Il ne vous aura sans doute pas échappé l’actualité du projet de loi sur le travail, parfois nommé projet de loi El Khomri. Jusqu’ici, nous avons pris soin à ne pas nous précipiter sur des questions d’actualité, car nous pensons qu’il est toujours préférable de prendre du recul, d’avoir le temps nécessaire pour poser une réflexion durable et ouverte. Pour autant, nous pensons aussi qu’il est essentiel de ramener les problématiques sociales et sociétales en partant du concret, de l’ici et maintenant, de la vie quotidienne de chacun, selon ses propres perspectives. Nous pensons qu’il est nécessaire à la réflexion d’y associer conjointement l’action.
Globalement, ce projet de loi sur le travail renforce les valeurs et conceptions du travail que nous avons toujours combattues. Nous sommes sur des aspects principalement techniques, favorisant davantage la souplesse des entreprises sans prise en compte suffisante du travailleur (ou du chômeur), déniant les difficultés et les dérives actuelles dans le monde professionnel, et fixant toujours pour objectif l’emploi pour l’emploi, au nom de la croissance, de la compétitivité, quitte à accentuer davantage la précarité.
Sur le blog et la chaîne Horizon, la question du travail est pour nous centrale, que ce soient les dérives et excès de l’organisation du travail, d’un rationalisme économique paradoxal, des conséquences psychopathologiques, de ses leviers idéologiques, quand ce n’est pas parfois ses valeurs quasi-religieuses (culte du sacrifice, de la souffrance par l’effort)…
De ce projet de loi, il est important de lui apposer le quotidien de chacun, de rappeler ce qu’est le travail, non pas en partant de lois, de statistiques, mais en mettant en avant des témoignages, le quotidien de chacun. Le « concrètement », c’est vous, ce que vous vivez !
Pour ces raisons, nous soutenons l’initiative #Onvautmieuxqueça.
Racontez-nous votre quotidien, en vidéo, audio, par texte ou autres, avec le Tag #Onvautmieuxqueça. Nous les partagerons sur de multiples plateformes, chaînes, blog, réseaux sociaux.
Si vous souhaitez voir les différentes postures/idées/pistes vis-à-vis du travail d’hacking social, voici ce que nous avions produit à ce sujet :
- Sur le chômage : http://hacking-social.com/2014/01/30/chomage-solution-crise/
- Sur les questions de pouvoir : http://hacking-social.com/2014/06/02/et-toi-tu-serais-comment-si-tu-avais-du-pouvoir/
- Sur une stratégie de management assez psychopathe : http://hacking-social.com/2014/12/01/hacker-le-chef-psychopathe-la-theorie-des-allies/
- Sur une manipulation via l’engagement : http://hacking-social.com/2014/04/02/idclic-de-france-telecom-orange-un-exemple-de-manipulation-mentale-par-lengagement/
- Sur un management sain : http://hacking-social.com/2014/06/10/un-management-sain-si-si-cest-possible/
- Sur les retards (article qui a du succès le matin:D) : http://hacking-social.com/2013/12/13/les-retards-au-travail/
- Sur l’ennui : http://hacking-social.com/2015/06/15/bore-out-transformer-lennui-mortel-en-revolution-personnelle/
- Sur Milgram, parce que la soumission à l’autorité, au travail c’est un thème majeur : http://hacking-social.com/2014/10/07/de-lautorite-lexperience-la-plus-terrible-de-la-psychologie-restera-toujours-dactualite/
- Sur le badge en entreprise : http://hacking-social.com/2014/01/03/badges-entreprise/
- Et le plus gros pour la fin, le dernier chapitre de l’homme formaté sur le travail, gros morceau plein de témoignages sur des abus, des manipulations, du harcèlement… mais qui donne aussi des pistes pour les contrer ainsi que des exemples positifs à la fin : http://hacking-social.com/2015/05/28/lhomme-formate-manipulations-commerciales-mediatiques-et-professionnelles/
Je soutien le mouvement, c’est un très bonne initiative, pour défendre nos droit !
Une fois de plus internet se réveille.
En considérant les réflexions des chômeurs libres et libérés, auquel j’ajoute une grosse pincée du Réseau Salariat ét de B. Friot, je me permets une proposition de correction d’une vilaine Coquille capitaliste :
« Suffisante du travailleur (ét du chômeur) » => (Comprenant les chômeurs, cf. N’importe quelle source selon vos goûts 🙂 )
anticapitalistement votre.
Tout d’abord, un grand merci pour ces jeunes youtubeurs, youtubeuses, blogueurs etc… qui ont consacré un peu de leur temps pour faire un point sur cette nouvelle réforme du Code du Travail, absurde.
En août dernier, une inaptitude du médecin du travail a été déclarée à mon encontre à la suite de pressions intenses sur mon lieu de travail. Oui…. J’ai du partir à la suite d’une situation devenant intenable sur le long terme, des agissements répétées jour après jour jusqu’à épuisement. Il m’était impossible de m’exprimer, on me refusait tout contact (ne serait-ce que visuel), on me renvoyait à ma place avec des gestes méprisants, j’ai demandé un rendez-vous à ma directrice qui a refusé de m’écouter préférant me traiter d’éternelle victime.
Après un dévouement de 25 ans dans un métier que j’ai aimé, j’ai craqué, détruite, épuisée mentalement et physiquement.
