♦ [FL3] La science du flow : prédire et calculer l’expérience optimale

Quand on voit les caractéristiques du flow, on peut se dire que c’est vraiment un concept esotérico-fumeux qui n’est destiné qu’à satisfaire les egos, et on peut se demander ce que la science vient faire là. Moi-même je n’ai pas cru à cette notion lorsque je l’ai découverte il y a 15 ans, quand bien même les sensations décrites m’étaient familières. Aujourd’hui, on va voir que cela n’a rien de fumeux : on peut mesurer le flow, et ses conditions pour advenir sont assez claires.

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Cet article est la suite de :

L’image d’entête provient d’un événement mené par improv everywhere d’un marathon en ascenseur ; cela me semblait pour tout le monde une situation bien calculée pour le flow 😀 Vous pouvez voir toute l’impro ici :


L’étude du flow


La Methode ESM

Les caractéristiques citées précédemment ont été synthétisées suite à des entretiens semi-directifs menés par Csikszentmihalyi de 1975 à 2000. Cela a permis de saisir un phénomène assez universel, parce que les individus rapportant l’état de flow provenaient de toute culture, de toute profession ou avait des statuts socio-economique très différents.

Cependant, même si la technique de l’entretien apporte beaucoup d’informations riches, elle n’est pas parfaite : les personnes ne vont pas penser à rapporter des banalités de leur quotidien par exemple ; or pour certains, des choses sont banales alors que d’autres les considéreraient exceptionnelles (l’inverse est aussi possible), et les questions ne peuvent pas porter sur tout.

Ainsi, l’exploration de l’expérience optimale (= flow) a continué avec la technique de l’ESM (Experience Sampling Method) : les sujets étudiés étaient équipés d’un pager (un appareil qui leur envoyait un signal ; à présent ces études peuvent se faire via un smartphone) qui sonnait plusieurs fois dans la journée, au hasard. Lorsque les personnes entendaient le signal, elles devaient remplir un questionnaire que voici :

Date : ……………………….

Heure du bip : ……………………….

Heure à laquelle ce formulaire a été rempli : ……………………….

À quoi pensiez-vous ? ………………………….

Ou étiez-vous ? ……………………………

Quelle était votre principale activité à ce moment-là ? ………………………………..

Quelles autres activités meniez-vous en même temps ? ………………………………

Pourquoi faisiez-vous cette activité ?

◊ Je devais le faire ◊ je voulais le faire ◊ je n’avais rien d’autre à faire

Décrivez l’humeur dans laquelle vous étiez lorsque cela a bipé :

Est-ce que vous ressentiez un mal-être physique au moment ou cela à bipé ?……………………
S’il vous plaît, spécifiez : ……………………
Avec qui étiez-vous ?
◊ Seul ◊ Amis ◊ Pére ◊ Mére ◊ sœurs/frère ◊ Inconnus
Autres :……………………
◊ Combien y avait-il de personnes ? …………………………..
◊ Indiquez ce que vous ressentiez à propos de cette activité :Si vous aviez le choix, Avec qui seriez-vous ? ……………………… ; Qu’est ce que vous feriez ?………………..

Depuis la dernière fois où vous avez été bipé, s’est-il passé quelque chose qui aurait pu vous affecter ?…………

Comme toute technique, celle-ci a également ses imperfections : les sujets pouvaient oublier leur pager, ou encore ne pouvaient pas l’utiliser (lorsqu’il était à la piscine, au cinéma…) ; les réponses n’étaient pas forcément immédiates, par exemple lorsque les gens conduisaient.

Mais néanmoins cela a permis de collecter et de croiser énormément d’informations, pas seulement sur le flow d’ailleurs, mais sur le bonheur, la variabilité de l’humeur, la sensation de liberté, cela a permis de mieux comprendre certains processus pathologiques (troubles alimentaires, dépression, etc.). L’ESM est d’ailleurs parfois utilisé en thérapie avec le patient afin qu’il étudie avec le thérapeute ce qui provoque les troubles et tout ce qui au contraire le maintient loin des troubles ou lui apporte du bonheur.

Échelle de mesure du flow

Des échelles mesurant le flow ont notamment été utilisées (FSS-2 Flow State Scale 2 ; DFS-2 Dispositional Flow Scale -2…), où l’on demandait aux personnes d’évaluer leur expérience d’une situation particulière. Ces échelles sont en version longue (plus de 30 questions) ou courte pour des situations comme le sport où l’on ne peut pas interrompre trop longtemps la personne dans son activité. Voici juste un extrait du FSS-2 en version courte, car je ne peux pas les reproduire en entier c’est sous copyright (mais on peut les acheter sans diplôme particulier, ce ne sont pas des questionnaires confidentiels et réservés aux psychologues).

