et qu’on nomme la triade impulsive :

« Le profil de Tom présente la triade impulsive classique – N5 élevé, E5 élevé et C5 et/ou C6 faible. Cela correspond à son problème de jeu, qui est certainement de nature impulsive. Il aime l’“action” et l’excitation que procure le jeu. Bien qu’il soit “clean” depuis plus de 60 jours, son profil continue de présenter cette triade, ce qui suggère qu’il est susceptible de récidiver. »

Piedmond The revised neo personality inventory clinical, 1998

La vulnérabilité moyenne l’aide à gérer ses sentiments d’anxiété, par ailleurs, il est à l’aise dans les relations interpersonnelles, s’amuse, mais sa basse conscienciosité fait qu’il ne respecte pas ses devoirs. Le psychologue rapporte qu’ils n’ont pas réussi à trouver encore les raisons sous-jacentes qui le motivent à jouer de façon si impulsive : personnellement je me demande si c’est vraiment nécessaire. Il cherche des sensations fortes, des occasions de s’amuser, et le jeu a été une opportunité qui répond à ce besoin. Mais cela pose problème maintenant : peut-être que trouver d’autres opportunités de sensations fortes, en toute sociabilité et sans préjudices, serait tout simplement suffisant pour régler ses problèmes actuels, restreindre son impulsivité à un domaine là où c’est le bienvenu, voire serait un atout.


Ron, l’agresseur sexuel qui paraissait agréable et sérieux


Si précédemment on a vu comment les profils Neo Pi pouvaient aider à comprendre la complexité des personnes, ici il va permettre de lever des préjugés.

Ron est un homme marié de 35 ans, il a un enfant, et il s’est exhibé devant une adolescente dans un centre commercial. Ce n’était pas la première fois, il avait déjà été arrêté auparavant pour exhibitionnisme, ainsi pour qu’un vol à l’étalage, et il était connu pour fréquenter des prostitués et des bars à strip-tease.

Le psychologue le verra 4 jours après son arrestation dans un fort état dépressif avec idées suicidaires, car il a peur que son mariage s’effondre. Cependant, lui et sa femme ne rapportent pas dans le passé avoir eu des problèmes d’ordre conjugal ou sexuel, si ce n’est quelques difficultés de communication. Ron est également très apprécié à son travail dans lequel il a du succès auprès de ses pairs et une réputation de farceur. Durant l’entretien, entre les larmes et le désespoir, Ron arrive quand même à blaguer.

Le diagnostic initial porte sur l’exhibitionnisme et la dépression majeure en premier lieu, puis le psychologue a investigué les troubles de la personnalité :

« Les antécédents de Ron en matière de vol à l’étalage, de comportements sexuels illicites qui se sont poursuivis pendant son mariage et d’imprudence avec l’alcool au volant, ainsi que l’autojustification et le mépris des effets de son comportement illégal sur les autres, suggéraient des caractéristiques de trouble de la personnalité antisociale. Les caractéristiques du trouble de la personnalité borderline comprenaient son instabilité d’humeur accompagnée de projets suicidaires et d’une mauvaise estime de soi ; son impulsivité excessive dans la sexualité, le vol à l’étalage et l’alcool ; et des inquiétudes concernant l’abandon par sa femme et sa famille. Son style de personnalité semblait excessivement émotif et recherchait l’attention d’une manière clownesque, ce qui suggère des caractéristiques histrioniques. Des caractéristiques de trouble de la personnalité dépendante étaient également présentes dans sa recherche de l’affirmation des autres et son hypersensibilité à une éventuelle désapprobation, sa préoccupation et sa dévastation imaginaire si sa femme et son fils l’abandonnaient, et une tendance à laisser sa femme prendre toutes les décisions importantes pour la famille. »

Costa T Paul, Widiger A. Thomas, Personality disorders and the five factor model of personality, 2002

Il lui fait passer le MCMI, un questionnaire qui mesure les différents troubles de la personnalité selon le DSM. Ci-dessous ces scores au premier et second test (advenant après plusieurs mois de suivi) : (les scores au-dessus de 75 montres des patterns dysfonctionnels, au-dessus de 85 il y a potentiel trouble de la personnalité) :