Aujourd’hui, vous connaissez tous les difficultés pour retrouver du travail. Inscrite au Pôle Emploi, vous êtes isolée derrière un sîte sans aucune aide du Pôle Emploi, et, vous devez faire face seule. Une plate-forme avec des conseillers qui mettront 10 minutes à répondre aux appels tellement ils sont chargés, des messages continuels du site qui vous notifieront continuellement que « vos abonnements sont restrictifs » alors que vous avez demandé 4 métiers différents, sans base de salaire, dans deux départements etc…*:) Heureux
De plus, je suis malentendante. Les employeurs considèrent le sourd, le malentendant comme un handicapé. Je refuse d’être considérée comme une personne handicapée qui vit dans le silence, je communique tout aussi bien qu’un entendant.
Voici les quelques lignes de mon témoignage qui reste encore un peu douloureuses. Alors !!! Vous voulez toujours appliquez cette réforme !!! Rendre la vie au travail encore plus pénible qu’elle ne l’ait !!!
On vaut mieux que ça !!!!
Les conditions de travail en ce moment, c’est du grand n’importe quoi…. ca fait plaisir de voir que les gens se réveillent progressivement, pour enfin dire merde au gouvernement.
Sans vouloir généralisé, mais il faut se rendre à l’évidence, le mépris, l’indifférence, la domination, le harcèlement du patron sont les conditions de travail de beaucoup d’entre nous aujourd’hui.En deux mots LE POUVOIR de te garder ou de te virer, à toi de choisir tu plis ou tu casse.Il ne m’a pas eu, je ne me suis pas écrasée mais par contre j’en aie bien chier, très largement mis sur la touche par les trois quart de mes collègues.
Diviser pour mieux régner, technique pour, sur le long terme faire démissionner les « mauvais » éléments, je parle de ceux qui ne vont pas à quatres pattes « sous » les bureaux.
Ce qui est dramatique c’est ce triste pouvoir que ce donne certain patron en toute impunité.
Parole d’un de mes patrons mois à chaque fois que je vais au prud’homme je gagne, du con viens, on y va……..lui il s’est fait virer du groupe, moi j’y suis encore pourtant il était super top…..
Alors oui allez y, défendez-vous face à ce gouvernement qui veut leurs donner encore plus de pouvoir sous prétexte qu’il n’y a pas de boulot pour tous.
Après il sera trop tard.
Bonjour,
Je vais aujourd’hui témoigner sur mes début dans la vie active.
On m’avait alors proposé un emploi un peu en dessous mes compétences et diplomes mais qui était quelque chose que j’avais envie de faire. J’avais fait fi de toutes les personnes qui me disaient : « Accepte le premier travail qu’on te proposera, à notre époque c’est difficile d’avoir un travail. blablabla ». J’avais d’ailleurs refusé un emploi d’un certain grand de la téléphonie/internet qui a connu une vague de suicide, emploi qui m’avait été présenté ainsi dans les grandes lignes : « est ce que vous supportez bien le stress? Parce que votre N+1 va vous pousser à bout, sera toujours derrière vous à vous relancer et à vous crier dessus pour plus de résultats ». J’avais refusé et finalement accepté un emploi de sous-traitant qui me plaisait bien.
Au début tout va bien, et puis au fur et à mesure, on nous inonde de mail de statistiques, on sors des stats pour comparer le nombre d’appel que tel collègue a pris, le nombre d’incident que tel autre à fermé, etc. Le ressenti utilisateur? Aucun intéret. Tu as passé 3 jours sur un dossier? C’est pas grave s’il permet de résoudre des gros problèmes généraux car tu n’as fais qu’un dosier alors que Jean-Michel a clos 30 dossiers, même si c’était des installations. Bien sur Jean-Miche avait bien fait son travail, on avait juste chacun fait un travail différent qui était ressenti différemment par les utilisateurs. Et finalement c’est une multitude de choses comme ça, de harcelement : tu as passé 6 minutes de pauses au lieu de 5, tu as dépanné quelqu’un alors qu’on avait pas reçu de dossier, tu as fais tant de dossier ce mois ci en tant de minutes. Bien sur les stats généraux présentaient toujours des smileys verts souriant pour rassurer le client. Les SLA étaient toujours bons, les utilisateurs étaient satisfaits, le travail se passait dans de bonnes conditions, mais un chef c’est fait pour gueuler, pas pour travailler.
Au final, des démissions, des demande de mutations, etc. Mais un bon N+1 sait avoir l’air parfait aux yeux de ton N+2, du coup lui est irréprochable mais tous ses employés sont des incompétents.
J’ai donc fini par avoir un déclic et changer de job. Certains de mes collègues avaient réussi à le faire avant, d’autres ont mis plus de temps. Quand j’ai été à la médecine du travail après et que j’ai raconté à la demande de la médecin mon job inférieur, j’ai été diagnostiqué comme en dépression. Ah, c’était donc ça!
Cela fait maintenant 3 ans et demi que j’ai quitté cette entreprise. Je me suis donné les moyens et ai changé ma façon de voir les choses. J’ai accepté le chomage au lieu d’en avoir peur, le voyant comme une chance d’avoir le temps de trouver quelque chose qui me plait. J’ai préféré choisir ma vie en fonction de ce que j’aimais, travailler dans une entreprise où je me sens bien car tant qu’à passer 8h au même endroit, autant s’y sentir bien. Mon objectif n’est pas abouti et je compte me réorienter pour être encore plus en accords avec mes envies et mes principes.
La porale là dedans? J’ai appris la semaine dernière qu’enfin, des voix s’étaient élevé et que mon fameux N+1 était enfin reconnu pour ce qu’il était et qu’il avait été remplaccer par des personnes bien plus compétente, humaines et dotée d’une bonne réputation auprès de ses collaborateurs. Comme quoi, le retour de baton existe et cela fait plaisir.
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