Notez de 1 (fortement en désaccord) à 5 (fortement d’accord)

« J’ai fait les choses spontanément et automatiquement, sans avoir à y penser »

« Je savais ce que je faisais de bien lorsque j’étais concentré. e dans la tâche/l’activité »

« Je me sentais totalement au contrôle de mes actions »

« Je ne me souciais pas de ce que pensaient les autres à mon propos. »

[… questionnaire non exhaustif]

Autoévaluation du flow

Une autre méthode a été de présenter aux personnes une description du flow (comme approximativement notre partie caractéristiques) et de leur demander de dresser une liste d’activités où elles avaient ressenti cette expérience. Ensuite, les personnes étaient conviées à remplir un questionnaire pour l’activité qu’elles choisissaient dans leur liste. Ce questionnaire contenait approximativement les mêmes items que ceux présentés dans l’ESM ou le FSS-2, ainsi que des items « anti-flow », liés à l’apathie et l’angoisse.

Autres méthodes

Cela peut se faire également lors d’expérience en laboratoire, on fait vivre quelque chose à la personne puis elle l’évalue à chaque étape (cela peut être un jeu vidéo, une session sportive, une immersion en réalité virtuelle…) ; on peut comparer les conditions, si la personne est seule, en groupe, etc.

Les études des neurosciences sur le flow sont encore à leurs balbutiements, cependant avec des tests salivaires, on remarque que les personnes à flow dans une activité intense n’ont pas de stress (on note d’absence de cortisol dans la salive), alors que les conditions pourraient être génératrices de stress.


Cadre théorique


La première hypothèse posée et suivie par les chercheurs a été qu’une situation perçue pour la personne comme ayant un haut défi et pour laquelle elle avait des hautes compétences, autrement dit une expérience optimale, se produirait lorsque la personne se sentirait « à la hauteur de la situation ». Le flow serait prédictible selon ces deux variables mesurables :

  • haute compétence : dans l’ESM, c’est un haut score à « Indiquer ce que vous ressentiez à propos de cette activité : mes compétences dans l’activité étaient hautes ». Il s’agit donc d’un sentiment de compétence, pas d’un niveau de performance mesuré par l’extérieur. Ainsi, on peut imaginer qu’une personne en dépression peut se sentir très incompétente malgré un niveau de compétence objectif très haut.
  • haut défi : dans l’ESM, c’est un haut score à « Indiquez ce que vous ressentiez à propos de cette activité : Les défis de l’activité étaient hauts ». Il s’agit aussi d’une perception subjective des défis, pas d’une mesure objective des défis (par exemple un niveau de difficulté élevé d’un jeu) ; ainsi une personne ayant la grippe peut voir l’activité « poster une lettre » comme un défi très élevé, bien que de l’extérieur, sans prendre en compte l’état de la personne, l’activité serait qualifiée de facile.

Ces variables, selon la théorie du flow, devraient en balance (7 et 7 par exemple) :

  • si le défi est plus haut que la compétence (9 et 5), la personne sera dans l’anxiété. Nous nommerons cette condition XA dans le schéma.
  • si la compétence est plus haute que le défi, la personne sera dans l’ennui. Nous nommerons cette condition XB dans le schéma ci dessous.

Ainsi, le premier modèle théorique permettant de prédire le flow se schématisait ainsi :

Par exemple, en XA, un joueur d’échecs qui a un adversaire d’un niveau beaucoup plus élevé que le lui, sera anxieux, car les défis surpassent ses compétences. L’adversaire le mettra dans des situations qu’il n’a pas les capacités de comprendre, il sera confus et il est probable qu’il n’en apprenne pas grand-chose, parce qu’il lui manque au préalable des clefs de compréhension. Par exemple on pourrait imaginer un débutant jouant avec un maître renommé.

En XB, il s’ennuie parce qu’il est face à un débutant qui ne stimule pas son intellect, il n’a pas besoin d’élaborer de nouvelles stratégies et n’apprend pas de l’adversaire non plus. En cela c’est une partie, qui ne lui apprend rien, qui ne lui apporte rien, même s’il gagne. Là, on se positionne du côté du maître renommé qui joue avec un débutant.