Échelle MCMI (Millon Clinical Multiaxial Inventory Inventaire Clinique multiaxial de Millon)

1er test 2eme test
Schizoide (asocial) 60 51
évitante 77 46
dépendante 88 80
Histrionique 71 85
narcissique 47 67
antisociale 45 45
compulsive 54 63
passif-agressif 93 47
Schizotypique 53 68
Borderline 81 69
Paranoïaque 49 69
anxiété 102 76
somatisation 66 72
hypomanie 52 60
dysthymique 99 84
Abus alcool 79 55
Abus drogue 67 64
Pensée psychotique 60 60
Dépression clinique 71 43
Idées délirantes 62 57

Le rapport généré par ordinateur suggérait les diagnostics de trouble anxieux généralisé, de trouble dysthymique, d’abus d’alcool et trouble de la personnalité borderline (avec des traits dépendants et passifs-agressifs proéminents), mais ça ne correspond pas à Ron et le psychologue ajuste le diagnostic :

« Il a été décidé que Ron souffrait probablement d’un trouble de la personnalité mixte, avec des caractéristiques dépendantes, passives-agressives et histrioniques. »

Costa T Paul, Widiger A. Thomas, Personality disorders and the five factor model of personality, 2002

Progressivement, il est devenu moins déprimé (comme on le voit sur le deuxième test), parce que la source de la dépression venait de ses craintes d’être rejeté par sa femme et de ses procédures judiciaires qu’il avait du mal à supporter. Celles-ci étaient terminées au second test, et sa femme ne l’avait pas rejeté. Ainsi, bien que le psychologue ait travaillé avec lui sur la question de la dépression, il précise que la diminution de celle-ci n’était pas le fait de sa thérapie.

Au contraire, son attitude en thérapie était de plus en plus ouvertement problématique : il arrivait en retard, ne faisait pas les exercices demandés, loupait des rendez-vous, etc. Le psychologue se rend compte que le Neo Pi qu’il lui avait fait passer au début (mais dont il n’avait pas pris compte) était prédictible de cette attitude :

Le test de personnalité de Ron (ci-dessus) a révélé une combinaison de très basse agréabilité, une très haute facette chaleur et une très basse conscienciosité : autrement dit, ce patient savait montrer une image sociable et sérieuse, mais au fond était très désorganisé, détestant et méprisant les gens. Cela a permis au psy de comprendre qu’en fait, malgré une apparence de sociabilité, au fond, il ne comprenait absolument aucune réaction des proches autour de lui :

« Par exemple, Ron avait d’abord semblé très agréable en raison de son style de plaisanterie, de ses expressions de gratitude et de sa volonté de faire tout ce qui était recommandé pour améliorer sa situation. Mais plus tard dans le processus de thérapie, il était clair qu’il n’était pas vraiment une personne agréable. Il lui était difficile de ressentir ou d’exprimer de l’inquiétude pour sa femme ou son fils, bien qu’auparavant il ait pleuré de gratitude parce qu’ils ne l’avaient pas rejeté. Plus tard, il a semblé être généralement incapable d’initier des comportements positifs envers eux et, en fait, les a offensés de manière irréfléchie. Il est devenu critique à l’égard des professionnels impliqués dans ses soins, exprimant des évaluations (souvent injustifiées) négatives ou hostiles. Par exemple, il s’oppose à déclarer que sa thérapie précédente était principalement “b… s”6 et s’est vanté d’avoir menti à ses médecins dans le passé. Par implication, il exprimait des croyances similaires au sujet de sa thérapie actuelle ».

