♦ Qu’est-ce que la compassion ?

La compassion peut désigner soit une émotion subtile, soit une attitude et/ou une disposition qui a été cultivée par la personne qui en fait preuve (ce n’est pas « inné » ou rigide, cette disposition peut devenir plus grande ou plus basse selon les expériences de la personne), soit entendue comme une motivation.

Cet article peut être lu sans avoir lu les articles le précédent, mais il fait également parti d’un dossier que voici :

  1. introduction :La pleine conscience et la compassion… néolibéralisation ou hack social ?
  2. Qu’est-ce que la pleine conscience ?
  3. Comment la pleine conscience peut-elle être néolibéralisée ? McMindfulness, Travail, Google
  4. La pleine conscience est-elle un cheval de Troie dans le monde néolibéral  ?
  5. Comment les dirigeants d’entreprise se transforment après un programme de pleine conscience ?
  6. La pleine conscience est-elle en lien avec la créativité, l’autodétermination, le flow ?
  7. Que faire pour éviter la néolibéralisation de la pleine conscience ?

Ce dossier est disponible en ebook :

La définition la plus courante rassemble ces trois aspects : la compassion consiste en la préoccupation pour la souffrance ou des besoins non satisfaits d’un autre, couplé au désir d’alléger cette souffrance (Goetz et al. 2010). Cela signifie ouvrir sa conscience à la douleur des autres, sans l’éviter ni s’en détacher, en laissant émerger des sentiments de bonté envers les autres et un désir d’améliorer leur souffrance (Wispe, 1991). Il y a donc une reconnaissance de la souffrance de l’autre (avec des émotions), de ses causes (situationnelles comme individuelles), un engagement moteur à faire quelque chose pour l’aider.

D’autres définitions couplent toujours à la fois reconnaissance et engagement d’aide. Gilbert et Mascaro définissent par exemple la compassion comme une sensibilité à la souffrance en soi et chez les autres, avec un engagement à essayer de l’atténuer et de la prévenir.

Si vous avez la flemme de lire cet article, voici une synthèse des points les plus importants :

 


La compassion : une émotion


En tant qu’émotion, la compassion est à la fois exprimée par une tristesse, une émotion négative, et un élan positif de sociabilité, d’aide vis-à-vis de la personne pour laquelle on éprouve de la compassion (cet élan est une action qui mobilise le corps). Elle est déclenchée par la perception de la souffrance chez autrui.

Cependant la souffrance perçue chez autrui ne mène pas forcément à la compassion : il peut y avoir indifférence (la souffrance n’est pas remarquée ou elle est remarquée mais l’individu la réinterprète ce qui fait diminuer le sentiment de compassion), il peut y avoir une joie le « schadenfreude » c’est-à-dire que l’individu considère que cette souffrance est méritée (parce que la personne souffrante est considérée comme trop égoïste, corrompue, immorale, ou encore parce qu’elle était enviée avant), il peut y avoir un blocage de la tendance à l’action, c’est l’effet spectateur, du dégoût et/ou de la colère qui peut aussi mener à de la détresse personnelle/empathique (la personne est préoccupée de ses propres sentiments face à la souffrance et tente de les diminuer, autrement dit la préoccupation est autocentrée plutôt que centrée sur la personne souffrante).

Nous avons parlé de l’effet spectateur dans cette vidéo :

La compassion en tant qu’émotion est à la fois négative et positive, fait de sentiments positifs lié à la motivation d’aider, au soulagement de la souffrance ; en tant que motivation ou attitude, elle est essentiellement positive.


La compassion : une disposition


La compassion peut être entendue comme une disposition qui se cultive, qui est changeante selon les contextes d’une personne : les chercheurs ont élaboré différents questionnaires qui peuvent mesurer cette disposition1.

Par exemple, la compassion scale (CS) de Pommier, Neff, Tóth-Király (2019) comporte 6 catégories :

  • La gentillesse ; par exemple une personne à haute compassion serait fortement d’accord avec « Si je vois quelqu’un traverser une période difficile, j’essaie de prendre soin de cette personne »
  • L’humanité commune : par exemple une personne à haute compassion serait fortement d’accord avec « Tout le monde se sent parfois abattu , cela fait partie du fait d’être humain. »
  • Pleine conscience : par exemple une personne à haute compassion serait fortement d’accord avec « Je remarque quand les gens sont contrariés, même s’ils ne disent rien. »
  • Indifférence : par exemple une personne à haute compassion ne serait pas d’accord avec «Parfois, quand les gens parlent de leurs problèmes, j’ai l’impression que je m’en fiche. »
  • Désengagement : par exemple une personne à haute compassion ne serait pas d’accord avec «Quand les gens pleurent devant moi, je ne ressens souvent rien du tout. »2

La compassion : une motivation altruiste


Et enfin, la compassion est une motivation altruiste, que Tania Singer définit comme « la motivation altruiste d’intervenir en faveur de celui qui souffre ou est dans le besoin », elle implique un sentiment chaleureux et sincère de sollicitude, mais n’exige pas nécessairement de sentir la souffrance. C’est la compassion en tant que motivation qui est stimulée par les programmes visant la compassion, qu’ils soient liés ou non à la méditation, et visent l’augmentation de la disposition à la compassion en général, plutôt que simplement l’émotion de compassion.

En quoi la compassion se différencie de l’empathie, de l’altruisme, de la pitié, de la prosociabilité ?

La prosociabilité est un terme principalement utilisé dans le champ scientifique pour désigner le comportement d’aide en lui-même qui est fait sans attente de contrepartie, c’est-à-dire aider pour aider. Cela sous-tend qu’il y ait sans doute empathie, compassion ou altruisme qui génère ce comportement, cependant le terme désigne généralement uniquement le comportement lui-même.