En situation de flow, XC, il est face à un adversaire qui est à « sa hauteur » (deux maîtres qui s’affrontent), c’est-à-dire que leur jeu mutuel n’est perçu ni comme trop facile, ni comme trop difficile. Qu’il perde ou gagne, le joueur apprendra, car il a suffisamment de compétences pour comprendre les stratégies de l’autre, pour s’exercer à les détourner, tester de nouveaux coups et avoir du répondant à la nouveauté de son jeu. Dans cette situation, les deux joueurs d’échecs évoluent profitablement, qu’importe l’issue de la partie.

Ce modèle du flow n’est plus utilisé à présent, il s’est affiné avec d’autres chercheurs (Massimini et Carli, 1988) :

Le cercle est divisé en trois anneaux, représentant chacun un niveau d’intensité de chaque canal, le cœur du cercle étant de petite intensité et le dernier rayon d’une forte intensité (un fort flow, une forte apathie, etc.). Ici, il est d’abord calculé la moyenne subjective de chaque individu selon son sentiment de compétence (via les données récoltées par les études) et la hauteur des défis qu’il perçoit. Si la compétence + le défi obtiennent un score supérieur ou inférieur à la moyenne, on peut voir s’il est en flow ou dans un autre état. Il faut également se rappeler que « stimulé », « ennui », etc., sont des appellations des canaux. Ils ne désignent pas vraiment l’état d’ennui d’une personne par exemple, mais on prédit qu’à partir des conditions de ce canal, il y aura ennui. Pour le canal flow par exemple on pourrait le lire ainsi : « dans cette expérience il y avait des forts défis et j’avais les compétences à la hauteur de ce défi (= haut défi + haute compétence) » ou pour le canal apathie « dans cette expérience, il ne se passait rien et je n’avais pas les moyens de comprendre/de prendre en main la situation (= bas défi + basse compétence) »

1. canal stimulé : ici les défis sont supérieurs à la moyenne habituelle et les compétences égales à la moyenne. C’est une situation propice à l’apprentissage, qui stimule la personne, mais qui n’est pas forcément celle préférée : elle demande beaucoup d’énergie, ainsi on verra avec les autres variables qu’elle n’est pas forcément liée au bonheur de l’individu, ni à une concentration optimum comme avec le flow.

2. canal flow : Ici les défis et les compétences sont supérieures à la moyenne de la personne. La personne excelle face à une situation à défi pour laquelle elle se sent compétente.

3. canal contrôle : ici les défis sont égaux à la moyenne et les compétences élevées. La situation n’est pas exigeante pour l’individu parce qu’il a largement les compétences pour la gérer avec réussite. C’est une situation qui permet de renforcer des compétences, de l’estime de soi (parce que l’on voit qu’on réussit très bien), là aussi les chercheurs estiment que c’est une bonne position pour l’apprentissage.

4. canal relaxation : ici les défis sont inférieurs à la moyenne et les compétences supérieures. L’individu n’est pas du tout stimulé par les situations, mais ce canal est nécessaire après des situations exigeantes où il y avait des défis. Souvent, les personnes sont dans ce canal lorsqu’elles sont des situations où elles prennent soin de leur corps, quand elles se reposent, lorsqu’elles interagissent avec autrui, lorsqu’elles sont devant la télévision.

5. canal ennui : les défis sont inférieurs à la moyenne, les compétences sont égales à la moyenne. Selon les chercheurs, l’ennui est un signe qu’il faut augmenter le niveau de difficulté de la situation. L’ennui est un appel à vivre une situation plus complexe pour exercer ses compétences et en tirer plus de plaisir.

6. canal apathie : ici les défis et les compétences ressenties sont inférieurs à la moyenne. La personne est en état de confusion, de désorganisation psychique et donc en impotence, elle ne sait pas, ne peut pas ordonner les choses ou les situations pour aller mieux. Une personne que l’on voit à l’ESM avoir des très hauts scores réguliers dans le canal apathie peut être le signe d’un glissement dans la pathologie, voire le signe de la pathologie elle-même. Je pense aussi que cela peut être le signe que la situation « force » la personne à être impuissante, par exemple des situations d’ennui important avec des interdits, des impossibilités de s’occuper (au travail, à l’école, dans le quotidien par exemple dans des situations d’attente de rendez-vous, etc.).

7. canal inquiétude : ici les défis sont moyens et les compétences inférieures à la moyenne. La personne s’inquiète parce qu’elle sent en elle un manque de compétence pour affronter la situation.

