★ Hacker une conférence


Le livre « Manuel de communication-guérilla » nous offre d’excellents exemples concrets de ce que nous nommons hacking social :  l’événement décrit se déroule en Allemagne, lors d’un meeting de campagne (CDU) du ministre fédéral de la défense, avec un public de 150 personnes. Si la mécanique sociale n’avait pas été « hackée », l’événement aurait donné ceci :

« Un meeting de campagne parfaitement normal. Les portes s’ouvrent, les spectateurs font leur entrée, se saluent, bavardent. Peu à peu, la salle se remplit. La sécurité s’affaire à sécuriser. La première rangée est réservée, la salle est pleine. Attente, toussotements, murmures étouffés. Monsieur le Ministre pénètre dans la salle, accompagné de Monsieur le Responsable local et de Madame la Députée. Dans leur sillage, des messieurs portant des serviettes en cuir. Les trois personnalités montent sur la scène et s’installent à la table tandis que leur suite se répartit les chaises libres de la première rangée. Silence. Tous les regards convergent vers l’avant. Le responsable local salue le public, les huiles et le ministre, gratifiant ce dernier de ses remerciements appuyés. Il souligne l’importance du dialogue avec les citoyens et encourage le public à poser des questions une fois le discours achevé. Il passe la parole au ministre, puis se rassoit. Applaudissements polis. Monsieur le Ministre monte à la tribune. Applaudissements plus chaleureux. À cet instant, quelques trouble-fête se font entendre dans la salle, mais leur expulsion s’effectue sans tarder et sans grabuge. Le discours commence. Trois quarts d’heure plus tard, le ministre a fini sa démonstration. Applaudissements chaleureux. Le ministre se rassoit. Le patron local du parti peut alors lui exprimer sa gratitude et déclarer le débat ouvert. Après quelques moments d’hésitation, une demi-douzaine de citoyens se relaient au microphone pour formuler brièvement leurs questions. Un technicien accourt de temps en temps pour régler des problèmes de son. Le ministre répond à toutes les questions avec précision et compétence. La séance dure une demi-heure, après quoi c’est à la députée de prendre la parole. Elle regrette que l’heure soit déjà si avancée et prend congé en remerciant toutes les personnes présentes, et surtout Monsieur le Ministre, que nous remercions tout particulièrement. L’assistance, satisfaite, quitte la salle en bon ordre. »

MANUEL DE COMMUNICATION-GUÉRILLA, AUTOMONE A.F.R.I.K.A. GRUPPE, Luther BLISSETT, Sonja BRÜNZELS, 2011

Tout le monde suit les normes implicites telle qu’applaudir au bon moment, ou écouter attentivement, et les seuls trouble-fêtes ont lamentablement échoué leurs tentatives trop offensives. Comment alors troubler cette fête avec succès ? Comment faire en sorte que cette machinerie sociale bien rodée, qui plus est en présence d’autorités diverses, soit détournée, que son résultat soit autre ?

 

« Tout se déroule comme d’habitude, le remplissage de la salle, l’entrée en scène des protagonistes. Quelque vingt-cinq spectateurs piaffent d’impatience, ce que, fort heureusement, personne ne remarque. Au moment où le responsable local se dirige vers la tribune et que se fait un silence religieux, une femme se lève : « On étouffe ici, dit-elle, il faudrait ouvrir les fenêtres. » « Les gens n’ont qu’à éteindre leur cigarette ! » s’énerve quelqu’un dans la foule alors que personne ne fume. Un bénévole se précipite pour entrouvrir les fenêtres, sous les applaudissements du public »

MANUEL DE COMMUNICATION-GUÉRILLA, AUTOMONE A.F.R.I.K.A. GRUPPE, Luther BLISSETT, Sonja BRÜNZELS, 2011

       C’est un premier hack : les normes sociales implicites intégrées en chacun de nous, sont bafouées par cette plainte « on étouffe ici !« . On ne se plaint généralement pas devant tout le monde des conditions climatiques lors d’un meeting en présence d’autorités. Cependant, toute la subtilité de cette plainte est qu’on ne peut pas la considérer comme « trouble fête », elle peut être légitime, même si elle donne à l’assistance une impression de bizarrerie. La sécurité ne met pas dehors quelqu’un qui serait gêné par la chaleur d’une salle. De même, celui qui se plaint de cigarettes qui ne sont pourtant pas allumées n’a pas un comportement ouvertement répréhensible, les autres peuvent le juger négativement ou le trouver étrange, mais là encore cela ne suffit pas pour l’éjecter de la salle. Les applaudissements au bénévole sont également un hack : ils rendent important un fait qui ne l’est pas, et ce par des applaudissements qui rehaussent un évènement qui plus est banal, voire absurde.