Costa T Paul, Widiger A. Thomas, Personality disorders and the five factor model of personality, 2002

Et idem pour sa basse conscienciosité, qui était imperceptible au début, car il était connu pour être un bon collègue :

« Au fur et à mesure que son humeur s’améliorait pendant le traitement, sa faible conscienciosité est devenue évidente. Il avait créé l’impression de Conscienciosité grâce à son dossier de travail sans taches. Bien que les retards et l’irresponsabilité ne semblaient pas être des problèmes de travail, la nature de son travail n’en faisait pas un bon test de conscienciosité. Il est devenu plus laxiste sur les rendez-vous, les reportant ou les annulant ou arrivant en retard. Il était également moins consciencieux dans la présentation de matériel pertinent lors des sessions ; il est devenu docile plutôt que d’être consciencieux ou responsable en s’examinant lui-même et sa situation. Il a commencé à négliger les règles qu’il avait observées plus tôt dans la thérapie (par exemple, éviter les situations dans lesquelles il aurait pu s’exhiber). Auparavant, il avait évoqué des sujets de discussion, alors que plus tard, il a présenté des éléments moins favorables qu’en réponse à des demandes directes. Ces changements dans ma conceptualisation de lui pourraient sembler être liés à des problèmes changeants au cours de la thérapie, tels que le transfert. Mais les résultats similaires des deux tests avec le NEO-PI indiquent que ces facteurs de personnalité étaient présents au début de la thérapie et n’ont pas changé. Ainsi, le test NEO-PI a en fait fourni des informations qui n’étaient pas évidentes dans tous les aspects dramatiques de la présentation initiale – les aspects de la personnalité “normale” de Ron qui étaient quelque peu masqués par les problèmes de dépression, de comportement sexuel compulsif et tous les stress associés à l’arrestation et aux processus médico-légaux. »

Costa T Paul, Widiger A. Thomas, Personality disorders and the five factor model of personality, 2002

Le psy a pu grâce à ces informations recalibrer sa thérapie, ces préjugés concernant le sérieux ou la sociabilité de Ron étant levés (pour faire apparaître le contraire). Il précise aussi que contrairement à d’autres tests, même lorsque les résultats peuvent avoir une apparence négative, les personnes sont plus promptes à l’accepter et à comprendre les résultats, ils sont rarement en désaccord.

Le psychologue a retesté Ron après 4 mois de suivi, les points plus clairs et floutés sont des points qui ont disparu, ceux plus foncés représentent une hausse :

L’analyse d’un Neo Pi peut donc être riche en informations, en compréhension de la personne et peut éviter de voir l’autre au travers d’idées préconçues/de préjugés ou d’attentes. Cela ne paraît pas inutile, cependant est-ce qu’un psychologue, voire même un proche en viendrait aux mêmes conclusions, même sans test ? Est-ce utile pour le patient pour surmonter ses problèmes, ou n’est-ce juste qu’un outil servant la pratique du psychologue ? Il nous manque un élément de taille pour affronter ces questions : ainsi la prochaine fois on entrera dans la théorie, ce qui nous donnera les règles du jeu de la personnalité selon la perspective dispositionnelle.

La suite : ♦PP5 : LA PERSONNALITÉ SELON LA PERSPECTIVE DISPOSITIONNELLE

 


Notes de bas de page


La totalité de la bibliographie de ce dossier est présente ici : https://www.hacking-social.com/2023/04/03/%e2%99%a6ppx-sources/ 

1Piedmond The revised neo personality inventory clinical, 1998

2Thérapie Comportementale et Cognitive

3Sentiments déplaisants et dérangeants d’inconfort émotionnel ou mental : tristesse, anxiété, insatisfaction, de la tension, irritabilité, etc.

4À mon sens.

5J’ai mis certains propos en rouge, car on y reviendra de façon critique plus tard. Comme vous pouvez le deviner, il y a quelque chose qui, aujourd’hui, n’est pas forcément vrai au vu des études. Barbara pourrait en principe changer (grâce à l’aide thérapeutique, un changement d’environnement social, de nouveau rôle social, etc.) et diminuer ces niveaux de névrosisme, ce n’est pas dans sa « nature » d’être ainsi.

6Il s’agit sans doute d’une insulte, mais je n’ai pas réussi à trouver à quoi cela correspondait.

Viciss Hackso Écrit par :

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16 Comments

  1. Anonyme
    26 avril 2023
    Reply

    « b.s. » : abréviation courante de « bullsh*t » (j’enlève le « i » au cas où le message serait censuré par quelque serveur. C’est en effet une vulgarité pour dire en de termes plus adéquats : « n’importe quoi ».
    Voilà !

    • Viciss Hackso
      27 avril 2023
      Reply

      Ah mais oui ! Merci 🙂

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