⬛ Comment la pleine conscience peut-elle être néolibéralisée ? McMindfulness, Travail, Google

Dans l’article précédent, nous avons détaillé des méditations ayant cours dans un cadre thérapeutique ainsi que dans un cadre bouddhiste. Aujourd’hui, nous allons les voir dans un cadre encore plus occidentalisée car il s’agit de programmes de méditation visant globalement la performance des personnes au travail.

Cet article fait partie d’un dossier, cependant il peut être lu indépendamment des articles précédents :

  1. introduction :La pleine conscience et la compassion… néolibéralisation ou hack social ?
  2. Qu’est-ce que la pleine conscience ?

Ce dossier est disponible en ebook :

Pour rappel, voici ce qu’est la pleine conscience :

Pour rappel, voici les définitions élargies autour de la notion intrinsèque/extrinsèque que nous employons régulièrement :


La pleine conscience au travail, un instrument du néolibéralisme ? L’exemple de Google


La pleine conscience peut être encore plus « occidentalisée » que les exercices présents en thérapie comme on l’a vu pour la dépression, et vidée de toute accroche ou même de « conscience » éthique, au point que certains chercheurs1 la perçoivent comme un instrument du néolibéralisme (voir schéma ci-dessous) qui fait exactement l’inverse de ce qu’il vante (la pleine conscience) et s’oppose totalement à tous les aspects tels que la compassion, la compréhension de l’interdépendance, le peu d’attache aux possessions, le recul de l’ego, l’altruisme, voire aliène l’individu encore plus qu’il ne l’était avant. Cette critique prend surtout cœur dans les programmes de pleine conscience dans le monde du travail qui sont modelés ou présentés avec des visées d’augmenter la productivité, l’engagement des salariés et managers, en « supprimant » leur stress (c’est à dire en changeant l’état d’esprit des travailleurs et non en changeant les conditions de travail qui causent le stress).

 Prenons l’exemple du programme mis en place par Google, « Search Inside Yourself, Leadership Institute » (« chercher à l’intérieur de soi », SIYLY) : il croise à la fois des exercices de pleine conscience (méditation) et des apprentissages d’intelligence émotionnelle. Voici un résumé des objectifs d’un programme qui a été réalisé en France par SIYLY :

« Les recherches montrent que les personnes qui pratiquent la méditation sont moins stressées et progressent au sein de l’entreprise. Des bienfaits significatifs sont observés après seulement huit semaines d’entraînement.

  • Développe le potentiel de leadership : augmente l’efficacité, l’engagement des salariés, favorise la communication dans les équipes et la capacité de création d’une culture positive.
  • Améliore performance et collaboration : augmente la capacité de concentration, la mémoire et la capacité d’adaptation au changement. Favorise l’empathie et l’aisance dans les relations.
  • Favorise bien-être et satisfaction au travail : renforce l’intelligence émotionnelle, la gestion du stress, le bonheur et la satisfaction au travail.
  • Réduit les symptômes du stress. »

Plaquette d’information du programme https://integralvision.fr/siy/ et https://integralvision.fr/siy/wp-content/uploads/2020/01/siyli-2020.pdf

 

On voit déjà ici que le détachement de l’ego n’est aucunement visé ; au contraire, les buts sont centrés sur le moi, l’ego, y compris pour les capacités d’empathie qui sont exploitées pour maximiser l’efficacité au travail. Dans les premiers cours du programme, sur l’intelligence émotionnelle, l’angle narcissique de l’entraînementà l’empathie apparaît plus distinctement :

« Nous aimons nous dire : « Je réussirai si j’ai plus de conscience de moi. Je réussirai si je peux rester calme et confiant dans une crise. Je réussirai si je peux mieux comprendre les gens et aider les gens comme moi ». Toutes ces qualités relèvent de l’intelligence émotionnelle. Et la bonne nouvelle est que ces qualités sont des compétences et parce que ce sont des compétences, comme toutes les autres compétences, ces qualités sont entraînables. […] L’objectif du cours d’aujourd’hui, c’est que nous espérons qu’au moment où vous sortirez tous de cette salle de conférence aujourd’hui, vous aurez une compréhension de base de l’intelligence émotionnelle, de ce qu’elle est, etc. que vous pouvez l’utiliser dès aujourd’hui et qui peut commencer à changer votre vie. »