L’empathie est un terme générique qui englobe de nombreux processus dans lesquels une personne peut comprendre, partager ou se sentir émue par l’état émotionnel ou physique d’un autre (Batson) ; c’est pourquoi souvent le terme d’empathie dans le langage courant est souvent employé pour désigner la compassion, l’altruisme, la pitié… Cependant dans le champ scientifique on établit différentes distinctions dans l’empathie. Tout d’abord elle est divisée en deux grand pans :

L’empathie affective : il s’agit d’entrer en résonance avec le sentiment de l’autre, qu’il soit heureux ou souffrant, on ressent son émotion comme on sent sa propre émotion, son émotion résonne en nous quelle quel soit. Selon les personnes, ce processus est plus ou moins automatique. Lorsqu’on regarde un film où le héros reçoit un coup violent sur le bras, on va se toucher le bras, grimacer de douleur, se tendre, dire « aie » etc. : c’est l’empathie affective, on est directement affecté et on sent ce que l’autre ressent (cela vaut aussi pour les émotions positives). Chez les bébés, on voit des phénomènes de contagion émotionnelle, très liés à cette empathie affective : si un bébé se met à pleurer, un autre va également automatiquement pleurer. Ce phénomène de contagion inclut une confusion entre ses propres émotions et celles des autres : l’émotion de l’autre devient automatiquement la nôtre, parfois la personne en contagion émotionnelle, n’arrive pas à distinguer la «propriété » initiale de l’émotion, la fait sienne.

L’empathie affective est souvent un catalyseur de la compassion, un point de départ à celle-ci, cependant on peut être altruiste, compatissant, sympathique et prosocial sans éprouver cette empathie affective. Parfois même cette empathie affective, surtout dans sa dimension « contagion », peut être un obstacle à la prosocialité : Matthieu Ricard3 donne l’exemple d’être assis dans un avion à côté de quelqu’un de terrifié par les voyages aériens ; être totalement envahi par la peur que porte cette personne ne va pas aider à résoudre le problème, au contraire, cela va accroître la peur de l’autre qui sentira que son voisin est aussi en inconfort, y voyant comme une confirmation de ses propres peurs.

L’empathie affective peut donner lieu à une détresse empathique/personnelle : c’est-à-dire que celui qui capte l’émotion négative de l’autre va se sentir submerger par sa propre résonance de l’émotion, ce qui peut donner lieu à des comportement non altruistes de fuite de la situation, par du désespoir et des sentiments d’accablement, d’épuisement, d’inaction, ou encore des tentatives de suppression de ces résonances émotionnelles (en réinterprétant la situation « en fait, il ment, il ne souffre pas », « il exagère tout », « il mérite d’avoir mal », « il l’a bien cherché… »).

L’empathie cognitive : il s’agit là d’adopter consciemment le point de vue d’un autre et essayer de comprendre ce qu’il pense ou ressent, pourquoi il souffre, quel est sa souffrance. Ici il s’agit de réfléchir plutôt que de ressentir. On parle aussi de prise de perspective, de mentalisation, et cela nécessite donc un travail précis de compréhension de l’émotion de l’autre, mais sans forcément la ressentir en soi directement. C’est une étape qui est présente dans la compassion, à la fois en tant que reconnaissance de la souffrance et première recherche qui pourra donner des pistes sur comment aider au mieux.

L’empathie est différente de la compassion dans le sens où elle concerne le fait de percevoir, de capturer, et de refléter toute sorte d’émotions (joie, fierté, amusement, dégoût, etc.) sans forcément déclencher une motivation à faire quelque chose (on peut sentir la souffrance de l’autre mais ne pas vouloir l’aider, voire pire la rechercher) alors que la compassion concerne précisément la souffrance de l’autre et la volonté. Autrement dit, un sadique (personne qui prend plaisir à la souffrance d’autrui) peut être très empathique de façon affective et cognitive : il comprend l’émotion de souffrance, ce qui la déclenche, et justement grâce à cette connaissance empathique, il peut chercher des moyens d’augmenter la souffrance de sa cible pour son plaisir. L’empathie peut déclencher quantité de comportement différents, alors que la compassion ne déclenche que l’aide à autrui, la réduction de la souffrance.

A noter que l’empathie a ses limites, on parle de « fatigue de l’empathie », ce qui est effectivement le cas lorsque par exemple des soignants, sont surmenés par des situations de souffrance. En fait, il faudrait parler de fatigue de la détresse personnelle (donc d’absorption de la souffrance sans pouvoir agir), quoique d’autres chercheurs soulignent que ce qui est désigné comme fatigue de l’empathie ou de la compassion est souvent situationnel : manque de moyen pour soigner, bureaucratie écrasante qui empêche l’aide. Les personnes n’ont pas leur jauge d’empathie ou de compassion « vidée » mais au contraire sont empêchées par les conditions et les situations d’aller au bout de leurs buts altruistes par des obstacles dans les environnements sociaux. Donc oui, l’empathie fatigue lorsqu’elle est vécue sur le mode de la détresse personnelle ou uniquement affective, mais elle ne fatigue pas du tout sur le mode compassion, altruisme ou empathie cognitive, sauf si l’environnement y met des obstacles qui sapent la personne ou compliquent voire empêchent d’aider.