 

« Le problème ayant été réglé à la satisfaction générale, le responsable local de la CDU peut enfin saluer l’assistance et célébrer l’âge d’or qui commence : “Le communisme, c’est fini !” Cette sentence déclenche une très longue et très bruyante salve d’applaudissements. Lorsqu’il peut enfin reprendre la parole et la céder au ministre, une femme assise près de la fenêtre l’interpelle au passage : “S’il vous plaît, il y a des courants d’air !” Murmures approbateurs dans la salle. Un bénévole ferme aussitôt la fenêtre, annonçant la montée du ministre à la tribune. Applaudissements. Le ministre remercie son public. Applaudissements plus forts. Le ministre remercie à nouveau, sur quoi les applaudissements redoublent de vigueur. Le ministre cesse enfin de dire merci, les applaudissements s’arrêtent. Il commence son discours, mais il n’a pas terminé sa première phrase que déjà c’est l’ovation, délirante et interminable. Exaspéré, le ministre demande au public de cesser d’applaudir car il voudrait commencer son discours. Les applaudissements refluent et le ministre évoque l’action courageuse des troupes allemandes. Cette fois, pas d’applaudissements. »

MANUEL DE COMMUNICATION-GUÉRILLA, AUTOMONE A.F.R.I.K.A. GRUPPE, Luther BLISSETT, Sonja BRÜNZELS, 2011

La norme sociale implicite guidant les applaudissements est complètement hackée : aucun de ces clappements de mains ne sont appropriés, ils perturbent le ministre, mais on ne peut pas accuser les gens de leur enthousiasme. La sécurité ne peut pas les arrêter car tous applaudissent et on n’éjecte pas des fans enthousiastes, même si leur enthousiasme est complètement décalé.

Est-ce que tous les membres du public étaient des activistes ? Non, l’applaudissement peut être généré par quelques activistes, le reste du public peut les suivre car ils ont enclenché le signal pour applaudir. Le public se conforme à l’attitude qui lui paraît majoritaire.

 

 

« Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans le comportement du public. Chaque fois qu’un spectateur manifeste son approbation par des applaudissements timides, d’autres s’y mettent aussi et applaudissent à tout rompre. C’est vrai surtout quand le ministre s’engage dans des considérations particulièrement ennuyeuses : chacune d’elles, et elles sont nombreuses, récolte automatiquement des explosions de joie, qui durent juste assez longtemps pour embarrasser l’orateur, mais pas assez pour motiver une accusation de sabotage. Quelques spectateurs font néanmoins entendre leur mécontentement : “Les gens devraient arrêter d’applaudir, on est là pour écouter Monsieur le Ministre, pas pour taper dans les mains !” L’intéressé, qui ronge son frein, semble partager ce point de vue. Parmi les messieurs importants du premier rang, certains sourient du coin des lèvres. L’ambiance devient houleuse. Ici et là fusent des “Silence !” qui ne contribuent pas à dissiper la confusion. Alors que plusieurs jeunes persistent à applaudir avec enthousiasme, le colérique M. Schulz s’emporte et invective les gêneurs. Son voisin tente de le raisonner : “Arrête, espèce d’idiot, sinon c’est toi qui vas déranger tout le monde !” M. Schulz ne l’entend pas de cette oreille, mais son épouse finit par le calmer. Quelques sièges plus loin, M. Schmidt desserre son nœud de cravate et s’écrie à la cantonade : “C’est la faute à la télévision !” Il faudra soixante minutes au ministre pour venir à bout de sa démonstration. Il sera peu applaudi, le public s’étant lassé de lui témoigner son affection. »

Le point de vue a été complètement décentré : le public se concentre désormais sur ses propres sujets étranges, s’accusant les uns envers les autres. Les activistes aident à créer des phénomènes sociaux singuliers, sans pour autant se compromettre, en se comportant d’une façon non répréhensible et qui pourrait être perçue normale dans d’autres situations, mais qui ici empêche le meeting de réussir.

