⬛ Badge en entreprise : salarié mis à nu

C’est une banalité aujourd’hui que de porter ou de voir porter un badge nominatif sur sa poitrine. Déjà à l’école, à la rentrée, bien des professeurs, face à l’immense défi de mémoriser tous les prénoms et noms des élèves, demandent aux blondes tignasses de présenter un papier plié avec inscrit dessus nom et prénom. Au bout d’une semaine ou deux, ces papiers nominatifs disparaissent, le professeur ayant enfin lié prénom et visage. Lors de certains évènements -des séminaires, des conférences…- les participants présentent un badge nominatif afin de faciliter l’échange, mais aussi pour affirmer une certaine égalité et ouverture entre tous (une façon de dire « nous sommes tous à la disposition de chacun »).

Nous ne parlerons pas de ces cas-là, qui sont pour ainsi dire tout à fait légitimes et naturels. Nous voulons évoquer des cas plus précis, ceux des entreprises et autres institutions. Là encore, l’affichage du nom dans le monde du travail est monnaie courante : un rectangle nominatif accolé sur une porte (Docteur Machin, chirurgien dentaire), une plaque sur un bureau (très courant sur le bureau d’un proviseur à l’américaine), des badges de sécurité pour accéder à des zones sensibles (comme dans les centrales nucléaires, les prisons…). Nous ne voulons pas non plus parler de ces cas-là.

Alors de quoi voulons-nous parler?

Ce qui nous intéresse dans le monde de l’entreprise, c’est le port du badge (pré)nominatif uniquement (c’est-à-dire un badge qui affiche uniquement le prénom de l’individu, rien d’autre si ce n’est peut-être sa fonction ou le nom de son entreprise). Voilà en effet une pratique qui se répand de plus en plus. Vous remarquerez que l’on trouve ce genre de dispositif dans certains secteurs d’activités bien ciblés :

  •  Restauration rapide (comme à Mc Donald ou Quick)
  • En caisse dans les grandes surfaces
  • Certains grands magasins de meuble, de déco ou de bricolage
  • Certaines chaînes de vêtements et lingeries
  • Et autre grande chaîne (grand magasin de sport…)

Faites-en l’expérience, quand vous allez dans ce type de magasin ou de restaurant, vous remarquerez que beaucoup de ces salariés portent des badges (pré)nominatifs.

Mais à quoi servent ces badges? Pourquoi les porter? À qui sont-ils destinés?

Il semble que ces badges soient à destination des clients, or il ne viendrait pas à l’esprit d’un client sensé et respectueux d’interpeller un vendeur qu’il ne connait pas par son prénom : «  Hé, Mickaël, j’aurais besoin d’un renseignement sur ce canapé ». Sans compter les petits rigolos éméchés, généralement en restauration rapide, qui s’amuseraient à harceler une pauvre caissière démunie : « Hé, Caroline, tu vas me mettre un Big Mac et une bière ! ». L’usage de son prénom de la part d’un inconnu est généralement reçu par le salarié comme une insulte, une forme de mépris.

Si le badge prénomatif n’a pas une telle fonction, on pourrait alors supposer que le port de tels badges consisterait plutôt à identifier plus facilement les vendeurs en cas de plainte d’un client ou d’une faute quelconque, ce qui obligerait les employés à prendre leur responsabilité. Or, inutile de recourir à l’usage du prénom pour identifier un salarié en entreprise. Si un client porte plainte contre un vendeur par exemple, il est aisé pour l’employeur de retrouver le fautif sans recourir au prénom puisque l’horaire et le rayon informés par le plaignant suffisent, sans oublier les tickets de caisse qui permettent de remonter directement aux caissiers sans que le client soit pour autant informé de l’identité de celui qu’il accuse. Ce badge ne semble donc pas être à destination du client, en aucun cas, que ce soit pour l’interpellation (aucun client n’interpelle un vendeur par son prénom, à moins de le connaître ou de faire preuve d’irrespect), ni pour une plainte (un ticket de caisse suffit pour identifier le caissier, et dans le cas d’un vendeur-conseillé, il suffit d’avoir l’heure approximative et le rayon pour le retrouver, rien de plus simple).

Si le badge n’est pas à destination du client, peut-être l’est-il pour les employés entre eux ou pour les supérieurs de l’entreprise : il s’agirait simplement de faciliter la mémorisation des prénoms entre collègues, un peu comme le professeur en début d’année demande à ses élèves de présenter temporairement leurs noms. Pourtant, ces badges (pré)nominatifs sont portés, en théorie, tout le temps dans l’entreprise, quelle que soit l’ancienneté.