L’altruisme est un état motivationnel (nos motivations à quelque chose peuvent être altruiste ou non), dont l’opposé est l’égoïsme : le but ultime de l’égoïsme est d’accroître son bien être (sans tenir compte des autres) ; chez l’altruiste, le but ultime est d’accroître celui des autres (y compris le sien)4. Il y a eut beaucoup de débats, que ce soit en psychologie, en philosophie, en politique, etc. , notamment des théories arguant que l’altruisme est un égoïsme déguisé (qu’on aide les autres pour maximiser son bien-être, avoir des avantages, des récompenses…) ou encore que l’altruisme est une infamie, une soumission, car il serait un sacrifice total de soi pour autrui. Il s’avère que l’altruisme non égoïste existe bel et bien, et que les personnes peuvent être très motivées à aider les autres sans rien attendre en retour, elle aident de façon intrinsèque, pour aider, c’est une motivation qui peut être totalement intrinsèque et qui peut ne pas coexister avec l’égoïsme. S’il y a égoïsme, il n’y a pas d’altruisme. L’altruisme est différent de la compassion dans le sens ou cela peut être une motivation générale de faire du bien à autrui connecté à d’autres motivations/élans/activités (faire un concert pour rendre heureux des personnes par exemple), pas forcément déclenché par la perception d’une souffrance immédiate (les personnes qui assistent au concert ne sont pas toutes mal en point à ce moment-là). L’altruisme comme l’égoïsme donne un « pourquoi » à un comportement volontaire : pour reprendre l’exemple du sadique qui est capable d’empathie, eh bien il n’est pas altruiste mais bel et bien égoïste, puisque des informations qu’il a compris (la personne souffre car elle a peu d’estime de soi et manque de soutien) sont utilisées pour son plaisir (humilier la cible, il va la cibler elle car elle a moins de soutien de la part de l’environnement social, donc il pourra l’humilier avec moins de risques que quelqu’un l’arrête dans son travail de sape). Il peut y avoir une coexistence de but altruistes et égoïstes ( je veux rendre mon chat heureux alors je change sa litière / je suis motivé de changer la litière du chat pour enlever cette odeur qui me gène, augmenter mon bien-être personnel).

Il peut être très difficile de déterminer si un comportement est davantage motivé par égoïsme ou par altruisme puisque les apparences peuvent être trompeuses : par exemple, on peut pousser violemment une personne, ce qui paraît agressif, mais si c’est pour lui éviter d’être écrasé par une voiture, le comportement est altruiste ; à l’inverse, une personne peut soulager la souffrance d’un autre en offrant de la drogue à une personne en désintoxication pour soulager les symptômes de sevrage, mais c’est difficilement qualifiable d’altruiste (ni d’égoïste d’ailleurs, cela ressemble plus à une forme d’ignorance, à un manque de réflexion sur le long terme).

La différence avec la compassion, c’est que l’altruisme s’exprime aussi dans des situations où il n’y a pas une souffrance directe, pour des actes très variés.

La pitié : bien qu’on pourrait rapprocher la pitié de la compassion, car ce sont des termes assez associés dans le langage commun à diverses religions et devoirs moraux, la pitié est bien différente « La pitié est un sentiment de commisération égocentrée souvent condescendant, qui n’indique nullement une motivation altruiste »5 ; elle désigne une forme d’empathie (la souffrance est perçue et comprise comme souffrance), mais la réponse est sous forme condescendante, la personne qui prend en pitié se place au-dessus, se supériorise au souffrant, se satisfait de ne pas être dans la même condition que lui, voire le dédaigne ou le méprise. L’aide apportée par « pitié » est davantage une façon de se débarrasser du problème de façon égoïste ou pour s’autovaloriser, il n’y a pas de considération de la personne qui n’est qu’un objet (de comparaison par exemple, pour se sentir supérieur).

A la différence, dans la compassion, il y a un sentiment d’humanité partagée avec la personne en souffrance, l’autre souffrant est perçu comme un égal et c’est là un altruisme, une bienveillance qui pousse à aider l’autre, et non un intérêt personnel (que ce soit des satisfactions de l’ego, vouloir se débarrasser de la souffrance de l’autre car c’est pénible pour soi, etc).


Qu’est que l’auto-compassion ?


Les programmes de compassion, ainsi que ceux de pleine conscience comportent souvent des pratiques méditatives d’auto-compassion : il s’agit d’éprouver de la compassion pour soi-même, c’est-à-dire tout à s’ouvrir d’abord à ses souffrances, à ses difficultés, à ne pas s’en déconnecter et à générer un sentiment de volonté bienveillante permettant d’alléger ses propres souffrances. Il s’agit d’éprouver ses souffrances, qu’elles soient situationnelles ou dues à nous-même, et ne pas ajouter une couche de jugement par dessus, mais s’orienter davantage vers un désir de les alléger, tout en reconnaissant que ces souffrances font partie de l’expérience humaine au sens large. Elle est composée d’une gentillesse envers soi-même, un sentiment d’humanité partagée et une pleine conscience.

Concrètement, les discours intérieurs d’accusation, de reproches, d’autocritique, de haine de soi, sont remplacés par des discours chaleureux, une acceptation de soi, un soutien. Il s’agit de ne pas se comporter comme un harceleur avec soi-même, et davantage comme un bon ami qui sait soutenir en cas de coup dur. Il s’agit aussi de sortir de son ego et se reconnecter à l’humanité, en considérant les erreurs, les douleurs, non comme des aberrations qui ne concerneraient que nous, mais qui sont très partagées dans l’humanité. Malheureusement, dans des situations d’anxiété ou de dépression nous avons tendance à irrationnellement nous concentrer sur notre propre moi qui serait beaucoup plus faible et sans valeur que les autres. On a tendance à supposer que lorsque les choses tournent mal dans la vie extérieure et que nous n’en sommes pas responsables, que les autres s’en sortent plus facilement, ou que notre situation est anormale, complètement différente de l’expérience des autres.

