Toujours en mode blog (donc comme je vous ais expliqué ici, rapide, peu élaboré et visant surtout le partage), je vous partage cette recherche que je trouve très intéressante dans les idées qu’elle soulève :
(trouvée sur le bluesky de son auteur, ici : Yasin Koc: « We published this article in a special issue after a small group meeting in Ottawa – it became the most cited article in the issue with its 100th citation today. We examine why attitudes toward Syrian refugees are so negative, and how can we shift them spssi.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/… » — Bluesky «
La question du pouvoir des histoires m’a particulièrement intéressée :
» « La lecture d’une histoire qui dépeint les réfugiés en tant qu’individus et présente leur vie quotidienne pourrait réduire efficacement la déshumanisation des réfugiés, et à son tour, la réduction de la déshumanisation pourrait être un mécanisme important par lequel le contact par procuration peut exercer ses effets. Enfin, les interventions de lecture d’histoires sont efficaces pour généraliser le changement d’attitude positive envers l’ensemble du groupe parce que le lecteur, en tant qu’observateur extérieur, ne différencie pas les caractéristiques individualisantes du membre de l’exogroupe (Hewstone et Brown, 1986). »
Ce n’est pas la première fois que je croise l’idée que des histoires ait un effet bénéfique sur la diminution des préjugés. Mais le mystère qui m’intrigue, c’est comment, IRL, amener les autoritaires à voir ces histoires ou ne pas les rejeter direct en mode « Fakes news ! Mensonges ! ». Sachant qu’en plus, on remarque dans les polémiques actuelles et accusations de wokisme qu’il suffit de la présence d’un noir, d’un LGBT ou autre, pour que le contenu soit rejeté et tenté d’être détruit par l’envahissement dans les commentaires négatifs un peu partout. Et ce, même si ce n’est pas une histoire particulièrement à visée de diminution de la deshumanisation, mais juste une simple présence de personnes diverses. c’est donc un vrai casse tête, s’ils veulent rien apprendre d’autrui, même si ça serait un bénéfice pour eux aussi de s’ouvrir et d’abandonner leurs deshumanisations.
A noter que l’étude démontre une diminution de la distance sociale, mais pas des préjugés ; ceci étant dit présenter des histoires a le mérite d’être simple, et peut être qu’avec du temps et d’autres méthodes, ils pourraient diminuer :
» Cette étude fournit des preuves préliminaires d’une intervention simple mais réussie ; Cependant, cela soulève de nombreuses questions pour les recherches futures dans ce domaine, principalement pour déballer les mécanismes sous-jacents de la réduction de l’anxiété intergroupe. Une possibilité pourrait être que la lecture d’une histoire sur les réfugiés syriens ait pu améliorer les connaissances des participants sur l’exogroupe, qui est un médiateur bien connu pour le lien contact-préjugés (Pettigrew et Tropp, 2008). En l’absence de contact réel, les participants peuvent utiliser ces informations obtenues par procuration pour mettre à jour leurs stéréotypes négatifs sur les réfugiés syriens promus par les médias populistes et le discours politique. De cette façon, ces nouvelles informations pourraient alors réduire les inquiétudes et l’anxiété des participants à l’idée d’interagir avec eux. De plus, les réfugiés syriens sont toujours présentés comme un groupe homogène qui fuit la guerre, cherche refuge, mais qui sont aussi dangereux et représentent une menace pour la sécurité et un fardeau économique pour les pays d’accueil. Cela peut entraîner leur déshumanisation, ce qui a des conséquences néfastes sur les relations intergroupes (Goff, Eberhardt, Williams et Jackson, 2008). En effet, une étude récente a révélé que la déshumanisation flagrante des réfugiés musulmans en Europe est répandue, et qu’elle est fortement liée aux attitudes anti-réfugiés (Bruneau, Kteily et Laustsen, 2018), avec des résultats similaires à ceux des travaux précédents (par exemple, Esses, Veenvliet et Medianu, 2013). La lecture d’une histoire qui dépeint les réfugiés en tant qu’individus et présente leur vie quotidienne pourrait réduire efficacement la déshumanisation des réfugiés, et à son tour, la réduction de la déshumanisation pourrait être un mécanisme important par lequel le contact par procuration peut exercer ses effets. Enfin, les interventions de lecture d’histoires sont efficaces pour généraliser le changement d’attitude positive envers l’ensemble du groupe parce que le lecteur, en tant qu’observateur extérieur, ne différencie pas les caractéristiques individualisantes du membre de l’exogroupe (Hewstone et Brown, 1986). » Yasin Koc, Joel R. Anderson 2018
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