Dernière hypothèse alors : ces badges sont une manière d’instaurer un climat de convivialité, d’égalité, chacun se rendant disponible aux autres en affichant son prénom (comme dans certains séminaires). Sauf que lorsque l’on grimpe l’échelle hiérarchique, ce badge (pré)nominatif disparaît. Les badges sont généralement réservés au plus bas de l’échelle. Les directeurs ou les cadres ne portent pas de badges, ou, si tel était le cas, ils portent un badge nominatif (le nom seul avec un M. ou Mme. devant, ou le nom et le prénom, mais pas uniquement le prénom) et souvent avec un titre en évidence : Directeur Machin, ou Directeur André Machin, ou André directeur (dans ce dernier cas, le prénom seul ne suffit pas, il y aura toujours un signe distinctif pour montrer qu’il est au-dessus dans la hiérarchie).

L’entreprise faisant usage d’un tel étiquetage présentera les choses sous cet angle : « si nos salariés affichent leur prénom, c’est pour créer un cadre de convivialité, pour rendre l’échange plus humain ». Ces badges sont censés améliorer l’ambiance au travail. C’est aussi une certaine économie de temps dans l’échange puisque le vendeur n’a plus à se présenter : terminées ces conventions dépassées qui nous font perdre du temps. Nous sommes donc bien là dans des logiques de marketing et de management.

Il est désormais temps d’aller au cœur du problème et de comprendre la portée symbolique et les effets du port d’un tel badge (pré)nominatif.

Tout d’abord, distinguons le nom du prénom. Le nom de famille est un nom de filiation que vous partagez généralement avec vos parents, vos frères et sœurs, votre conjoint en cas de mariage et vos enfants. Ce nom appartient aussi à vos ancêtres, comme un lien robuste avec le passé : « voilà d’où je viens ». En société, dans des milieux neutres, on utilise plus généralement le nom de famille : Monsieur Machin, Madame Machin. L’usage du nom de famille marque une distance et un respect. Dans le doute, on préférera toujours interpeller un individu que l’on ne connait pas par le nom de famille précédé d’un monsieur ou d’une madame. Les titres et les statuts sociaux sont accolés au nom, non au prénom : Docteur Machin, Professeur Machin, Colonel Machin, Président Machin… Le nom de famille suggère distance, neutralité, respectabilité, notoriété, filiation.

 À l’inverse, le prénom suggère une proximité, une intimité. Le prénom est d’abord privé, réservé à la famille, aux proches, aux amours, aux amis, aux collègues, bref aux gens que l’on connaît et que l’on côtoie régulièrement. Contrairement au nom de famille que personne ne choisit, le prénom est un choix des parents, un véritable don. Le prénom est à l’intimité, au tutoiement, ce que le nom de famille est à la société, au vouvoiement.

Nom et prénom ont donc ceci en différence : la distance. Le nom maintient une distance essentielle en société ; le prénom favorise des liens plus étroits, plus intimes, adéquats au foyer ou à l’amitié (ou à la camaraderie au travail). Aujourd’hui, les deux sphères privées/publiques ont quasiment sauté. On utilise plus volontiers le prénom dans la sphère professionnelle (entre collègues ça va de soi, et c’était déjà le cas dans le passé, la différence étant l’usage du prénom entre différents niveaux hiérarchiques, impensable auparavant). Tout le monde se prénomme, de l’ouvrier en bas de l’échelle, jusqu’au plus haut cadre. Quoi de plus normal! Pour autant, vous remarquerez que l’usage du nom de famille prévaut dès qu’il s’agit d’une haute autorité. Par exemple, le Big Boss d’une société sera généralement nommé par Monsieur Machin, ou Directeur Machin. Parfois, ce dernier encouragera ses employés à l’appeler par son prénom (ce qui peut partir d’une bonne initiative, mais il peut aussi s’agir d’une stratégie de fausse camaraderie), mais là on constatera que les salariés ne jouent pas toujours le jeu, préférant en ce cas tout simplement éviter de le nommer ainsi, la gêne étant grande quant à coller un prénom à un supérieur.