« Avec l’auto-compassion, cependant, nous adoptons la position d’un « autre » compatissant envers nous-mêmes. Par cet acte de mise en perspective, notre regard devient plus large et plus inclusif, reconnaissant que les défis de la vie et les échecs personnels font tout simplement partie de l’être humain. L’auto-compassion nous aide à nous sentir plus connectés et moins isolés lorsque nous souffrons. Plus encore, elle nous aide à replacer notre propre situation dans son contexte. Peut-être qu’une situation qui semblait être la fin du monde au début – être licencié, par exemple – ne semble pas si terrible lorsque l’on considère que d’autres personnes ont perdu leur maison ou leurs proches. Se souvenir de la nature commune de la souffrance nous fait non seulement nous sentir moins isolé, mais nous rappelle aussi que les choses pourraient être pires. La reconnaissance de l’humanité commune recadre également ce que signifie être un soi. Lorsque nous nous condamnons nous-mêmes pour nos insuffisances, nous partons du principe qu’il existe en fait une entité distincte et clairement délimitée, appelée « moi », qui peut être désignée et blâmée pour ses échecs. […] Si nous examinons de près nos défauts « personnels », il devient vite évident qu’ils ne sont pas entièrement personnels. Nous sommes l’expression de millions de circonstances antérieures qui se sont toutes réunies pour nous façonner dans le moment présent. Notre contexte économique et social, nos associations et relations passées, notre histoire familiale, notre génétique – tous ont joué un rôle profond dans la création de la personne que nous sommes aujourd’hui (Krueger, South, Johnson, & Iacono, 2008 ; Riemann, Angleitner, & Strelau, 1997;Triandis & Suh, 2002). Ainsi, nous pouvons mieux accepter et comprendre pourquoi nous ne sommes pas les personnes parfaites que nous voulons être »

Handbook of compassion science, édité par Emma M. Seppälä , Emiliana Simon- Thomas Stephanie L. Brown Monica C. Worline, 2017

On voit ici que l’auto-compassion est superposable à la compassion tout court : faire preuve d’auto-compassion amène à compatir à la souffrance humaine en général, à développer une vision systémique des problèmes avec ses milliers de connexions à diverses causes. Et à cette compréhension sans jugement « harcelant », sévère, autoritaire, on ajoute le désir et la motivation d’alléger les souffrances, de remédier aux problèmes, on vise les buts positifs.

La pleine conscience est nécessaire, car ces problèmes d’autocritique et de haine de soi proviennent en partie de notre identification à nos pensée et sentiments négatifs, ce qui amène à des jugements implacables et fatalistes « décidément je suis nul, je n’arrive à rien », qui entraîne un cercle vicieux de rumination, de dénigrement de soi. Observer les douleurs avec attention, sans porter de jugement ou d’identification permet de s’ouvrir à d’autres comportements, d’autres façons de faire. La pleine conscience pose une distance attentive à soi-même, sans la charger de jugement : généralement la méditation pleine conscience vient avant les exercices de compassion, car la compassion nécessite cette distance calme, à la fois présence et attention.

L’auto-compassion est nécessaire à l’autodétermination : le trait d’auto-compassion a été associé à des sentiments d’autonomie, de compétence, de relation et d’autodétermination (Magnus, Kowalski et McHugh, 2010 ; Neff, 2003a), ce qui suggère que l’auto-compassion aide à répondre aux besoins psychologiques de base selon Ryan et Deci (2001) ; Elle est mesurée par le SCS (self compassion scale7), qui comprend des items d’auto-bienvaillance, d’auto-jugement, de commune humanité, d’isolation, de pleine conscience et de suridentification)

Ce que n’est pas l’autocompassion

Ce n’est pas une suppression des émotions ; ce n’est pas de la complaisance vis-à-vis de soi

Il ne s’agit donc pas d’éliminer les émotions négatives, mais au contraire de les reconnaître, ne pas chercher à les supprimer et de valider leur importance. Ainsi l’autocompassion n’est pas une complaisance ou une indulgence vis-à-vis de soi, complaisance qui impliquerait de diminuer par exemple les sentiments de honte, de culpabilité ou de réinterpréter la situation de façon à supprimer son implication. Au contraire il s’agit d’être compatissant, tout en vivant ces sentiments de honte, de culpabilité, puis en les surmontant (en générant la volonté de réparer les fautes commises par exemple) .

L’auto-compassion ce n’est pas un frein aux efforts que l’on fait

Les personnes tendent à penser qu’être compatissant avec soi, c’est s’empêcher de faire des efforts ; or dénigrer un individu, lui dire qu’il est nul, raté, incapable, sape tous ses efforts, cela ne l’aide pas, bien au contraire. Les encouragements, le soutien, sont plus efficaces quelles que soient les situations.

Les recherches montrent que l’auto-compassion renforce les motivations, par exemple il y a moins de procrastination chez ceux qui ont une plus haute auto-compassion que les autres (Sirois 2014), ont moins peur de l’échec (Neff, Hsieh et Dejitthirat, 2005) et s’ils échouent, sont plus susceptibles de recommencer (Neely, Schallert, Mohammed, Roberts et Chen, 2009).

L’auto-compassion ce n’est pas être indulgent vis-à-vis de soi

Ce n’est se donner des plaisirs, se laisser aller, répondre à ses « caprices » ; les chercheurs donnent l’exemple d’une mère qui laisserait sa fille manger des glaces tout le temps, n’importe quand, cela serait de l’indulgence, et la compassion serait de proposer d’autres aliments, d’encourager à manger des légumes. La compassion et l’auto-compassion se pensent en long terme. Ainsi, les recherches montrent que l’auto-compassion est lié à des habitudes plus saines : les fumeurs formés à l’auto-compassion réduisent, voire arrêtent leur consommation de tabac (Kelly, Zuroff, Foa et Gilbert 2009) , ceux dépendants à l’alcool réduisent leur consommation (Brooks, Kay-Lambkin, Bowman, & Childs, 2012).