An Introduction to the ‘Search Inside Yourself’ Program, Developed at Google, Chade-Meng Tan https://mindfulnessexercises.com/free-online-mindfulness-courses/search-inside-yourself-program-developed-at-google/

Il s’agit de contrôler ses émotions pour être plus efficace au travail ; ici la réussite pourrait être tout aussi bien extrinsèque et viser plus d’argent, un meilleur statut ; comme intrinsèque, mais il n’y a pas de cadrage éthique à ce sujet. L’aide à autrui n’est pas conçue comme consistant à libérer les autres de leurs souffrances, être dans la compassion, mais comme un moyen d’atteindre des objectifs pour soi, professionnels. De plus, il s’agit d’aider des gens « comme soi », ce qui paraît discriminatoire, et encore une fois tout à l’opposé par exemple de l’éthique bouddhiste de la méditation où tout le vivant et le non-vivant sont considérés avec importance et gratitude, y compris ses propres ennemis ou encore les animaux considérés comme « nuisibles ». Là, il s’agit de changer la vie pour soi, par soi, et non pour servir par son attitude des objectifs universalistes. Il y a un renversement : se changer pour mieux servir ses propres intérêts et asservir les autres à soi.

L’intelligence émotionnelle, travaillée via ces méditations néolibérales de pleine conscience, est vendue non comme une façon d’être mieux dans la vie avec les autres, d’être plus connecté et en relation, mais de faire des ventes :

« L’intelligence émotionnelle présente au moins trois avantages pour vous et votre organisation. La première, sans surprise, est qu’elle crée les conditions d’une performance de travail exceptionnelle. Ce n’est pas vraiment surprenant, en particulier dans les rôles ou les emplois qui nécessitent une interaction avec, disons, les clients. Cela représente donc des ventes. »

An Introduction to the ‘Search Inside Yourself’ Program, Developed at Google, Chade-Meng Tan

La relation positive avec autrui n’est visée que pour servir des objectifs extrinsèques de profit, ce qui donc au final ne peut que la rendre qu’hypocrite. Qu’il y ait des séances nombreuses de méditation ou non, les relations ne sont vraiment agréables que lorsqu’elles sont menées pour elle-même.

L’intelligence émotionnelle5, comme l’intelligence cognitive (celle mesurée avec le QI) n’est pas intrinsèquement synonyme de sagesse et d’altruisme : on peut effectivement avoir des fortes compétences socio-émotionnelles et les mettre au service de l’exploitation, de la manipulation, de son égoïsme.

On a d’ores et déjà plusieurs problèmes qui apparaissent :

  • La pleine conscience est « extrinséquisée » c’est-à-dire qu’il lui est mis des aspirations extrinsèques.
  • Les exercices de pleine conscience sont transformés de façon à se centrer sur son ego.
  • L’empathie, les bonnes relations sociales, l’altruisme ne sont perçus que de façon instrumentale, pour être au service d’aspirations extrinsèques égoïstes.

On voit déjà qu’on est à l’opposé de l’éthique bouddhiste et même d’une éthique un tant soit peu altruiste. La centration sur l’extrinsèque s’oppose aussi à une motivation autodéterminée et le bien-être qui lui serait associé.