Il y a des conséquences psychologiques et sociales à porter ce genre d’insigne. Il est essentiel pour l’individu de pouvoir se singulariser avec son prénom. Cette singularisation passe par le don de son prénom, soit l’acception qu’autrui use de ce prénom quand il est nécessaire d’être nommé : « je donne mon prénom librement, je choisis qui peut me prénommer et qui ne peut pas ». De plus, comme nous l’avons évoqué, le prénom marque une proximité. Accepter de donner son prénom ainsi, c’est accepter un rapprochement. « Je te donne le droit d’utiliser mon prénom » signifie « je t’ouvre un peu mon intimité, je te permets d’avoir un certain rapport avec moi ». Donner son prénom et accepter qu’un autre en use pour être nommé est un acte fort, une invitation à l’échange, un gage de confiance, un signe de sociabilité. C’est déjà un contrat social, une certaine mise à disposition volontaire et réciproque.

La donation volontaire de son prénom est une invitation, l’apposition forcée de son prénom est une profanation, une mise à disposition perverse. Un prénom sur un badge, c’est la perte de la singularité, une étiquette sur un objet. Car c’est là finalement l’effet recherché par les entreprises qui forcent leurs employés à se coller un badge (pré)nominatif sur le torse : être à disposition totale des clients et des supérieurs.

Le prénom est un signe de distinction ; un prénom à disposition constante, apposé sur un uniforme, n’est plus signe de distinction, mais au mieux une particularité bien loin de la singularité du sujet.

Le prénom devient lui-même uniforme.

Il n’y a rien « d’humain » à porter ce genre de badge, au contraire. Le sujet devient objet, le prénom devient étiquette, l’employé devient ressource. La distance n’est plus envisageable, les tensions se font plus fortes. Le client a tendance à se permettre tout et n’importe quoi, le vendeur étant à son entière disposition, car le client connait le prénom de l’employé et non l’inverse.

Nommer (ou pouvoir nommer), c’est posséder.

Quand deux personnes peuvent se nommer, en connaissance réciproque de l’identité de l’autre, il y a égalité ; mais quand il n’y a qu’une personne identifiée (le vendeur, le caissier, le conseillé ou le serveur) et que l’autre interlocuteur reste non identifié formellement (client, responsable, Big Boss), il y a domination du second sur le premier. Dans ce cas de figure, et c’est là l’une des volontés de cette stratégie du badge,  les clients se sentent plus à l’aise, mais au détriment de l’employé qui est comme mis à nu.

Mettre à nu l’employé par rapport aux clients ou aux dirigeants, voilà le véritable motif de ce dispositif. Il existe d’ailleurs un cas extrême très révélateur. En 2011, en Suède, des employés d’une chaîne de lingerie devaient obligatoirement porter un badge (pré)nominatif avec l’indication de leur tour de poitrine, de leur taille de soutien-gorge et de bonnet, et cela sur leur lieu de travail à disposition des clients. Pour le coup, la mise à nu est totale, l’intimité est complètement bafouée. Les employés de ce magasin sont réduits à de simples mannequins de plastique, rien de plus. Les vendeuses ayant porté plainte aux prud’hommes (et ayant gagné, l’employeur étant condamné à une énorme amende de…. 6 000 euros, des clopinettes !) parlent de « viol » de leur dignité. [voir ici]

Porter son prénom sur un badge revient pour l’employeur à coller une étiquette sur un outil. Le prénom que l’on porte d’ordinaire devient une simple étiquette que l’on supporte. L’acte fondateur de l’échange qui consiste à se présenter est tout simplement sapé. L’employé badgé est symboliquement écrasé par les supérieurs non badgés et par les clients. Le badge (pré)nominatif est un symbole puissant dont les effets sont concrets : il classifie, il facilite la soumission volontaire, il interdit à l’employé de poser des distances pourtant essentielles dans le milieu professionnel. L’employé est comme dépossédé de son prénom, il est comme désingularisé pour devenir un simple objet, une ressource.

Comment faire pour refuser le badge dans une entreprise qui l’instaure ?

 Selon le Code du travail :

« Nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché. » (Article L1121-1).

Autrement dit, on ne peut vous imposer un uniforme ou un badge si cela n’est pas proportionné au but recherché.

Pour autant, rien n’interdit à l’employeur dans la loi d’accoler un badge à ses vendeurs (puisqu’il peut justifier cela selon des logiques de vente), mais rien n’interdit non plus à l’employé d’utiliser un alias au nom du respect de sa vie privée (ne pas vouloir que les clients aient connaissance de son véritable prénom). Sachez aussi que votre deuxième prénom, si vous en avez un, peut être utile dans ce cas de figure, car vous pouvez légalement l’utiliser sur votre lieu de travail sans que votre patron n’ait le droit de s’y opposer, puisque ce prénom est inscrit sur votre carte d’identité. Votre prénom véritable, celui que vous utilisez et qui est utilisé par vos proches, ne sera donc pas accolé sur votre badge.