L’auto-compassion ce n’est pas être narcissique

Ce n’est pas lié au fait de se distinguer d’autrui, être spécial, se considérer au dessus de autres, supérieur. Au contraire l’autocompassion est lié au fait de se sentir humain comme les autres, ni supérieur, ni inférieur. Il ne s’agit pas de se supérioriser à autrui pour se sentir mieux, mais au contraire de se reconnaître comme humain comme tous les autres. La narcissisme est dans un esprit de compétition, de séparation alors que l’autocompassion est dans un esprit de coopération, de lien et de connexion à autrui, en cela ils sont même des opposés.

L’auto-compassion ce n’est pas égoïste

Au contraire de l’auto-compassion, l’autocritique mène à se centrer sur soi, à ruminer sur soi ; l’autocompassion fait qu’en se traitant de la même manière que des personnes que nous aimons, nous devenons plus connectés aux autres.

L’autocompassion n’a rien d’un apitoiement sur soi ; l’apitoiement sur soi met l’accent sur les sentiments égocentrique, notamment ceux qui nous séparent d’autrui (« je suis nul, alors que tous réussissent ») ce qui alimente la détresse personnelle.

Les recherches montrent que les étudiants ayant un niveau plus élevé d’autocompassion avaient des objectifs compatissants avec leur amis, leur fournissaient des soins et du soutien, les encourager (Crocker et Canevello, 2008) ; les personnes plus autocompatissantes ont tendance à user de plus de compromis dans les situations de conflits, alors que ceux qui ont moins d’auto-compassion ont tendance à subordonner leur besoins à ceux des autres, autrement dit à s’aliéner davantage à l’autre (Yarnell et Neff, 2013). L’auto-compassion est aussi liée à la tendance à présenter des excuses ou à réparer des dommages relationnels passés, ce qui facilite les relations harmonieuses (Breines et Chen, 2012; Howell, Dopko, Turowski et Buro, 2011).

Les chercheurs en concluent que se donner de la compassion non seulement facilite le fait d’en donner aux autres, mais fournit aussi les ressources émotionnelles pour prendre soin des autres. Ce qui est à l’opposé du narcissisme qui au contraire est une absence de considération des autres autrement que de façon utilitaire pour servir ses besoins.


Qu’est-ce que la compassion au niveau organisationnel ?


Lorsque l’on parle de compassion pour désigner une motivation d’une organisation, la définition classique de la compassion individuelle comme « sensibilité à la douleur ou à la souffrance d’autrui, associée à un profond désir de soulager cette souffrance » (Goetz Keltner et Simon-Thomas, 2010) doit intégrer d’autres facteurs, notamment celui de l’action. Ainsi les chercheurs définissent la compassion organisationnelle existant « lorsque les membres d’un système remarquent, ressentent et répondent collectivement à la douleur ressentie par les membres de ce système.» (Dutton, Worline, Frost et Lilius (2007)

Ce n’est pas qu’une contagion émotionnelle, mais bien une action collective qui émerge du collectif compassionnel, une action synchronisée, coordonnée.

Les chercheurs donne l’exemple de trois étudiants étrangers d’une école du midwest qui, suite à un incendie dans leur appartement à la dernière semaine des examens, avaient perdu toutes leurs possessions :

« Non seulement les membres de la communauté de l’école ont exprimé des sentiments et des souhait empathiques, mais l’organisation elle-même a fait preuve de compassion coordonnée de diverses manières. Leur école de commerce leur a fourni un logement gratuit dans une résidence le temps qu’ils passent leur examens et obtiennent un nouveau logement permanent. Les camarades de classe leur ont partagé leurs notes de cours, du matériel de lecture et des ordinateurs afin que ces élèves puissent passer leurs examens. Le doyen de l’école a personnellement dirigé une collecte de fonds pour ces étudiants et leur a personnellement rédigé un chèque lors d’une réunion complète du personnel enseignant (Dutton et al., 2007) »

Handbook of compassion science, édité par Emma M. Seppälä , Emiliana Simon- Thomas Stephanie L. Brown Monica C. Worline, 2017

Ici on a une organisation qui se synchronise, se coordonne pour répondre de façon compatissante à la souffrance.

Au niveau organisationnel, non seulement les sentiments partagés de compassion sont essentiels, mais l’élément déterminant pour parler de compassion de l’organisation est une coordination active pour y répondre, et correspond à des actes que les individus seuls ne pourraient mener, car ce sont des actions collectives. On ne donc pas la voir au niveau des valeurs ou culture affichées d’une entreprise ou d’une institution, mais seulement lorsqu’advient une souffrance, une difficulté dans l’environnement direct ou plus distant de l’organisation et qu’il y a une activité coordonnée compassionnelle pour la surmonter.

Les activités de responsabilité sociale des entreprises peuvent être des actes de compassion organisationnelles, mais certaines ne le sont pas : par exemple, les activités de responsabilités sociales qui sont menées en vue d’un gain financier ou de réputation n’en sont pas. La compassion organisationnelle n’a pour seul but que de soulager une souffrance, elle est contraire à toute forme d’intérêt égoïste.

A noter que des chercheurs (Kanov et al. 2004), soutiennent que théoriquement la compassion organisationnelle est un frein à l’efficacité car elle est chronophage et énergivore, donc que cela diminuerait les performances ; que cela détourne des ressources et de l’énergie au profit d’activité qui ne sont pas au cœur de l’organisation ; d’autres postulent que la compassion est contraire aux motivations et résultats capitalistes. Autrement dit, les indicateurs habituels de performance, basé sur l’argent, pourraient être affectés. Cependant, des études (Cameron, Bright et Caza, 2004) montrent que plus il y a compassion organisationnelle (et de vertus en général) plus il y a des meilleurs résultats en terme de performance capitaliste (productivité, rentabilité, moins de turn-over, plus de fidélisation client…). On reviendra sur ce point en détail plus tard.


