Un papier qui m’a l’air super intéressant sur pourquoi les gens partagent des fakes news ; ce n’est pas parce qu’ils seraient « cons », la motivation serait de participer à dénigrer des adversaires politiques qu’ils haïssent : Partisan Polarization Is the Primary Psychological Motivation behind Political Fake News Sharing on Twitter | American Political Science Review | Cambridge Core
Un autre papier que je me garde sur ma pile à lire montre que les discours de haine serait pour ceux qui les forment un divertissement (sur twitter) : Hate speech as a form of entertainment: an unexpected support for the gratification hypothesis on Twitter: Atlantic Journal of Communication: Vol 32 , No 5 – Get Access
Voilà qui rajoute à l’idée que les debunk n’ont pas l’effet escompté, surtout sur le plan politique, parce que la motivation n’est en rien de savoir la vérité pour eux, mais juste de se bagarrer et gagner en écrasant un adversaire. ça expliquerait aussi pourquoi des gens se réclamant de l’esprit critique/zet dérivent aussi à dire des trucs pas vérifiés : c’est une question de partisanerie en mode arène, gagner des points contre un adversaire devient plus important. Et je pense que la structure, les algos des réseaux sociaux favorisent ça, parce qu’on gagne plus d’audience à jouer en mode arène. Le partage neutre d’un contenu ou positif « regardez c’est super » ; le contenu « non politisé » ça marche pas voilà pourquoi on a plein d’autodéclarés « apolitiques » qui ne font que du contenu politique au fond, tout en le faisant passer pour divertissement ou autre.
J’avais mis ici des sources sur le fait que debunker, même si c’est nécessaire en soi, est moins efficace que du prébunkage :
La question que je me pose c’est comment on en arrive à trouver divertissant l’activité de haïr publiquement les gens plutôt que n’importe quelle autre activité ? Y a peut être un effet de conditionnement positif (récompense des likes, voir du pognon ce qui renforce le comportement de haine comme « bonne chose à faire »). Et y a peut être un effet de célébration identitaire qui peut combler les besoins de l’individu à travers des actes d’agression ou d’expression de la haine qui sont glorifiés par le groupe à identité fermée et exclusive (suprémasciste par exemple),j’en avais parlé dans ce dossier :
Et pourquoi on a tant de mal à mettre en avant des discours d’appréciation, de reconnaissance, d’amour de trucs divers et variés, puisque ça s’opposerait au climat de l’arène ? De mon expérience, je ne compte même plus le nombre de tweet que j’ai du effacer alors que j’exprimais juste mon admiration pour un acte que je trouvais beau ou constructif… parce qu’on me tombait dessus pour dire que ct odieux, que j’avais tord. J’ai été conditionné par ce réseau à m’en prendre plein dans la gueule si j’osais exprimer mon appréciation ou dire « tel truc est super ». Je l’ai fait quand même en connaissance de cause quand ça me semblait important, très souvent comme prévu j’avais toujours des gens pour me dire à quel point j’avais tord et que ct odieux d’apprécier ceci cela.
J’ai donc favoriser les retweet sans commenter avec le temps, par hygiène numérique (je préfère utiliser mon temps d’attention ailleurs que sur twitter). C’est quand même une dynamique cheloue, je ne sais pas quoi en décider. Bref tout ça pour dire que ces papiers ont l’air intéressant 😀
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