Cependant, il y a des torsions encore plus anti-éthiques et plus graves, par exemple concernant la notion de stress ; ici c’est Gelles, un journaliste du New York Times pratiquant la méditation qui nous en parle dans l’un de ses ouvrages sur le sujet :

« Kabat-Zinn a sagement décidé de mettre le stress au centre de ses efforts [pour la création des programmes de pleine conscience] pour attirer l’attention des masses. »

Mindful Work, how meditation is changing business, David Gelles, 2015

Kabat-Zinn a été l’un des premiers à importer la méditation dans le domaine thérapeutique et à l’occidentaliser aux États Unis, dans les années 70. En France, la méditation et ses bienfaits semblent avoir commencé à avoir un écho (hors mouvements New-age) après que le dalaï-lama ait échangé avec des scientifiques, et qu’il y ait eu des recherches donnant des résultats sur les méditants, puis ensuite grâce notamment à des moines bouddhistes comme Matthieu Ricard (qui a une formation scientifique). Il me semble que la pratique de la méditation soit en France beaucoup plus imprégnée de l’éthique bouddhiste et/ou altruiste, également grâce à ces personnalités tels que Thich Nhat Hanh ou encore Fabrice Midal.

Kabat-Zinn a donc tout misé sur le stress (dans l’élaboration de son business), vu non pas comme un problème de société, avec des racines politiques, structurelles, situationnelles, organisationnelles, mais comme étant signe d’une défaillance des individus à le gérer. La méditation est donc ici présentée comme apportant cette compétence.

Ce qui est étonnant, c’est que dans ces discours néolibéraux, d’un côté, il ne semble pas y avoir de déni de leur part que le stress a des causes d’abord extérieures, comme nous le dit Gelles :

« Le travail, en particulier, semble nous empêcher de dormir la nuit. Selon l’American Psychological Association, les trois principales causes de stress sont l’argent, le travail et l’économie [des problèmes avec un ancrage presque complètement externe, liés à des facteurs extérieurs non contrôlables]. 69 % des employés déclarent que le travail est une source importante de stress, 41 % des personnes disent se sentir généralement tendues ou stressées pendant la journée de travail, et plus de la moitié des employés disent que le stress réduit leur productivité. »

Mindful Work, how meditation is changing business, David Gelles, 2015

On pourrait donc en conclure qu’il y a un problème entre ce que demande le monde du travail et les personnes. En conséquence, on pourrait se dire qu’une bonne démarche de pleine conscience serait de prendre conscience des facteurs de stress, par exemple provenant du travail, et d’agir pour changer ces facteurs : par exemple, faire en sorte de militer ou de négocier pour que l’organisation change ses rythmes épuisants, ou agir pour qu’il y ait davantage de pauses, baisser les exigences de productivité ou embaucher plus de personnes, etc. La méditation permettrait d’affûter ces motivations à changer le monde, à trouver du courage de le faire, comment le faire, à être pleinement présent pour diminuer les souffrances, etc. Mais ce n’est pas ici leur interprétation.

« Le stress est une réponse à la perception d’une menace réelle ou imaginaire pour votre corps ou votre ego »

Mindful Work, how meditation is changing business, David Gelles, 2015

Donc la pleine conscience permettrait de se poser et de distinguer s’il y a menace réelle ou imaginaire. Si elle était imaginaire, effectivement, l’opération pour enlever son stress serait sans doute terminée ; mais si elle était réelle, alors il y aurait une autre réflexion sur les actions à envisager à l’extérieur.

Cependant Gelles, suivant le programme et les visions du monde de Kabat Zinn, évince étrangement l’idée que l’individu puisse faire face à des menaces réelles demandant non pas juste le calme de l’esprit, mais une action à l’extérieur ; il n’envisage pas non plus que les entreprises causent par leur forme d’organisation et attentes trop élevées ce stress, mais au contraire fait comme si elles étaient malheureusement victimes de la mauvaise gestion mentale des personnes :

« Selon l’Organisation mondiale de la santé, le stress coûte aux entreprises américaines jusqu’à 300 milliards de dollars par an, en grande partie sous la forme de coûts de santé plus élevés. Dans un article de la Harvard Business School, les professeurs Michael Porter, Elizabeth Teisberg et Scott Wallace ont déclaré que les employeurs américains dépensent souvent deux à trois fois plus pour les coûts indirects des soins de santé – productivité réduite, jours de maladie et absentéisme – qu’ils ne le font sur les paiements réels pour les soins de santé. Leur recommandation : que les entreprises « mettent en place une approche agressive du bien-être, de la prévention, du dépistage et de la gestion active des maladies chroniques »