Quel est le lien entre la compassion et d’autres notions (autodétermination, flow, hacking social) ?


Le rapport entre théorie de l’autodétermination et compassion

Nous avons fait un article résumé de la théorie de l’autodétermination ici : https://www.hacking-social.com/2019/11/08/se-motiver-et-motiver-autrui-une-histoire-dautodetermination/

La compassion fait partie de l’éthique de l’autodéterminé/autodéterminateur, parce que l’individu mû par la compassion reconnaît les souffrances et tentent d’y remédier ; les recherches de la SDT montre que celui qui a une orientation autonome (elle-même ayant pu naître grâce à des besoins fondamentaux comblés à un moment, entretenue par des aspirations intrinsèques, et en mouvement avec les motivations intrinsèques ou intégrées) va reconnaître les souffrances de l’autre et tenter d’y remédier, sans pourtant y intégrer des fins égoïstes (chercher à gagner quelque chose en retour), des fins à chantage ou autre ; la compassion c’est aussi nourrir l’autonomie de l’autre, c’est-à-dire que cela ne consiste pas à aider une personne pour qu’elle nous soit attachée, davantage en notre « possession » ou à notre merci, mais juste pour qu’elle ne souffre plus, soit plus heureuse. L’autodéterminé est une personne qui cherche continuellement à se connecter pleinement au monde, que ce soit dans ses activités et ses relations, ainsi il ne nie pas l’existence de la souffrance, se met à son écoute et tente d’y remédier en voyant les possibilités qu’il reste dans la situation.

Le rapport entre flow et compassion

Résumé des caractéristiques du flow ; nous avons fait un article sur le sujet ici : https://www.hacking-social.com/2015/03/03/le-bonheur-nest-pas-celui-quon-nous-vend-la-preuve-par-le-flow/ et un dossier ici : https://www.hacking-social.com/2018/09/03/fl1-donner-des-sens-a-la-vie-la-piste-du-flow/

Il n’y en a pas à proprement parler, cependant la compassion, notamment sous forme de méditation analytique (qui selon le dalaï lama est prioritaire), qui consiste à réfléchir ouvertement aux causes premières de la souffrance, au pourquoi des comportements, au comment on pourrait aider à les surmonter, les guérir, etc , peut être l’antidote à des formes de flow immorales, notamment en amont et en aval des états de flow.

Le rapport entre la compassion et l’acceptation de la mort

Nous avons parlé des biais lié au refus d’accepter l’idée de la mort ici, avec la TMT (Terror management theory) : https://www.hacking-social.com/2018/01/22/tmt1-quand-avoir-peur-de-penser-a-la-mort-rend-ethnocentrique-la-theorie-de-la-gestion-de-la-terreur/

Il est fortement lié, en ce sens que la compassion permet d’appréhender la mort, c’est un moyen de penser l’adversité, l’inéductable, d’une façon qui donne du sens et empuissante les personnes. Certes, il y aura une fin pour cette personne aimée, mais nous pourrons encore en ses derniers instants de souffrance lui offrir une tendresse et un soutien ; certes, notre vie se terminera, mais elle aura eut du sens parce que nos actions se seront inscrites avec les autres, nous aurons existé parce que nous leur auront transmis au moins pour un temps un empuissantement via notre affection, notre amour, notre soutien, nos constructions et actions altruistes. On voit dans les études de la TMT qu’accepter de réfléchir à la mort permet aux personnes d’engager des valeurs telles que la bienveillance, l’universalisme et qu’elles rejettent d’autant plus des valeurs anti-compassion (domination, pouvoir…)

Le rapport entre compassion et hacking social/désobéissance

Nous avons parlé dans ce dossier de désobéissance altruistes concrètes (et extrêmement risquées), étudiées par des chercheurs en psychologie sociale : https://www.hacking-social.com/2019/03/25/pa1-la-personnalite-altruiste/ ; ici une liste résumé du « comment » désobéir, issue d’une biblio diverse : https://www.hacking-social.com/2019/12/03/comment-desobeir-quelques-listes/

Les environnements destructeurs ont besoin d’être stoppés, entravés dans leurs manœuvres destructives, ce qui amène très souvent à la nécessité d’y désobéir, de s’y opposer, de les hacker, notamment par compassion. Tout comme pour le flow, la compassion apporte à ces démarches de désobéissance une éthique qui indique la voie la plus respectable à suivre, sans pour autant non plus la réduire à un dogme rigide du bien, moraliste, où l’on ne ferait plus rien. La compassion apporte au contraire un courage social à agir. Et ce courage social qui naît de la compassion, est de briser des règles destructrices, entrer en conflit, prendre des risques, pour surmonter des souffrances, y remédier : les études sur la personnalité altruiste montrent totalement comment altruisme et courage sont nécessairement liés dans les contextes les plus difficiles.

La suite : Comment pratiquer la compassion ?

 


  • 1 Interpersonal Reactivity Index, Davis, 1983; Dispositional Positive Affect Scale, Shiota, Keltner et John, 2006 ; Fear of Compassion Scale, Gilbert, McEwan, Matos, & Rivis, 2011; Compassionate Love Scale, Sprecher & Fehr, 2005; et enfin, la Multidimensional Compassion Scale, Jazaieri
  • 2 The development and validation of the compassion scale, Elizabeth Pommier, Kristin D. Neff, István Tóth-Király 2019 https://self-compassion.org/wp-content/uploads/2019/09/Pommier2019.pdf
  • 3 Dans plaidoyer pour l’altruisme
  • 4 Batson
  • 5 Plaidoyer pour l’altruisme, Matthieu Ricard
  • 6 Handbook of compassion science, édité par Emma M. Seppälä , Emiliana Simon- Thomas Stephanie L. Brown Monica C. Worline, 2017
  • 7 https://self-compassion.org/wp-content/uploads/2018/05/French-SCS.pdf
Viciss Hackso Écrit par :