« On en vient au “débat”. Une longue file d’attente trépigne derrière le micro. Un membre des Jeunesses de la CDU pose une courte question à propos des responsabilités de l’armée fédérale. Le ministre lui répond avec précision et compétence. Puis une femme l’interroge sur la notion de “crise” mentionnée dans son discours. Elle a une théorie à ce sujet : c’est souvent en début d’année que les couples se séparent. En tant qu’expert des situations de crise, Monsieur le Ministre peut-il nous donner son point de vue ? L’intéressé se concentre pour répondre avec humour, mais sa tentative se révèle peu concluante. C’est maintenant au tour de la jeune femme séduisante et superchic de s’emparer du micro. Elle se fait bien du souci quant à l’avenir de nos troupes, qui ne trouvent plus à recruter en raison d’une natalité dramatiquement trop faible. Aussi propose-t-elle que les députés célibataires du Bundestag donnent leur sperme inutile à une banque prévue à cet effet, afin de garantir le renouvellement générationnel de nos soldats. Un membre de la sécurité se précipite sur la présumée provocatrice pour l’expulser. Elle a pourtant un bras dans le plâtre. Une dame d’allure respectable s’en émeut et prend la défense de la victime. »

MANUEL DE COMMUNICATION-GUÉRILLA, AUTOMONE A.F.R.I.K.A. GRUPPE, Luther BLISSETT, Sonja BRÜNZELS, 2011

L’activiste ne doit pas être repéré en tant que tel, donc il est ici subtil en tenant un rôle qui pourrait être réel, celui du participant à côté de la plaque qui a des théories décalées. Ce décalage ne peut pas être accusé sans que le ministre passe pour un intolérant ou se moquant de ses fidèles admirateurs, alors le hack réussit : le ministre est déstabilisé, son service de sécurité aussi. Le fait que la femme « décalée » (mais habillé de façon très classe) soit arrêtée déclenche des réactions en chaine qui elles aussi sabotent le meeting.

« C’est alors que M. Schmidt bondit de sa chaise et vocifère de plus belle, le visage cramoisi : “C’est la faute à la télévision !” Un membre de la sécurité le prie craintivement et fort poliment de quitter la salle. Il n’en faut pas plus à Mme Schmidt pour glapir d’un ton hystérique : “Pas de violence ! Nous vivons en démocratie tout de même !” L’agent capitule et court se mettre à l’abri. Quelqu’un réclame la réouverture de la fenêtre. Le public tente de restaurer un semblant de calme dans ses rangs, mais rien ne semble pouvoir freiner le chahut. Désorientée, la femme sensible d’âge moyen rate son intervention au micro, mais personne ne s’en rend compte. Les quatre militaires [faisant partie du public] se consultent et analysent la situation en termes professionnels : “Qui est l’ennemi, qui en fait partie ?”

À la tribune, le ministre est en train de perdre sa contenance : “Vous devriez au moins avoir le courage de débattre !” crie-t-il à l’intention d’on ne sait qui. Il prévient qu’il ne répondra dorénavant plus qu’à des questions sérieuses. Un jeune homme d’allure tout à fait sérieuse – malgré ses cheveux longs – s’avance alors pour lui poser une question incohérente et fort compliquée, tenant en une seule phrase très longue, d’où émergent les mots “élargissement de l’Otan” et au moins dix-sept pays ex-soviétiques dont nul n’a jamais entendu le nom. Après quelques secondes d’hésitation, le ministre choisit de répondre à la question avec précision et compétence et fait donc état de réflexions sérieuses et importantes menées à ce sujet. Personne n’a rien compris. Un blanc-bec en costume et cravate bégaie une question maladroite sur l’engagement des troupes allemandes en Somalie. C’en est trop pour le ministre, qui hurle : “Assez de ces questions sans queue ni tête !” Les Jeunesses de la CDU viennent de perdre une recrue. »

Après une heure de « débat », la députée peut enfin prendre la parole. Elle déplore que les sympathiques habitants de cette jolie bourgade aient vu leur soirée gâchée par une poignée de vauriens venus d’on ne sait où. Le ministre quitte dignement la salle tandis que résonnent en chœur slogans et chansons : « Nous sommes le peuple, tu es le chef ! C’est Gugusse avec son violon qui fait danser les filles, qui fait danser les filles ! » Après quoi tout le monde se retrouve à l’extérieur pour le rendez-vous traditionnel avec le photographe du village. »

MANUEL DE COMMUNICATION-GUÉRILLA, AUTOMONE A.F.R.I.K.A. GRUPPE, Luther BLISSETT, Sonja BRÜNZELS, 2011

Le hack est une réussite. Le meeting finit par ressembler à une interaction sur Internet, avec ces trolls, ces comportements inappropriés, ces personnes jouant un rôle se confondant avec les authentiques délirants, on ne sait plus qui est sérieux et qui ne l’est pas, on ne sait pas qui est volontairement décalé. En résulte que l’autorité n’arrive plus a réagir convenablement et finit par ternir elle-même son image. Le public a pris toute la place, l’autorité a perdu de son pouvoir attentionnel grâce aux activistes ayant centré le point d’attention sur la fenêtre qu’il fallait ou non ouvrir, entre autres.