Mindful Work, how meditation is changing business, David Gelles, 2015

On voit un premier retournement néolibéral du problème : plutôt que de repenser leur fonctionnement en profondeur, leurs modes d’organisation, leurs structures, leurs visées, accuser les pressions hiérarchiques, l’exploitation, la manipulation, on leur demande de mettre en œuvre des politiques (« agressives »…) pourévincer les symptômes « coûteux », mais sans parler de changer ce qui les provoque. C’est comme si les habitants d’une ville étaient continuellement malades à cause d’un système d’eau courante défaillant, que tout était fait pour les guérir afin qu’il puisse continuer à travailler, mais que personne ne pensait à reconstruire le système d’eau courante afin qu’il n’empoisonne les habitants. On s’attaque aux symptômes sans traiter la maladie, ce qui ne guérit rien du tout et perpétue le problème. On maintient le statu quo tout en faisant en sorte que les conséquences soient moins graves, moins visibles.

Directement après ce passage, voici ce qui suit :

« Mais malgré toutes ces discussions sur le stress, nous examinons rarement ses causes profondes. Si le stress résulte d’une pensée incontrôlable, la solution, il va de soi, consiste à apprendre comment, sinon contrôler nos pensées, du moins ne pas les laisser nous contrôler. William James en savait autant lorsqu’il a dit : « La meilleure arme contre le stress est notre capacité à choisir une pensée plutôt qu’une autre.»

C’est là que la pleine conscience entre en jeu. Le stress ne nous est pas imposé. C’est quelque chose que nous nous imposons. »

Mindful Work, how meditation is changing business, David Gelles, 2015

Il y a là un déni à la fois des menaces réelles que les personnes saisissent avec justesse lorsque leur corps et leur esprit stressent, mais en plus il y a une culpabilisation de ces personnes : ce seraient elles-mêmes qui se stresseraient, pire qui se l’imposeraient. Et ce serait cela la cause la plus profonde du mal-être des personnes : leur incapacité à se gérer, à se contrôler. Les causes économiques, politiques, les phénomènes distaux qui créent pourtant les conditions de stress (Gelles aborde par ailleurs le stress que cause le réchauffement climatique par exemple, en parle comme d’une menace réelle) sont totalement évincées par cette idée que ce serait nous qui nous l’imposerions.

La médiation, pratiquée dans ce contexte idéologique (qui se dit « neutre » et « apolitique », une habitude courante chez les néolibéraux ou individus inconscients d’être sous la domination d’une idéologie dans leur propos), tend à être un exercice de conditionnement à l’internalité allégeante : c’est-à-dire que plutôt que de se libérer des illusions de l’ego, plutôt que de penser les phénomènes de manière interdépendante, plutôt que d’être dans la compassion universaliste, il va s’agir d’exercer l’individu à centrer les causes des problèmes qu’il subit sur lui-même (l’internalité ; « c’est de ma faute » ou« untel n’a pas fait assez d’effort, c’est de sa faute ») et dénier tous les facteurs propres aux environnements sociaux (l’allégeance : les environnements sociaux, les structures, les systèmes, les organisations, les situations sont absentes des discours en tant que responsable de quelque chose de négatif), afin que l’individu soit plus efficace et « engagé » au travail, autrement dit plus malléable, moins résistant, moins critique.

Concrètement ici, la phrase « le stress est quelque chose que les gens s’imposent » de Gelles est interne (c’est la faute des gens) allégeant (ignorance active des causes environnementales du stress). Alors que cela pourrait être perçu par exemple de façon interne non allégeant « le stress que les gens essayent de combattre est dû aux conditions de travail » (on reconnaît la volonté des gens de se débarrasser du stress, on reconnaît ces causes premières qui proviennent de l’environnement social).