Sur la question du badge, ou plus généralement de l’uniforme en entreprise, nous vous invitons à regarder le premier épisode d’Horizon :


10 ans après avoir publié cet article  :


[par viciss]

  • J’espère que cette pratique se fait moins !
  • A noter que par hasard, dans un job, j’ai pu éviter le badge assez souvent car je l’avais perdu. Je pense que cette tolérance tenait au fait que ça paraissait non intentionnel. Je suis globalement tête en l’air, cette réputation devait aider. Je dirais que généralement, dans une pratique de désobéissance ou de hack social, les défauts que l’on a sont précieux à entretenir, si l’on en croit les tactiques de sabotage social de l’OSS durant l’occupation nazie :

  • Pour la nomination sur les caisses, parfois on peut réussir à échanger la place avec ses collègues, les nominations sont donc brouillées.
  • Si vous n’avez qu’un seul prénom/nom, la loi permet à présent à n’importe qui de changer de prénoms et aussi les noms de famille (pour ajouter ceux d’un parent à celui qu’on porte, le remplacer…). Alors oui, ça parait un peu excessif pour juste avoir plus de liberté sur son badge 😀 (et cette raison ne passera sans doute pas auprès de l’officier de l’état civil), mais je tenais à le préciser, car cela peut être utile pour plein d’autres raisons plus importantes. Plus d’infos ici : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006070721/LEGISCTA000006149971/
Chayka Hackso Écrit par :

Gardienne de l'île d'Horizon, grande prêtresse du culte du caillou. Si vous souhaitez nous soutenir c'est par ici : paypal ♥ ou tipeee ou ♣ liberapay ; pour communiquer ou avoir des news du site/de la chaîne, c'est par là :

14 Comments

  1. caligula63
    6 janvier 2014
    Reply

    L’usage des prénoms dans l’entreprise. Vaste sujet.
    Les prénoms ont une grande importance…surtout dans la vente. Quoi de mieux que de désacraliser une entreprise, la rapprocher de ses clients, en accolant un prénom. Comme Dessange qui devint Jacques Dessange. Pierre Martinet itou.

    Mais le tutoiement a aussi son importance. Toujours dans la même optique. Devenir plus proche de la personne que l’on tente de dominer. Dernier exemple en date, la semaine dernière, un gentil agent de police m’a gentiment demandé:
    « TOI! TES PAPIERS! ET QUE ÇA SAUTE!!! »
    La gentillesse à l’etat pur…

    Sinon, excellent article.

    • 7 janvier 2014
      Reply

      En effet, on sous-estime trop souvent les mots, le ton, et des éléments aussi bêtes (semble-t-il) que l’usage du prénom, du tutoiement ou du vouvoiement.
      Nous reviendrons régulièrement sur les éléments de langage au quotidien et sur ses implications sémantiques et sociologiques.

  2. Supertraducteur
    20 décembre 2014
    Reply

    Je vais mettre ce commentaire-la sachant qu’il sera très lunaire comparé au reste :
    Cette mise à nu liée à l’affichage du prénom me fait penser à des superstitions ésotériques. En effet, en ésotérisme, connaître le véritable nom d’une chose donne au diseur un pouvoir inextinguible sur la chose nommée, que ce soit un être ou un objet. Ce parallèle m’est venu en cours de lecture et s’est affirmé ensuite.
    Connaître le nom de la personne face à soi est comme connaître le levier à activer pour la briser. C’est un peu exagéré, mais cela traduit parfaitement le parallèle social à cette croyance ésotérique.
    Le levier ici n’est pas une formule magique ou un assemblage de runes mais un jugement inconscient sur l’employé qui peut très bien le briser mentalement, le réduisant à l’état d’objet ou de légume…

    Enfin bref. Si je continue par là, je vais me mettre à invoquer Cthulhu, donc arrêtons nous ici. 🙂

  3. 14 août 2015
    Reply

    Effectivement, l’utilisation du prénom en entreprise est souvent une stratégie de prise de contrôle de l’autre. Pour l’avoir vécue dans des entreprises différentes, anglo saxonnes, américaines, et françaises, son utilisation n’a pas le même sens.