8. canal anxiété : ici les défis sont hauts et les compétences inférieures à la moyenne. La personne est anxieuse parce qu’elle n’a pas les outils lui permettant de comprendre les défis (ou s’imagine ne pas les avoir). Selon les chercheurs, l’anxiété est le signe d’un besoin de baisser le niveau de difficulté de la situation afin de pouvoir apprendre à la gérer selon des conditions plus accessibles (pour le joueur d’échecs, affronter une personne ayant sa même expérience plutôt qu’un génie réputé).

On peut déjà percevoir l’utilité de ces modèles théoriques, que ce soit à titre individuel pour s’aider à chercher ses expériences optimales (« ce travail m’ennuie, complexifions-le un peu » ; « cette tâche me rend confus et anxieux, il faut que je trouve une situation où il y a des éléments de cette tâche moins massifs et écrasants ») ou que ce soit à un niveau de responsabilité sur la situation « mes élèves s’ennuient, il faut que je leur propose quelque chose de plus stimulant dans leur environnement ». Que ce soit selon un point de vue individuel ou de responsabilité sur l’environnement (qu’on soit game designer, professeur, superviseur, hacker social, etc.) ces modèles nous apprennent que l’expérience subjective d’une personne est le miroir de la situation vis-à-vis d’elle-même : certes, il y aura des profils qui vont s’ennuyer dans une classe alors que tous les autres seront anxieux, (parce qu’ils seraient plus compétents que les autres), ou inversement il pourrait y avoir un ennui massif dans la classe, mais un élève qui serait anxieux ; l’idée n’est pas de trouver la bonne moyenne de défi pour celui qui gère la situation, mais bien d’écouter chaque expérience des individus et faire en sorte que l’environnement puisse s’adapter à leurs besoins spécifiques, ou mieux encore, que les individus aient la liberté de choisir les défis qui leur siéent. Dans le jeu vidéo par exemple, il s’agit de proposer des niveaux de difficulté différents (et les personnes choisissent ce qui leur convient), ou alors les développeurs peuvent très bien penser la progression pour que les joueurs les plus doués puissent aller à leur très grand rythme d’apprentissage et que les joueurs plus lents puissent également progresser dans le plaisir, mais à leur rythme et non à celui de ceux qui sont très rapides.

IRL, cela peut paraître complexe à mettre en place, mais ce n’est pas impossible comme nous le verrons plus tard. La clef est de laisser les personnes autonomes le plus possible afin qu’elles choisissent par elles-mêmes. Et contrairement à ce que des brutalistes pourraient penser, les études montrent que dans un environnement vraiment libre, les personnes laissées autonomes ne choisissent pas la facilité ou le moins fatigant, bien au contraire (cf self-determination theory, Decy et Ryan).

La suite directe : [FL4] Être nul, avoir la flemme et s’ennuyer : et si on se trompait de diagnostic ?

Les autres chapitres du dossier :

Viciss Hackso Écrit par :

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10 Comments

  1. Lise Iria
    18 septembre 2018
    Reply

    Article encore très intéressant sur le Flow. Je trouve beaucoup plus intéressant le deuxième modèle car il permet de vraiment imaginer des solutions. Je prépare actuellement le CAPES (concours de l’enseignement) en Histoire.
    Et je vois déjà tellement d’application pour des cours en mettant au défi les élèves qui risquent de s’ennuyer dans des activités plus compliquées mais aussi rassurer les anxieux dans des activités plus faciles. Par contre, je peine encore de voir comment faire des activités « flow » ou a potentiel flow.

    • Viciss Hackso
      18 septembre 2018
      Reply

      C’est formidable si déjà tu vois plein d’applications possibles ! Plus tard, (FL5) on verra les études faites à l’école qui devraient te donner d’autres pistes (spoiler, les relations sociales positives sont primordiales pour les ados, donc c’est un point fondamental à travailler) ; et sinon à la fin (FL10 / fl11 /FL12 /FL13) seront consacrés à des outils pour justement s’aider à concevoir un environnement à flow, à avoir du flow à toutes activités, à le susciter dans les relations, les recettes qui fonctionnent et ce qui est à proscrire. Donc t’inquiète pas si tu n’as pas trop d’idées pour l’instant (je trouve ça déjà formidable d’en avoir déjà quelque unes à ce stade du dossier, qui est encore bien abstrait), dans les chapitres après les recherches on essayera de donner un maximum de pistes.