C’est pourquoi des pratiquants bouddhistes et auteurs commencent à donner des avertissements sur ce qui est parfois nommé la « McMindfulness » : ces critiques n’ignorent pas les bienfaits des programmes occidentalisés de la pleine conscience sur l’anxiété, la dépression par exemple. Les recherches en témoignent largement, il y a des bienfaits thérapeutiques évidents. Mais le contexte, le cadre idéologique dans lesquels ont cours parfois ces exercices portent à nous inquiéter vivement.

Le théologien David McMahan compare la méditation de la pleine conscience à « une éponge sèche » qui s’imbibe de ce qui est disponible dans son environnement culturel. En occident donc, il y a l’individualisme, la performance, les visées extrinsèques… Et en conséquence, les exercices n’ont pas d’effet sur l’empathie et l’altruisme des personnes excepté lorsqu’il s’agit de programmes explicitement centrés sur l’amour altruiste ou la compassion. Cette métaphore de l’éponge sèche semble assez solide lorsqu’on voit les études de la pleine conscience sur des profils particuliers : par exemple des narcissiques qui ont suivi un programme de pleine conscience, ont été moins empathiques qu’il ne l’était auparavant (notamment sur la dimension de l’empathie cognitive, prendre la perspective de l’autre en y réfléchissant). Les chercheurs pensent que leurs méditations étaient peut-être faites d’autovalorisation, qu’ils se centraient encore plus sur eux même durant ces temps10.

Matthieu Ricard a lui aussi du publier un billet pour rappeler que les exercices de pleine conscience doivent viser la bienveillance, sans quoi ils perdent sens :

« Un enseignant peut laisser de côté un élément important dans sa présentation ou sa méthode. Lorsque la bienveillance et la compassion ne sont pas présentes dans la pratique, il y a toujours un risque d’utiliser la pleine conscience essentiellement comme un outil visant à augmenter la concentration, et se focaliser directement sur des objectifs qui peuvent être questionnés du point de vue éthique. […] Il est un peu trop optimiste de croire que la pratique de la pleine conscience suffira à vous transformer automatiquement en une personne plus bienveillante.

Un esprit calme et clair n’est pas en soi une garantie pour un comportement éthique. Il peut y avoir des snipers ou des psychopathes dans la pleine conscience qui vont maintenir un esprit calme et stable. Par contre il ne peut pas exister de snipers ou de psychopathes bienveillants. […] Afin de protéger la pratique de la pleine conscience de toutes les déviations possibles, on a besoin d’y mêler dès le départ un fort ingrédient altruiste. Nous avons donc besoin de faire systématiquement référence à la « pleine conscience bienveillante ». […] Pour avoir un effet pleinement transformateur, la révolution de la pleine conscience doit aller de pair avec une révolution altruiste. »

https://www.matthieuricard.org/blog/posts/la-pleine-conscience-bienveillante

Si l’on résume les signaux critiques de la néolibéralisation de la pleine conscience, qui vise l’éthique du marché plutôt qu’une éthique altruiste, on trouve l’inverse du cadre bouddhiste :

On peut ajouter qu’en plus, ces groupes de pleine conscience se mettent au service d’entreprises dont les objectifs, les actions sont très discutable niveau éthique12, incluant de la malhonnêteté ou des trafics pour ne pas payer les impôts, ayant un impact grave sur l’environnement (social ou non), ayant un management discutable, alimentant de fortes injustices et une très mauvaise distribution des profits.

Ces points peuvent être considérés comme des signaux d’alerte : évitez des programmes qui tendent à tomber dans ces travers. Et si au contraire, ces points sont inversés, c’est-à-dire que le programme cultive un détachement de l’ego, une conscience systémique (interdépendance entre les vies, le monde, connexion de tout avec tout) de la nature des problèmes et souffrances, qu’il est interne non allégeant, à finalité intrinsèque, met en valeur la compassion, l’altruisme, la bienveillance, c’est plutôt bon signe.

La suite : La pleine conscience est-elle un cheval de Troie dans le monde néolibéral  ?