Les auteurs ne parlent pas de hacking social, mais de grammaire culturelle, cette grammaire étant le code implicite de notre monde social, ces normes que l’on suit tous par conformisme, par peur de déplaire, par soumission à l’autorité ou simplement par habitude. L’idée est de ne pas suivre ces codes, et ce de façon subtile, sans mouvement offensif direct envers la cible, avec des comportements qui ne peuvent pas être répréhensibles : être enthousiaste au mauvais moment, se préoccuper de questions mineures, avoir des questions excessivement intelligentes, mais provoquant un ennui majeur, faire part de préoccupations insensées, etc. Si certes, « applaudir » ne semble pas a priori une action épique d’activisme, il n’empêche que la compréhension de l’influence sociale que ce mouvement génère peut s’avérer une arme pacifique d’invalidation de meeting : c’est pourquoi nous nous pencherons très régulièrement sur ce qui parait être des détails du fonctionnement de notre société, mais qui expliquent les grandes manipulations et autres formatages, dont les effets peuvent être coupés ou détournés pacifiquement et avec efficacité.

Nous vous conseillons très largement la lecture du manuel de communication guérilla (disponible en ligne) qui fourmille d’exemples de la sorte et s’avère particulièrement inspirant. Globalement, tous les livres de cette maison d’édition sont très riches d’enseignement pour toute personne souhaitant s’émanciper et on ne peut qu’applaudir l’initiative de tous les laisser librement disponibles en ligne.


10 ans après avoir publié cet article  :


 

  • On a corrigé un peu la mise en page, et changé le titre de « Le hacking social, oui mais concrètement ? » à « Hacker une conférence ».

 

  • Ces techniques de hack social sont particulièrement « grises » autrement dit elles peuvent servir pour le meilleur (s’opposer à la destructivité, protéger le plus grand nombre) comme le pire (s’opposer à une conférence qui pourtant apportait quelque chose de bon pour le plus grand nombre).

 

  • Jouer un autre jeu que celui attendu et ce, avec quelques simples petites variations comportementales réalistes mais qui change toute la dynamique sociale, est vraiment une mécanique que l’on a retrouvé partout ensuite, que ce soit dans le cadre de la désobéissance altruiste, dans le fait d’aider autrui contre le harcèlement/les exploitations/les dominations, etc.

 

  • Nous avons eu l’opportunité de mettre en œuvre la tactique des applaudissements pour stopper une formidable actrice présente au THSF 🙂  :

  • On retrouve aussi ce hack des conférences dans notre article sur le trolling, de façon encore plus grise et chaotique car les intentions y sont très difficiles à déterminer :

Et nous avons aussi parler de ces tactiques de l’OSS dans une conférence :

  • On pourrait se demander que faire si on est cible de ce genre de crack social : si le cadre est rigide et protocolaire on peut en sortir pour s’adapter et surfer sur le chaos en toute flexibilité (quitte à troller les trolls). Ou encore on fait comme ces conférenciers qui ont plutôt bien réagi  :

Viciss Hackso Écrit par :

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15 Comments

  1. Lawrence
    2 décembre 2013
    Reply

    Votre article me rappelle une émission , « action discrete » (je crois pas que ça existe toujours). J’avais vu un passage ou ils intervenaient durant les débats sur « l’identité nationale », ils faisaient exprès de poser des questions connes, parfois de donner des avis racistes. Les gens dans le public n’était même pas choqué, il a fallu qu’ils aillent loin dans la provoc avant de se faire virer. Un peu comme dans cet article, on peut repérer et révéler les groupes racistes, ceux qui acquiesent bêtement à des propos horribles.
    Le danger de notre époque, c’est qu’on croit que les descriminations en tout genre sont finis, alors qu’elles sont bien présentes, pire qu’avant, mais elles sont mieux cachés. Que les gens croient aujourd’hui que le FN a changé par exemple, ca me fait hurler. Ou nous faire croire que l’homophobie c’est une opinion comme une autre…
    Bref, soyons pas dupe!