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10 Comments

  1. lily
    27 mai 2020
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    Merci pour les définitions mais j’aimerai revenir dessus car certaines sont fausses surtout l’altruisme: c’est vouloir aider les autres, parfois même se sacrifier pour les autres MAIS la définition de la photo de l’égoisme est trop vague et pas vraiment juste: « accroitre son bien-être sans tenir compte des autres », si c’est dans le sens « accroitre son confort » tous les humains voudraient du confort, besoin humain donc ce n’est pas égoiste et être égoiste, c’est juste que tout le monde ne peut pas avoir ce confort et accroitre ce confort car pas même classe sociale mais ce n’est pas mauvais de vouloir du confort ou accroitre son confort »

    L’égoisme c’est différent du bien-être individuel dont on en a tous besoin et il faut avant tout penser à soi, son bien-être avant d’aider les autres! Donc ce n’est pas de l’égoisme!
    Ah et être altruiste peut être aussi égoiste aussi en voulant aider un autre qui ne l’a pas demandé sans son consentement, en voulant aider l’autre pour la gloire, en voulant aider l’autre pour avoir de l’attention, tout ramène à l’égo et cet altruisme est très mauvais aussi alors que dans la société, l’altruisme même jusqu’à se sacrifier est bien vu alors que l’égoisme est mal vu et c’est du n’importe quoi!
    Et je suis très introvertie, casanière, pensant à mon bien-être mais je ne suis pas égoiste ni arrogante vantard etc!
    Dire « non » à des gens c’est aussi une preuve d’affirmation de soi et penser à son bien-être! Et on ne devrait pas avoir honte de ça non plus!

    D’ailleurs les personnes plus comme moi, qui s’écoutent et qui sont pas trop altruistes ont moins de risque de tomber en burn-out en se sacrifiant pour les autres! Et donc ceux qui sont trop altruistes ont plus de chance de tomber en burn-out!
    Sinon, je ne souffre pas non plus de phobie sociale, des gens ont trop tendance à associer les personnes qui adorent la solitude et pensent à leur bien-être comme des personnes « asociales » lol, on peut être comme ça en allant bien merci! Et on peut être seule, célib aussi et être très heureux et pas malheureux!
    Je le suis, heureuse adorant la solitude, célib et heureuse, je peux dire « non » à des sollicitations sociales sans aucune honte et en pensant à mon propre bien-être! Et c’est très sain de penser à son bien-être et pas égoiste au contraire!

    • Viciss Hackso
      28 mai 2020
      Reply

      Pour les définitions, je m’en suis strictement tenue aux définitions des chercheurs, puisque les études et expérimentations se basent selon ces définitions, et non sur un avis ou un ressenti personnel qui aurait été erroné et portant à la confusion lors d’aborder des expériences qui s’en tiennent aux définitions des chercheurs. Après chacun peut avoir son ressenti particulier, ça n’empêche pas, mais de là à dire que c’est la « vérité » et que les chercheurs sont le « faux », c’est peut être aller un peu loin ; Personnellement, je me dois de faire un travail le plus sérieux que je puisse, donc je m’appuie sur les définitions des chercheurs qui sont opérationnalisées ensuite par les études et expériences.

      • lily
        28 mai 2020
        Reply

        Dsl mais les définitions des chercheurs sur « l’altruisme » et sur « l’égoisme » peuvent être fausses aussi, ce que je tenais à rectifier car en lisant, on dirait justement que leur définition se base sur des préjugés car tellement facile les préjugés de « l’altruisme » que c’est juste se préoccuper et aider les autres et égoisme de  » accroitre son bien-être sans tenir compte des autres » comme je l’ai dit leur définition sont vagues, pas assez claires et qui portent sur des préjugés car une personne qui peut faire preuve d’altruisme peut le faire par égoisme, par gloire, par égo, par argent, par manque d’attention et c’est de l’égoisme aussi!
        Et dsl mais des gens qui ne sont pas experts peuvent apporter des définitions plus claires, plus précises moins préjugés aussi

      • lily
        28 mai 2020
        Reply

        On trouve dans le larousse une définition plus claire de « l’altruisme » = Souci désintéressé pour le bien d’autrui : Agir par altruisme, par bonté. Et dans ce cas, « l’égoisme » serait juste « Action intéressé surtout pour gonfler son égo », là la définition est plus juste, plus claire et non juste pour « accroitre son bien-être » et tous les humains ont ce besoin d’accroitre leur bien-être et aussi accroitre le bien-être des autres, c’est un besoin humain donc cette définition est fausse, pas juste!
        On trouve dans les « 7 péchés capitaux » l’orgueil c’est beaucoup plus ça l’égoisme, agir par orgueil, égo

  2. lily
    27 mai 2020
    Reply

    Pour la compassion et l’altruisme qui peuvent être mauvais aussi, je pense à des relations toxiques, des personnes toxiques qu’on a tendance à excuser et blâmer la victime non mais LOL!
    Ce syndrome est plus visible et nombreux chez des femmes ce syndrome de « sauveteuse de l’homme toxique » malheureusement, c’est aussi à cause de la fiction qui a romantisé ces relations toxiques, les faire passer comme « glamour, romantique et normal » alors que ce n’est pas normal, ni glamour ni romantique, c’est toxique!