 

 


1Ronald Purser, notamment dans son ouvrage « McMindfulness », mais également de nombreux autres auteurs dans l’ouvrage « Handbook of Mindfulness, culture, context and social engagement » de Ronad Purser, David Forbes, Adam Burke, 2016

3 An Introduction to the ‘Search Inside Yourself’ Program, Developed at Google, Chade-Meng Tan https://mindfulnessexercises.com/free-online-mindfulness-courses/search-inside-yourself-program-developed-at-google/

4An Introduction to the ‘Search Inside Yourself’ Program, Developed at Google, Chade-Meng Tan https://mindfulnessexercises.com/free-online-mindfulness-courses/search-inside-yourself-program-developed-at-google/

5L’intelligence émotionnelle c’est comprendre ses émotions et celle des autres, savoir les exprimer et les écouter, savoir utiliser les émotions ; le terme de compétence socio-émotionnelles est également synonyme à cette notion.

10Ridderinkhof, Bruin, Brummelman, Bögels (2017) https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/15298868.2016.1269667

12Dans « McMindfulness » de Ronald Purser, il cite par exemple Ford, Monsanto, Google

Viciss Hackso Écrit par :

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13 Comments

  1. anonyme21_46_06_04_2020
    6 avril 2020
    Reply

    first ^^
    Bonjour,
    Je me dépêche d’écrire le premier commentaire et pour faire le lien avec l’article je me demande comment je peux interpréter cette manie d’écrire le premier,
    Il y a l’idée d’être le premier donc d’être supérieur aux autres, donc c’est dans un esprit de compétition, donc c’est pour un besoin extrinsèque, la recherche d’une petite gloire et non pas pour un but intrinsèque car j’apprécierai de faire des commentaires pour l’amour de faire des commentaires ou d’un but de partage, puisque en disant : « first », il n’y a rien à partager.

    je me demandais si il existe des ressources de style qcm pour s’entraîner à reconnaître les différents profils d’attributions des causes.

    Si vous en avez je serais preneur.

    • Viciss Hackso
      7 avril 2020
      Reply

      Intéressant ta théorie sur l’aspiration extrinsèque porté par le « first » 😀
      Pour les QCM au sujet d’attribution causales, j’en ai effectivement déjà vu (et passé) : aux partiels de psycho sociale à la fac… 😀 Mais je n’en connais pas ailleurs. Et ils portaient sur plus de diversité au sujet de celles-ci, pas que l’internalité/externalité ou allégeance/non allégeance. Mais cela serait constructible, on a participé à un hackaton avec les petits debrouillards, et avec une équipe on avait pensé à faire un jeu pour s’entrainer à repérer une variété de causes (interne / externe ), en observant une image ( un peu comme les images que j’avais fait sur cet article, mais des images avec plus de détails interprétables : https://www.hacking-social.com/2019/02/04/mqc-la-norme-dallegeance-une-forme-de-soumission/ ). Je sais aussi que dans certains manuels à destination des étudiants en psycho, ils proposent des exercices pour s’entrainer en fin de chapitre (faudrait fouiner du coté des livres de psycho sociale d’edition dunod, de boeck supérieur, etc.)

  2. anonyme21_59_12_04_2020
    12 avril 2020
    Reply

    Ok je te remercie pour ces ressources.

  3. Anonyme
    15 avril 2020
    Reply

    S’il y a bien un cours de méditation accessible en France métropolitaine pour découvrir une véritable méditation altruiste, c’est bien celle qui enseigne la technique Vipassana. Le site dhamma.org donne plus de détails ainsi que les inscriptions aux cours (suspendues actuellement malheureusement, confinement oblige).
    Merci pour votre travail en tout cas, cet état des lieux sourcé est très intéressant vis-à-vis de la récupération de la méditation par le Profit.

  4. […] Par exemple, on « psychologiserait » quand on dit que le stress c’est uniquement parce que les gens n’arrivent pas à le gérer, tout en ignorant que les environnements sociaux, les situations le causent. (J’en ai parlé ici : Comment la pleine conscience peut-elle être néolibéralisée ? McMindfulness, Travail, Google  ) […]

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