    • 2 décembre 2013
      Reply

      En effet, « action discréte » fait du hacking social à sa façon aussi, par la provocation et une forme de trolling IRL. On en reparlera certainement ici, car certains de leurs coups étaient fort intéressants. Concernant le racisme, l’homophobie c’est vrai qu’en ce moment on a l’impression d’un énorme boom des discriminations, des préjugés etc, mais la presse en joue également : on entend toujours un chien qui aboie mais les 100 chiens qui n’aboient pas semblent ne pas exister. Les médias ne s’intéressent qu’aux chiens qui aboient. Donc, oui le racisme et l’homophobie sont gravissimes, très présents, on les voit en gros plan, « décomplexés » ou « faussement lissés » comme Marine a réussit à lisser en apparence son parti, mais attention à l’image qu’en donne les médias : je doute que tous les français soient aussi peu réfléchis. Du moins, on l’espère très fortement.

  2. 3 décembre 2013
    Reply

    Cette forme de hacking social avait pour nom « Graine de Chaos », il y a quelques années. Elle est réalisable lors de meetings et autres réunions qui ne sont pas trop grosses. Il faut un échelle humaine. Je déconseille vivement de faire ça lors des universités d’été des différents partis – qui, entre-nous soit dit, ne se déroulent jamais au plus près du peuple; a-t-on jamais vu une telle réunion au pied des tours de Seine Saint-Denis, ou à Bron? Et ça nous vend du social!

    Pour ce qui est des médias, là, j’avoue, on touche le fond (du problème). Cela fait un certain temps que je ne les crois plus, mais ils sont encore nombreux les décérébrés qui digèrent leur repas du midi devant JP Pernaut. D’un autre côté, ce n’est pas lui qui raconte le plus d’inepties…il ne donne aucunes informations! Les médias – télé, radio, presse écrite, web – sont des prestidigitateurs. Par exemple, aujourd’hui ils vous ont dit qu’une femme avait été poignardée par un gosse de dix ans (schocking), tout en ne vous disant rien sur la culbute de la bourse (-2.65%…je me marre, et tout ça parce que les traders sont suspendus à la décision de la FED. Ils attendent une décision d’un organisme qui gère le dollar US, qui lui-même ne vaut rien!). Un magicien attire votre attention sur sa main gauche pendant qu’il sort sont lapin du manteau de la droite afin de le mettre dans son chapeau, pour finalement le sortir aux yeux de tous; c’est le clou du spectacle, merci Messieurs-Dames, n’oubliez pas l’artiste (les carottes ça coûte cher), à la prochaine. Les médias font exactement le contraire: Il vous disent « vous avez vu le dernier Aïe-Phone? », tout en ne révélant rien sur les lois qui seront votées le jour même à l’assemblée, sans votre consentement, of course.
    Par le peuple, pour le peuple? Mon Q!

    Mais il est très facile de se débarrasser des médias, il suffit de ne plus les lire/écouter/regarder. Le journal du coin? 1€/jour multiplié par 365jour…je vous laisse faire le calcul. Pour la télé, je vous conseille deux choses:
    1- Jetez-la par la fenêtre, et profitez-en pour aller faire une petite promenade en famille, pas cher, bon pour la santé, et convivial.
    2- Jetez-la par la fenêtre, et faites des gosses. Je ne vous donne pas de notice d’emploi, je suis sûr que vous savez faire…
    Je sais, vous allez me dire: « Ma télé!!! ». Ben oui, il faut savoir faire des sacrifices. L’anti-matérialisme fait parti du hacking social. Ne vous méprenez pas, je ne fais pas parti des intégristes du retour aux cavernes, sans rien…Je ne prône pas non-plus la déconsommation à outrance, mais il y a des priorités plus importantes que la taille de l’écran plat – que l’on ne sait toujours pas recycler!

    Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée/nuit…

    Salutations…

    • Machin
      8 avril 2015
      Reply

      Merci !! L’article m’avait justement rappelé cette vidéo et impossible pour moi de remettre la main dessus

    • MZ
      28 novembre 2016
      Reply

      Je retombe par hasard sur cet article, quelques années plus tard, et je vois que le lien que j’avais posté est mort.

      Le voici de nouveau : https://www.youtube.com/watch?v=UMDRs_ThyKo

      C’est la dernière scène du film de Pierre Carles « Hollande, DSK, etc. », qui commence à 1h15 et 40 secondes et qui montre un très bel exemple de Hacking Social.
      Une belle source d’inspiration pour les meetings politiques ! 😉

      • Kinemu
        16 mars 2018
        Reply

        Ton lien est de nouveau mort :'(

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