    J’ai commencé à voir mon prénom utilisé lorsque j’ai commencé à travailler. J’étais le plus jeune et l’heure était aux relations « paternalistes » et bienveillantes à l’égard des jeunes embauchés. Ce qui est encore le cas aujourd’hui dans certains secteurs d’activité. Puis, je me suis entendu appelé « monsieur », l’heure étant alors à la reconnaissance de l’adulte que je devenais. Et ce fût ainsi jusqu’à ce que j’intègre un établissement public où le tutoiement était et est encore de « rigueur ». A mon responsable qui me tutoyait d’emblée, et avec lequel je souhaitais garder une certaine distance, je lui demandais, avec cet argument, ma préférence à l’utilisation du « monsieur » dans nos échanges. S’il y concéda de suite, il passa son temps ensuite à essayer de formaliser le tutoiement lorsque nous communiquions.

    Il y a bien sûr un mélange des « genres » entre sphère publique et sphère privée et vous le décrivez très bien dans cet article. Et celui-ci dépasse d’ailleurs les relations subordonnés/cadres. Je l’ai vécue également en 2012 dans un message que la poste m’adressait pour me dire qu’un colis que j’attendais était arrivé.

    Je leur ai fait un mail par lequel je leur demandait de ne plus utiliser mon prénom. Le voici :

    « bonjour,
    je vous remercie de changer le prénom en tête de votre lettre par mon nom ou monsieur.
    Mon prénom, et celui de mes concitoyens, est réservé à des personnes évoluant dans ma sphère privée et vous n’en faites pas partie.
    Vous faites votre travail en adressant des colis ou autres paquets, merci de ne pas confondre ce qui est du privé et ce qui ressort du public.
    Cette annotation de mon prénom en tête de votre avis est pour moi très désagréable à lire venant d’un service déshumanisé alors même que celui ci (je parle de mon prénom) est à usage de relations privilégiées.
    Ce sont des méthodes « marketing » qui pour moi enlèvent tout le caractère privé, intime, et très amical de l’utilisation d’un prénom.

    Copie de ce courrier est adressé ce jour à l’AFOC et la CNIL »

    Je n’ai plus fait attention à ces messages de la poste, sauf, en 2015, où par curiosité j’en ai lu un et put m’apercevoir que le prénom précédemment utilisé en en-tête de leur texte avait été échangé par « Madame, Monsieur, ».

    Il nous appartient de défendre ce qui nous constitue.

    très cordialement et merci encore pour cet excellent article

    http://adsapientia44.blogspot.fr/

  4. […] tel et c’est pour cela que nous vous invitons, si ce n’est déjà fait, à lire un précédent article sur le port du badge, ou encore une vidéo d’Horizon, le premier […]

  5. Eugène Faure
    7 juin 2016
    Reply

    Je me demande si se présenter de son prénom à son tour en tant que client est une bonne où une mauvaise chose vis à vis de l’employé badgé?
    Vaut-il mieux ignorer le badge et ne jamais prénommer l’employé?

  6. […] tel et c’est pour cela que nous vous invitons, si ce n’est déjà fait, à lire un précédent article sur le port du badge, ou encore une vidéo d’Horizon, le premier […]

  7. Loulou
    20 novembre 2016
    Reply

    Très intéressant…

    Dans le même style, ma société met en place des badges à porter autour du cou avec un cordon épais, avec un code couleur sur ce cordon : rouge pour visiteur, vert pour salarié permanent, bleu pour intérimaire.
    Autant différencier les visiteurs, pourquoi pas, s’ils doivent demander leur chemin ou autre…
    Mais quel intérêt de différencier les permanents des précaires, si ce n’est pour leur jeter au visage leur maigre condition sociale?
    On pourrait tout autant faire porter une étoile jaune à des gens en fonction de leur religion…

  8. Kira
    2 février 2017
    Reply

    Je travaille dans la vente depuis quelques années et souvent (plus particulièrement pour mes postes en caisses), certains clients se permettaient de m’appeler par mon prénom. Entièrement irrespectueux de leur part, je trouve que le badge ne devrait pas posséder une indication sur notre identité car les clients sont trop écervelés (voir carrément stupides) pour se rendre compte qu’ils n’ont pas à nous appeler par autre chose que « madame », « mademoiselle » ou « monsieur ».

  9. ryuhadoken
    3 février 2017
    Reply

    « Mais quel intérêt de différencier les permanents des précaires, si ce n’est pour leur jeter au visage leur maigre condition sociale? »

    La situation de précarité peut être un choix.
    Concernant le fait de les distinguer, cela peut être simplement car dans certaines structures, les intérimaires ne peuvent pas avoir les mêmes « autorisations » d’accès à certaines salles ou documents etc … que les permanents.
    Donc il sera directement possible de constater si la personne est dans un endroit ou elle ne devrait pas.

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