    Je regarde une série en ce moment et la compassion, l’altruisme du personnage féminin est plus idiot, de l’idiotie: Le perso masculin la stalke, a pris son journal intime et ne lui a pas rendu, a un carnet avec des images pour apprendre les émotions, est suspect de meurtre, elle le réprimande pour l’avoir stalker, lui demande de lui rendre son journal intime mais alors qu’elle a un petit ami, elle fait preuve de compassion malgré tout ça et le prend pour son ami (il était son élève étudiant, elle est prof et anthropologue) et le considère comme un membre de sa famille, elle voudrait le « soigner » comme ça

    MAIS comme plein de gens qui ont vu cette série ont réagi: Elle n’est pas psychiatre mais voudrait le soigner alors qu’il peut être dangereux, a des tendances de psychopathie, trouble asocial, il lui faut un médecin et non juste une amie LOL!
    Ce genre de perso féminin qui pardonne malheureusement tout à des perso masculins toxiques est problématique mais est aussi le reflet de la société sexiste, machiste, on pardonne plus facilement un homme qu’une femme pour les mêmes erreurs et c’est problématique!
    Le perso féminin de cette série comme d’autres internautes qui regardent le disent, ce n’est plus « faire preuve de compassion », c’est faire preuve d’idiotie!
    Tout n’est pas pardonnable et on ne doit pas faire preuve de trop de compassion pour tout aussi, pas pour des gens non plus qui n’ont pas de remords, ne changent pas et n’ont pas appris de leurs erreurs!

  3. lily
    27 mai 2020
    Reply

    Il y a aussi des types de personnes comme j’ai parlé qui ont des types de personnalité trop altruistes qui n’ont pas de mauvaises intentions mais qui voudraient aider même si on n’a pas besoin d’eux et sont hyper lourds, c’est lié à leur besoin de se sentir utile et aimer des autres en tirant leur validation de l’extérieur, en demandant toujours l’avis des autres pour faire quelque chose qui plait ou qui soit utile à des gens alors que moi, je suis leur contraire, je tire ma validation de l’intérieur, de moi-même.

    Comme j’en avais aussi parlé dans un de votre autre article sur ça, la compassion peut être négative aussi quand elle est liée à la pitié, pitié de gens qui se disent: « oh heureusement j’ai pas leur vie ou j’ai pas à me plaindre car leur vie est pire, ou ça me fait dédramatiser sur ma vie » mais LOL!
    La pitié est aussi un signe de supériorité de l’égo, arrogance et certaines personnes aident juste par pitié de certaines personnes en les traitant comme des moins que rien et on peut aider sans faire preuve de pitié, en se mettant juste à la place de l’autre, ce qu’ils voudraient et NON ce qu’on voudrait nous!

    Par ex dans un autre ex d’une série que j’ai adoré « graceful family », une fille riche qui a vu un homme se faire trainer et virer par d’autres hommes, a fait un tour de sa voiture et a tamponné la voiture du gars, lui a donné la carte d’un avocat et lui a dit de la poursuivre, elle a compris son besoin d’argent, elle en étant riche en a moins besoin déjà, n’a pas donné d’argent comme ça avec pitié etc, elle l’a aidé en le comprenant et en prenant des risques. Je trouve ça plus sain!

  4. lily
    28 mai 2020
    Reply

    Faire preuve d’égoisme pour moi c’est plus dans le cas où des personnes écrasent d’autres personnes sans pitié, avec des méthodes frauduleuses, illégales et inégales pour juste gagner pour soi ou l’appât de l’argent!
    ça oui égoiste, on le voit dans le business, la concurrence est légale mais il y en a qui triche ou usent de tout pour gagner 🙁
    J’ai vu aussi une série comme ça où même si le héros a été victime d’injustice en n’ayant rien fait de mal au départ, essayant d’aider un camarade harcelé par un autre mais il a frappé ce camarade, il s’est excusé de l’avoir frappé mais pas pour le reste et le père du camarade voulait qu’il s’agenouille. Là on comprend le héros mais j’ai détesté le héros quand le héros s’est abaissé au méchant père en voulant faire que le business de la chaine de restaurant s’écrase, fait faillite et en voulant le battre euh par égo là oui égoisme!

    Donc l’égoisme n’a rien à voir à penser à son bien-être, sa sécurité etc même si malheureusement c’est cette image qui lui est associé de négatif comme dans les films post-apocalyptique où on met en image comme « méchant » qui a juste peur d’être contaminé par les autres surtout dans les films de zombie
    Mais ce n’est pas mauvais de penser d’abord à sa santé, son bien-être, sa sécurité avant les autres surtout avec des risques de contamination, faut pas être idiot non plus! Malheureusement c’est montré comme un « mauvais comportement » alors que ce n’est pas mauvais! C’est comme si là en situation de covid-19/Coronavirus, on blâmait ceux qui restaient chez eux et on félicitait les cons qui invitent des gens même inconnus chez eux, se touchent, s’embrassent, se parlent sans protection en minimisant les risques ou en pensant pas au risque lol!

    Avec la situation du covid, ceux qui avaient comme type de personnalité de vouloir trop aidé les gens, on leur a dit que s’ils voulaient être utiles, de rester chez eux! Plus de gens ont été dans la situation de personnes introverties, casaniers sans être phobiques sociales comme moi dont ça ne m’a pas perturbé ni changé mon quotidien qui était ça en le vivant très bien ^^
    Malheureusement ça changera pas encore les mentalités de voir positivement les gens introverties, solitaires en aimant la solitude et rester chez eux, des gens qui n’ont pas l’habitude de ça nous prennent en pitié nous les personnes solitaires car eux l’ont mal vécu MAIS tous ne l’ont pas mal vécus et c’est pas encore très compris ça non plus!

    Au moins les mentalités ont changé concernant le télé-travail au moins concernant les géants des réseaux sociaux qui continuent le télé-travail après le déconfinement, après faudrait juste que les employés aient le choix et choisissent de travail avec des gens ou en télé-travail car pas adapté à tout le monde mais adaptés à des gens comme moi qui adore la solitude et qui sont plus productifs chez eux et en travaillant seuls.

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