    • Paradoxe
      20 septembre 2018
      Reply

      Le problème dans l’éducation nationale, c’est que les initiatives personnelles de type « Je teste une nouvelle méthode éducative » peuvent être mal perçues.
      Actuellement, on a un système éducatif qui développe la conformité, et certains voient d’un mauvais œil les idées émergentes (en même temps, toutes les idées nouvelles commencent par être vu de manière pas très sympathique). Par exemple, Céline Alvarez, elle a fait son expérience, et après, on en a plus trop entendu parler (d’ailleurs, ce serait sympa de faire l’expérience de Céline Alvarez version Collège/Lycée).
      Après évidemment, il y a des personnes qui possèdent de l’ouverture d’esprit. Je suppose que c’est une question de chance que de tomber sur des personnes qui laissent de la marge de manœuvre ou pas.

    • 20cent
      14 octobre 2018
      Reply

      Je pense que l’ecole sera un terrain tres difficile, d’une part a cause d’une culture et d’obligations liees a l’institution, parents d’eleves pour le retablissement de l’ecole comme avant compris. D’autre part, tu ne pourras pas empecher un element de contrainte, la plupart des eleves n’ayant pas choisi de venir.
      Pour experimenter, je pense que tu aurais interet a commencer par des cours pour adultes, qui viennent si ils veulent, et si ils ne sont pas contents des methodes, ils peuvent aussi aller voir ailleurs, et en plus sont capables de donner un feedback. Il n’y aura pas non plus de pression, pas d’examen a la fin de l’annee, pas de programme impose, si ca ne marche pas on peut reessayer autre chose. Et une fois que tu auras de l’experience dans ce domaine, il sera plus simple de transferrer les methodes testees sur des enfants en situation de cours (faire un cours comme activite extra scolaire peut etre une etape, d’ailleurs)

  2. 20cent
    14 octobre 2018
    Reply

    J’avais lu cet article il y a quelques jours, et je fais le rapprochement avec ce que j’ai experimente pour me vider le cerveau quand je deprime. Le truc qui a marche, chez moi, c’est duolingo, je l’ai toujours dans ma poche meme pour 5 minutes, ca m’absorbe suffisamment pour reinitialiser le cerveau. Une sorte de mini flow, qui en prime m’a permi d’apprendre des langues dont je ne savais pas qu’elles me seraient utiles.
    En fait, je rapproche ca d’une autre de mes obsessions: comment faire pour que les gens lachent leur putain de bagnole. (Le pire, c’est que la conduite, dans certaines conditions, c’est a dire pas dans les bouchons du matin, est typiquement le genre d’activite generatrice de flow facile, avec une activite presque aussi debile que regarder Hanouna: suivre les panneaux et la route.)
    Et la, je melange le tout, et je me demande si un des moyens d’apporter ca aux gens ne serait pas de faire des applis (eventuellement chiantes, typiquement les applis de revisions classiques), pour permettre en dehors du temps d’activite d »acquerir de la competence, la ou on s’ennuie de toutes manieres, comme dans le metro. Par exemple, se rememorer les mouvements effectues la veille en cours de karate ou de danse, sans les refaire, mais au moins ne pas les oublier avant le cours suivant. Le flow, ce serait pendant la pratique, plus tard donc, mais on doit pouvoir faire toute une partie de preparation en dehors de ca.
    C’est encore le bazar dans ma tete, il va falloir raffiner tout ca, et ca passera probablement a la trappe. Mais si jamais ce n’est pas juste une idee de merde,

    • Viciss Hackso
      5 novembre 2018
      Reply

      Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’occuper plus les gens avec des applis, justement le flow demande aussi des temps « off », de repos, de « rien », de méditation, de contemplation (j’explique dans l’article après FL7). Je dirais même que plus le flow est prenant et important (par exemple pas le flow d’un jeu video, mais celui qu’on éprouve quand on crée que soit un roman, une composition, une reflexion philo…) plus il y a besoin aussi d’espace à non-flow pour se reconnecter à la vie, conscientiser ce qui se passe, et cela bénéficie au flow futur. Les créatifs ont généralement leurs idées dans des moments vraiment de deconnexion, que ce soit en marchant, sous la douche, en faisant la vaisselle, parce on a aussi besoin de se vider l’esprit, mais en fait l’inconscient cognitif poursuit le travail, d’une autre façon.

  3. Doctor Grossman
    23 octobre 2018
    Reply

    Alors un schéma concernant le flow, c’est ça qu’on appelle un flowchart? ^^

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